La scène française a un incroyable talent, saison 12. Aujourd’hui, nous accueillons les jeunes Provençaux d’AKIAVEL, qui nous proposent un petit Death Mélo teinté de Groove du plus bel effet. Et j’aime autant vous prévenir qu’il vaut mieux avoir le cœur bien accroché, car ce "V" dépote sévèrement. Et si cette bafouille ne vous suffit pas, allez donc demander à Julien Truchan (BENIGHTED) qui vient poser sa voix caverneuse sur "I & Me" et par là même apporter une caution en matière d’intégrité nsfw.

Pour être tout à fait honnête avec vous, chers lecteurs, j’étais un peu passé à côté de ce combo et de la chronique éclairée du toujours pertinent Dark Beagle, que je vous invite à consulter pour plus de détails. Ce n’est qu’à l’occasion de l’annonce de leur passage au Hellfest 2023 que je me suis intéressé à la bête. Et bien m’en a pris, tant l’œuvre s’avère de qualité.

L’aspect théâtral, sans se montrer symphonique à proprement parler, d’une partie de leurs compositions constitue le facteur X des Frenchies, nous racontant une véritable histoire et permettant de couvrir un spectre musical bien plus large que ma description initiale, en témoignent les petits refrains popisants de "Rest In Reject". Cela dit, ne fuyez pas tout de suite, vous les amateurs d’extrême, je vous rassure, l’ensemble reste majoritairement méchant et growlé.

Pour un essai séminal, on ne peut que se montrer bluffés par la maîtrise musicale dont font preuve Auré et sa bande. Je peine, même armé de ma plus mauvaise foi, à trouver un véritable défaut aux instruments, la basse pourtant habituellement délaissée cognant bien comme il faut ("Addicted To You Father"). Allez, peut-être un brin génériques ces guitares, s’il faut vraiment relever quelque-chose, mais c’est vraiment chipoter.

Scotchante également cette maturité dans l’écriture et l’agencement des pistes, ménageant tension et respiration à bon escient. Si c’est bien dans l’agressivité qu’AKIAVEL excelle, le combo n’oublie jamais de venir nous caresser les feuilles. Que ce soit avec un petit motif lead ("Huntington", "My Lazy Doll", peut-être ma favorite du disque) ou un artifice spectaculaire, au sens propre du terme, comme sur l’introduction par la chanteuse (et oui !) en mode succube du mid-tempo "Smelling Guts".

AKIAVEL joue avec ses influences comme avec nous, à l’image d’"Adorable Abomination", qui marie des blasts à la CANNIBAL CORPSE avec des parties qu’IN FLAMES n’aurait pas reniées. La scénarisation de l’ensemble offre de surcroit de multiples prétextes à proposer des nuances ou des ambiances variées, qui enrichissent indubitablement l’écoute et lui confère une durée de vie tout à fait respectable. Il ne manque au final à "V" que quelques hooks vraiment marquants pour qu’on bascule définitivement vers l’excellent.

Note réelle : 3,5/5. Du (très) bon boulot, j’y reviendrai !