Il devient EPuisant d’attendre.

Non, pas d’erreur typographique dans la phrase précédente pour cet album aux francs relents d’EP, tant Jari Mäenpää et sa bande peinent à nous convaincre avec le peu qu’ils nous mettent sous la dent. Et pourtant, ce n’est pas faute de promettre monts et merveilles avec la tant attendue suite de "Time I" (induisant conséquemment un "Time II" d’une qualité irréprochable vu l’attente de désormais onze ans et toujours pas de bout du tunnel en vue) et les campagnes participatives à n’en plus finir… Mais "où va l’argent des abonnés" me demandez-vous ?! Eh bien, dans un album/slash/EP juste correct.

Composé à l’instar des saisons de quatre titres, inégaux, sans exception de plus de douze minutes chacun, nous passons la petite heure d’écoute (oui, à ce stade nous n’allons pas compter la doublette d’instrumentaux, de qui se moque-t-on sachant que le chant de Jari sauve fort bien la galette) à attendre un climax… qui péniblement arrive sur le dernier titre, enchanteur dois-je bien avouer, l’effort fourni par le protagoniste étant assez remarquable et sortant de ses sentiers battus, notamment sur son chant clair.

Hormis cela, le printemps ("Awaken From The Dark Slumber") tente une accroche acceptable pour nos captiver, avant l’été ("The Forest That Weeps") qui se révèle finalement un constant ventre mou avec des interludes à n’en plus finir, puis vient l’automne ("Eternal Darkness"). Ici, on ressent la prégnance des racines scandinaves et, dans sûrement dans une volonté justificatrice et surtout dans l’incompréhension la plus totale, un titre Black plus qu’assumé arrive (avec la production crado et tout le tintouin, oui oui !). Et… il fait tache, est doublé d’un solo déconstruit et hors-sujet et se termine d’une façon abrupte, tel un couperet. Malgré des dizaines et des dizaines d’écoutes, je ne saurais toujours pas me prononcer sur la raison de ce choix artistique, mais la balance penche vers l’oubli au montage à ce stade… Ce qui est d’autant plus impardonnable de la part des tatillons Finlandais.

Enfin, et comme évoqué précédemment, l’hiver ("Loneliness") vient clore l’album (puisque je vous dis qu’on se fout des instrumentaux !), et offre le souffle dont avait besoin l’album, où tout le monde y met vraiment du sien pour rendre enfin un morceau épique, émouvant, aérien… nous laissant pour finir un goût doux-amer en bouche.

"The Forest Seasons" n’est pas un mauvais album, il est simplement très inégal et n’est surtout qu’un prétexte pour nous faire attendre… Mais attendre quoi ? Un autre filler de deux minutes comme celui sorti en mars ? Par pitié non… Certains se sont essayés à créer l’album parfait (à l’instar de NECROPHAGIST), mais à vouloir trop bien faire et trop attendre… Ne risque-t-on pas le gros pschitt, et le "tout ça pour ça" ?

2,5/5, arrondi à 3 pour la fluidité d’écoute malgré tout, et car l’album physique au format A5 en style livret cartonné est très bien réalisé (même si l’artwork ressemble à un fond d’écran Windows mais passons).