Je racontais à un collègue de NiME l'autre jour que selon moi, il est essentiel pour tout chroniqueur de se « rincer les oreilles » de temps à autres quand on est habitué à écouter les mêmes styles. Le risque de devenir blasé nous guette sinon, car les tympans ne font plus la différence entre deux albums qui se ressemblent. Aller voir ailleurs sur une base régulière permet de prendre du recul, de décoller le nez de l'arbre pour voir la forêt. C'est purement physique et à la limite, logique. Moi, ma dope, c'est le Metal extrême, vous le savez. Alors il n'y a pas mieux que du « Pop Metal » comme INCURA pour brasser ma salade, le temps de recharger mes batteries et d'avoir envie de replonger dans mon étang glauque au crépuscule. Et quand c'est bon, comme ce premier album des jeunes Canadiens, je ne regrette pas mon break.

C'est simple, "Incura" est ma plus grosse surprise de l'année jusqu'à présent. Comment aurais-je pu prévoir que ce Metal direct, un brin expérimental/théâtral, me foutrait une telle baffe ?! Un peu le même bluff que m'a servi LEPROUS, mais en moins progressif, car INCURA ne dévie pas trop de ses bases, même si on peut déjà prévoir que les zicos ratisseront plus large la prochaine fois.

"Incura", c'est dix morceaux pour 43 minutes d'un Metal popisant et assez lourd malgré tout, bien mélodique, doté d'un charme fou et contenant tous les ingrédients pour plaire. Que ce soient les riffs, les chœurs, l'exceptionnel et polyvalent chanteur Kyle Gruninger, les touches de piano ici et là ou les refrains contagieux, l'ambiance sur ce disque est une brise d'air frais qui fait le plus grand bien. Dynamique, agréable, fédérateur, audacieux, ce groupe à l'allure Neo secoue les puces en vous réconfortant de ses airs aisément assimilables. Je vous garantis qu'après deux écoutes successives, vous aurez déjà plusieurs titres en tête tellement ça entre tout seul. J'en suis à une quinzaine d'écoutes et je connais le disque par cœur ! Imaginez... Et j'ai eu de la difficulté à écrire cette chronique, parce que je ne voulais pas briser cette suite de « replay », car INCURA m'a enchaîné solidement à son Rock vitaminé.

Mais comme il faut un jour sortir de sa torpeur, il me fait plaisir de vous conseiller de vous farcir ce skeud au plus vite, de peur de louper la sensation de l'heure. "Incura" regorge de moments forts et, chose rare, tous les morceaux s'équivalent. Je suis sincèrement incapable d'en détacher du lot et ce n'est pas faute d'avoir essayé ! Que les pièces ruent dans les brancards comme "Get The Gun" ou "Turning Blue", ou que les Canadiens baissent le tempo sur "Decide" ou "I'd Give Everything", on se laisse emporter naïvement sur ces textes traitant de thèmes aussi universels que le mal-être et les relations diverses.

Je ne sais quoi vous écrire d'autre pour vous convaincre que je ne déconne pas. Je vous garantis qu'on n'a pas fini d'entendre parler de ce groupe cette année... La vague d'enthousiasme qui envahit présentement le ouèbe ne ment pas !

Note : un gros 4 bien sonné qui a envie de boursoufler, mais qui va se garder un peu de gêne pour les prochains albums du groupe, que l'on souhaite nombreux.

Note 2 : le style du groupe est très difficile à caser, alors je vous invite à essayer...