Hahaha, si tu as cliqué sur cette chronique pour en savoir davantage sur le groupe de Grunge le plus surestimé de tous les temps, tu l'as dans l'os et c'est bien fait pour toi. Oui c'était gratuit.
Parce que, connus jusqu'en 1988 sous le nom de NIRVANA, c'est avec l'émergence de la bande à Kurt Cobain sur le devant de la scène que les Suédois dont nous parlons ici doivent logiquement changer de patronyme, se faisant donc appeler à partir de ce moment NIRVANA 2002, en hommage à... Pffff j'en sais rien moi, probablement la réélection de Jacques Chirac.
Et donc NIRVANA 2002, kéceucé au juste ? Ben tout simplement l'un des initiateurs du Death Suédois, limite précurseur du genre, ayant œuvré aux côtés des CARNAGE, NIHILIST et autres GROTESQUE aux premiers balbutiements du genre.
Et après avoir sorti une série de démos, le groupe met fin à sa carrière en 1992, sans parution d'aucun véritable album studio, ce qui aide grandement à tomber dans l'oubli le plus total...

Il aura donc fallu attendre 2007 pour une reformation, quelques concerts, et re-séparation définitive en 2012. Mais pendant ces quelques années, il ne s'est pas rien passé : en effet, la compilation dont on parle ici même a pu faire surface en 2009. Et donc, en 15 titres, on regroupe pratiquement l'intégralité de la discographie de NIRVANA 2002, pour 48 min de musique brute de décoffrage qui font du bien par où elles passent. Seuls quelques morceaux live jugés inécoutables ainsi que des bandes détruites n'ont pas pu être incluses, mais sinon, c'est une véritable plongée dans la transition suédoise des années 80-90 que nous avons là. Et le statut de classique n'est absolument pas usurpé !
Disséquons maintenant un peu le contenu. Le premier morceau, "Mourning", présent sur une compilation d'époque, nous fait bien sentir en terrain connu : production strictement identique trait pour trait au "Left Hand Path" de ENTOMBED (faut dire qu'ils sont passés juste après au studio et ont utilisé les mêmes réglages !), ce premier titre est d'un classicisme absolu mais efficace comme pas permis, fleurant bon la puissance, la spontanéité et le bon gros son qui croustille qu'on adore. Seul petit bémol pour un chant un poil trop criard pour moi, mais c'est du chipotage total vu que ça reste du bon growl comme on l'aime.

C'est ensuite qu'on a le gros morceau de la compil, la démo "Disembodied Spirits", absolument démentielle dans la version ici remasterisée. Désolé mais ouvrir sur ce "Slumber" méritant amplement son statut de classique du genre, c'est pas rien, tant ce titre représente pour moi la quintessence du Death Suédois : riff entêtant, rapide, avec le pouta-pouta de batterie caractéristique, déchaîné, ultra énergique, et mon Dieu ce break d'une lourdeur cataclysmique me fera toujours autant vibrer... Le chant est corrigé, un poil plus guttural, et la production toujours parfaitement croustillante. La version originale de la démo, également présente sur cette compil (pistes 13, 14 et 15) dévoile un son plus chaotique, moins clair mais toujours puissant, apportant un poil plus d'ambiance au détriment de la clarté. Choisissez votre camp. Les deux autres compos valent également parfaitement le coup, entre une "Zombiefication" sonnant davantage comme du UNLEASHED avec une brutalité bien plus mise en avant, et une "The Awakening Of..." qui tape également dans le mille. Rien que pour les quatre premiers titres, la compil vaut l'achat.

Et est-ce que ça s'arrête là ? Non, bien sur que non. On a encore tout plein de choses à découvrir ! Les titres 5 et 6 sont extraits de la promo 1991 du groupe, particulièrement rapides et concis, mais avec une production un poil différente bien qu'issue du même studio. Mais y'a pas à chier, ça bute toujours autant, entre les riffs mortels qui te tombent sur la gueule de "Further Beyond" (et le joli petit final lugubre) et l'apocalypse rampante de "Snake"... Par contre, passés ces deux titres, ça devient autre chose. Les pistes 7 et 8 issues de la première démo de 89, c'est pas dur, on n'entend rien. P'têt que ça plaira aux fans des premiers DARKTHRONE, j'en sais rien, mais là en l'état, la baisse de qualité est tellement fulgurante qu'après les extraits précédents, c'est même pas la peine d'essayer (surtout que le peu de riffs qu'on distingue sont particulièrement mauvais). Même la première version de "In The Awakening Of..." est inécoutable, c'est un peu mieux pour les cordes mais sérieusement la batterie a été faite dans ma cuisine... Pas beaucoup mieux pour l'instrumental "Watch The River Flow", par contre gros bonus avec "In Fell Tongues" qui a bien évidement été remixé, jouissant du statut de tout dernier morceau enregistré par NIRVANA 2002 au cours de leur trop courte carrière et montrant tout le potentiel qui n'a pas pu être vraiment révélé...

Et on termine tout ça par "Mourning" dans sa version live, en 2007, pour leur reformation... Et également tout premier concert de l'histoire du groupe ! Et du coup ça sonne amateur, le chant fait n'importe quoi, y'a des pains dans tous les sens, la fin part en larsens dégueulasses, c'est pas carré, mais tellement plein de bonne humeur et de motivation que quoi qu'il arrive, ça fait plaisir à entendre.
Et c'est ça que l'on retient de cette compilation. Une plongée dans la scène naissante de la fin des années 80, toute la hargne et la fougue d'un genre naissant, donc nous avons ici l'un des piliers tombé quelque peu dans l'oubli à cause d'un split malheureux survenu au mauvais moment. Et puis même en faisant fi de la valeur historique (mais faudrait vraiment être un beauf de haute catégorie), on a droit à un morceau anthologique et deux courts EPs qui déglinguent, et c'est déjà ça de gagné (même si effectivement la suite est difficilement écoutable...).
Alors, seconde division ou pas, intéressez-vous au cas de NIRVANA 2002, au moins pour votre culture, pour pouvoir faire genre vous êtes un méga expert en Death Metal et vous connaissez des trucs trop Dark Underground. Enfin trouvez une raison, mais faites-le quoi.

Old School : un témoignage de toute une scène, de toute une époque, un emblème. Avec tout ce que ça implique.

3,5/5 même si une note ne veut ici pas dire grand chose tant on est au-delà des chiffres, mais c'est la seule qui me semble convenir pour des raisons que j'ignore.