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2012 Irony Of Fate

NO TIME FOR REDEMPTION - Irony Of Fate (2012)
Par CANARD WC le 28 Décembre 2012          Consultée 2980 fois

J’ai récemment été contacté par ce groupe suisse qui fait du Metal bruyant depuis pas longtemps dans l’espoir de voir ici même un papier signé de ma palme. Je les avais pourtant avertis : vous pouvez me caresser les plumes autant que vous voulez, si c’est de la merde votre truc, je le dirais, je le crierais et j’en postillonnerais même de rage sur mon clavier.

J’ai pas le temps de faire dans la rédemption, figurez-vous, non mais oh !

Chronique nous sans préservatif, mon Canard » m’ont-ils répondu, ce qui en dit long sur la soi-disant tiédeur des suisses.

Mon égo - qui accuse déjà d’un embonpoint coupable - s’en est un peu plus boursouflé de suffisance et je me suis aussitôt rappelé des propos d’Anton Ego dans « Ratatouille » :

À bien des égards, la tâche du critique est aisée. Nous ne risquons pas grand-chose, et pourtant, nous jouissons d’une position de supériorité par rapport à ceux qui se soumettent avec leur travail, à notre jugement. Nous nous épanouissons dans la critique négative plaisante à écrire et à lire. Mais l’amère vérité, qu’il nous faut bien regarder en face, c’est que dans le grand ordre des choses, le mets le plus médiocre a sans doute plus de valeur que la critique qui le dénonce comme tel. Il est pourtant des circonstances où le critique prend un vrai risque : c’est lorsqu’il découvre et défend l’innovation. Le monde est souvent malveillant à l’encontre des nouveaux talents et de la création. Le nouveau a besoin d’amis.

Qui suis-je pour décréter depuis ma mare que tel album ou tel artiste est merdique ou non ?

Écrire une chronique n’est rien. Quelques lignes mises bout à bout pour un jugement définitif, le tout rehaussé d’une note implacable. Machin vaut 2/5, Truc vaut 1/5. Tout cela est bien ridicule quand on y pense. NO TIME FOR REDEMPTION a FAIT un album. Ils ont pris leurs instruments, se sont lancés, ont essayé de faire des compositions, exprimé quelque chose. Quoi que je puisse dire, qui que je sois ; tout s’efface devant l’acte. Je ne suis RIEN, NO TIME FOR REDEMPTION existe et ce n’est déjà pas RIEN.

Ce liminaire poussif rempli d’auto flagellation pour amorcer ma critique et vous faire passer le message suivant : avoir conscience d’être rien n’empêche pas d’avoir un avis. Un avis que je peux formuler rapidement et sans douter. La plupart du temps. Car justement, avec "Irony Of Fate" - le premier album de NO TIME (appelons les par leur petit nom) – j’ai mis du temps à avoir un avis, mitigé qui plus est.

J’ai pris de plaisir à écouter la chose, mais tout du long j’ai été aussi gêné par un problème d’étiquette : NO TIME FOR REDEMPTION ressemble aussi bien à MACHINE HEAD, qu’à PANTERA par certains aspects mais aussi au SEPULTURA des temps modernes. Avec un zeste de quelque chose qui m’a fait parfois penser à SOAD (ou plus précisément BREED 77), vous pouvez jeter une oreille au morceau titre si vous pensez que j’ai grillé mon dernier fusible. Toujours est-il que j’ai eu un problème avec mon chatterton que je n’ai pas réussi à bien coller sur NO TIME, tant le groupe passe d’un registre à l’autre, alternant la brutalité à l’oppression, passant de la souffrance à la mélancolie. En ce sens, les Suisses ont su développer une véritable schizophrénie qui fait que si on a du mal à fixer définitivement son opinion, il est à peu près certains – vu la largeur des cibles – que tout le monde arrivera au moins un peu à apprécier "Irony Of Fate", mais pas complètement ni de façon irrévocable. L’album se gagne avec le temps, laisse perplexe, charme et repousse pour mieux vous retrouver dans un serpentement au timing quasi parfait (9 « vrais » titres pour 38 minutes).

NO TIME FOR REDEMPTION a le mérite de trouver « quelque chose » à chaque titre et de s’y accrocher très fort. Souvent un riff, parfois juste un air (ou mieux de la mélodie sur "Broken") ou quelques lignes de chant balancées en travers de la tronche (notamment sur "Blood Philosophy"). On « trouve » sur chaque morceau de quoi ne pas s’ennuyer, sans jamais être foudroyé non plus en plein cœur. Sans doute la principale faiblesse de cet album qui manque sans doute de reliefs et d’un brin d’inspiration. Trop bourrin sur "Madmen" (même si ça fait du bien par où ça passe), sans intérêt et deux fois trop long sur "Black Master" ; NO TIME FOR REDEMPTION tente des choses et ne réussit pas tout. Si dans un avenir proche, NO TIME FOR REDEMPTION se structure davantage et fixe un peu mieux son identité musicale, nul doute que ce groupe saura tirer son épingle du jeu. En tout état de cause, vu l’efficacité déployée sur "Insomnia" et la bonne homogénéité de l’album d’un point de vue général, il convient à mon sens d’allumer les trois loupiotes « Nimiennes » pour vous signaler qu’il se passe quelque chose derrière nos Alpes françaises et que ce boucan-là réussira fort certainement à vous interpeller.

Au moins un peu, c’est certain.


Note : 3,5/5


Morceaux préférés : "Dreaming Of Meddelin", "Broken"
Morceaux moins préférés : "Madmen", "Black Master"

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   CANARD WC

 
  N/A



- Dave (chant)
- Al (guitare)
- Kb (basse)
- Yvan (batterie)


1. Anima Vincit
2. Insomnia
3. Blood Philosophy
4. Introspection
5. Moira
6. Dreaming On Medellin
7. Irony Of Fate
8. Broken
9. Madmen
10. Black Master



             



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