CRAIGNEZ LA VENUE DU MONSTRE DE CACA !
Il est grand, très méchant, plein de dents, il est aidé d'une armée de mouches à la Seth Brundle en phase terminale qui crachent de l'acide pour digérer les gens couverts de caca. Et même que les immeubles aussi ils s'écroulent tellement y a de caca. Et que les habitants ils se noient dans le caca et ils explosent et après il reste que leurs os et leurs organes parce qu'ils se sont fait manger par les mouches. Parce que le caca du monstre caca il est pas normal hein, il dissout les gens et leur fait vomir leurs organes.
AMERICAAAAA ! FUCK YEAH !

Ah non même pas, République Tchèque. Genre vous vous y attendiez pas. Et devinez c'est quel genre de musique ? Ben du Speed Mélodique Symphonique à Chanteuse voyons, quelle question ! Vous pensiez que c'est quel genre de groupe qui ferait un album entièrement dédié au caca ? Du Goregrind peut-être ? Un peu de sérieux voyons, non mais oh.
M'enfin bref, c'est fort de cette imagerie post-anale à en faire tomber à la renverse toutes les jeunes filles en fleur du quartier que GUTALAX débarque en nous sortant l'album de la maturité. Finies les approximations de la démo "Telecockies", désormais on joue dans la cour des grands, avec un album sérieux, accompli et des plus travaillés...

Et tout commence par une production parfaite, faisant merveilleusement ressortir les guitares avec une puissance inouïe, tout comme les multiples arrangements orchestraux, avec un orgue et surtout un violoncelle brillant tous deux magnifiquement par leurs absences. Et c'est avec ce son rond que le groupe nous pond des riffs exécutés de main de maître, au groove éléphantesque cristallin à mis chemin entre EPICA et ROMPEPROP. Tous font mouche, et réussiront à vous prendre à la nuque, à un moment ou à un autre, laissant en transe, porté par la dimension épique et grandiloquente apportée à la musique, tous les morceaux pouvant être cités, en particulier la magnifique "Cursed Fart In The Pet Bottle", la puissante et conquérante "Sucking A Cock Of A Vietnam Veteran" et j'en passe et des meilleures, avec toujours l'appui d'une basse bourdonnante et ronde ne s'éclipsant pas et laissant profiter de son travail d'orfèvre.

Mais bien évidemment, cet art du riff lent qui tue et prend à la gorge en headbanguant frénétiquement les deux pieds en avant et la tête dans le cul, cette maîtrise totale compilant certains des meilleurs moments de roulages de popotins ov hell de ces dernières années, ne peut avoir lieu que grâce au dieu Pourik, probablement un des meilleurs batteurs encore en circulation, dont la finesse de frappe n'a d'égal que son habileté à jouer toujours sur le fil, martelant ses toms au millimètre, juste ce qu'il faut pour nous balancer la purée poisseuse dans la gueule en nous couvrant de vomissements fécaloïdes et appuyer les riffs typiques dont on ne vantera jamais assez les mérites.

Et que dire de ce chant ! Avec ses lunettes Splinter Cell et sa cuvette autour du cou, Maty est ce que l'on peut appeler un des ténors du genre. Déployant sa belle voix grave et lyrique au maximum de ses capacités, on le sent toujours au bord du point de rupture, se donnant à fond dans l'imitation de tout animal comestible, grinçant et croassant mais sans aucune retouche ! Et ses envolées dans les aigus hystérique-ment porcines ne font que porter l'auditeur vers la lumière, tout comme son chant hurlé qu'il déploie lors des occasions clef, donnant une toute autre intensité, accompagné de chœurs poignants. Qui parmi vous n'a pas mis le genou à terre, et la main sur le cœur, en écoutant cet hommage à NIGHTWISH qu'est "Asshole Ghost-Wishmaster" ? Morceau le plus physiquement violent de l'album, entraînant l'auditeur dans une véritable tornade de grâce fédératrice que n'aurait pas renié des combos tels que RHAPSODY ou LDOH. Et que dire de cette maîtrise des arrangements ! Les samples choisis merveilleusement, avec amour et finesse, totalement inscrits dans la thématique et l'ambiance de l'album avec ses défécations douloureuses et flatulences rectales anti-cosmiques, voir passages martiaux et chorales poignantes, un véritable régal pour nos cages à miel dégoulinantes.

En résumé, pour de vrai cette fois, c'est tout ce qu'on peut attendre d'une pochette pareille. Du Goregrind dégueu et groovy, bourré de riffs terribles qui donnent une furieuse envie de headbanguer et danser la gigue la "teub" dans un tupperware en mousse, chant dégueulasse qui fait absolument n'importe quoi mais production en titane d'une grasse lourdeur effarante, qui pèche seulement par manque d'originalité relatif et surtout, surtout, parce que c'est rempli à ras bord de caca, et ce genre d'humour gamin est lassant et LOURD. Les bites je commence déjà à en avoir ras le bol, le gore WTF passe encore, mais putain la merde ça finit par aller un peu, et quand on est en face d'un album aussi marron que celui-là, on a intérêt à se montrer bien indulgent et quand même profiter de la musique, qui a le mérite de valoir le détour cette fois...

Gucacax : c'est pas parce que c'est sur la merde que c'est de la merde, c'est même une belle compilation de tout ce qu'on peut aimer dans le Goregrind qui groove, boudez pas votre plaisir et roulez vous dans le caca !