Le nouveau STOLEN BABIES, franchement, il est pas à s'en taper l'anus par terre.

Voilà, c’est dit. Au début, je me disais que j’allais juste chipoter sur des détails, comme cette pochette juste affreuse, même pas acceptable au 40e degré d’humour.

Je me disais aussi que j’allais clairement mettre en avant l’aspect plus incisif, plus méchant de l’album (malgré une pochette dégueulasse, oui, bah ça faudra s’y faire). Je me disais que ça allait suffire pour faire passer l’album comme une avancée pour le groupe, genre « ouais t’as vu ils font grave pas la même chose, ils évoluent, c’est pas trop la classe ? ».

Au final, le grand optimiste dans ma tête a cédé le terrain à ce penseur de Rodin super chiant qui commence toutes ses phrases par une sorte de claquement de lèvres péniblement dubitatif.
STOLEN BABIES en 2012 c’est une petite déception palpable comme la frustration d’un chiard qui a grave gaulé que les pots de bébé discount de chez Leclerc, ça vaut quand même pas du bon Blédina, même quand les parents change les étiquettes. Et j’ai essayé de me défendre, en arguant contre vents et marées que quand même, il y avait de la sacrée panade au début de "Mousefood", je m’imaginais presque y perdre ma pauvre colonne vertébrale dans un hypothétique concert du groupe, tellement je trouvais ça bandant, presque Black Metallique, UNEXPECT-ien (sans la cassure à tous les étages) ! Je me disais qu’il fallait aussi défendre le refrain super fun et la performance vocale de "Prankster" (et quel final DIMMU BORGIR-ien), et avouer que mes fesses ne pouvaient s’empêcher de bouger au rythme de "Dried Moat".
J’aurais dit aussi que "Second Sleep" m’hypnotisait de son refrain qui a priori parle d’un mouton qui coule. Maintenant, je le trouve quand même un peu redondant.

Contre une bouchée de pain au beurre, j’aurais même avoué ma passion pour un "Splatter" que j’avais pourtant un peu renié la première fois que je l’avais écouté. Du bon groove des bébés volés !

C’est un peu des éléments pris au piff ici et là qui captent l’attention, mais le vrai problème, c’est que l’album n’invite pas à une écoute compulsive comme c’était le cas avec le premier album. Le groupe semble juste réutiliser ce qui a bien marcher dans le précédent, et basta la vida (comme disait ce mafieux bourré)…et avec une Dominique Lenore Persi qui ne cherche pas à surpasser sa performance vocale, on y gagne pas des masses.

Alors quand STOLEN BABIES s’inscrit clairement dans le punk cabaret des TIGER LILLIES et de KATZENJAMMER KABARETT, là, oui, il redevient vraiment agréable mais du coup moins original… "Behind The Days" me fait valser sur moi-même (quelle belle soirée d’hiver d’ailleurs), "Swimming Hole" me fait nager dans une nuit d’étoiles où Mr.Jack noie Sally, et "Birthday Song" me fait euh… bah rien en fait, si quelqu’un comprend le pourquoi du comment de ce titre, merci de m’envoyer une lettre recommandée à l’adresse suivante :
Volthord De La Montagne
6, Si Si la Montagne Là Haut
0000000 MONTAGNE OH OUI MONTAGNE
PAYS DE LA MONTAGNE

Je vous préviens quand même, c’est assez haut en altitude.

Les morceaux que je n’ai pas cités me paraissent juste pas intéressants : "I Woke Up" essaie d’être angoissant, mais tourne en rond dans sa semi-bonne idée comme un poisson rouge dans un sac plastique qui rêverait d’un aquarium ; "Grubbery" devient vite répétitif.

STOLEN BABIES a encore assez de savoir-faire en réserve pour qu'on trouve cet album globalement appréciable, mais ne taira pas totalement le sceptique qui se trouve en vous. Car moins de mélodies, car moins de trouvailles cabaretteuses à vous enthousiasmer, car moins de renouvèlement (le comble quand on parle d'Avant-Garde!)... car moins du STOLEN BABIES qui nous avait marqué au fer rouge.