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UNGOD - Circle Of The Seven Infernal Pacts (1993)
Par ZODD le 25 Août 2012          Consultée 2983 fois

Juin 2012, dernier examen, dernière question. Vous êtes relativement dans la merde, celle-ci compte pour 40% des points, il vous la faut. Le stress monte ; vous regardez autour de vous, vos voisins de droite et de gauche semblent très sereins (vous jurez sur le moment d’aller leur casser la gueule après l’examen, ils l’auront bien cherché, ces connards d’intellos), le prof assis sur sa chaise lit son journal et porte des lunettes de soleil, il vous a déjà pris en train de tricher auparavant et il ne ratera pas une seconde opportunité de vous flanquer un zéro pointé (note pour plus tard : griffez l’Opel Corsa de monsieur Lemaître après la remise de diplôme). Vous relisez cinq fois la phrase dans l’espoir de comprendre quelque chose que vous auriez raté, pourtant la question est claire et précise :

"Définissez le Black Metal allemand, appuyez votre définition à l'aide d'exemples."

Dans un premier temps, vous vous affolez un peu, vous tentez en vain de re-situer le chapitre dans le cours, mais vous savez pertinemment bien que ça ne vous mènera nulle part (note pour plus tard : à l'avenir, dépenser l’argent « syllabus » en syllabus et pas en album). Vous décidez enfin, pour la première et dernière fois de votre vie, de procéder avec méthode. Vous griffonnez quelques noms sur votre brouillon à la recherche d’une éventuelle illumination :

BETHLEHEM ? Trop Dark
SECRETS OF THE MOON ? Trop particulier
ABSURD ? Trop mauvais, trop nazi
KATHARSIS ? Trop tardif, trop DARKTHRONE
MOONBLOOD ? Trop crade, trop trve
MYSTIC CIRCLE ? Trop mélo
NARGAROTH ? Trop lol

Cette démarche ne vous mène à rien, vous décidez enfin d'improviser une réponse à votre manière, de suivre votre propre logique, de jouer le tout pour le tout. Ainsi avec la transe de l’étudiant qui sait qu'il n'a rien à perdre, vous commencez :

"L’événement Black Metal allemand le plus célèbre fut et restera l’arrivée au pays de MAYHEM en train avec leurs instruments pour une tournée boiteuse. Incarné par son line-up le plus célèbre (Euronymous-Dead-Necrobutcher-Hellhammer), le trve MAYHEM arrive à Leipzig le 25 novembre 1990 pour un concert théâtral et incantatoire, corpse paints et têtes de cochons au menu. L’enregistrement est resté dans la mémoire collective comme l’interprétation la plus célèbre du défunt chanteur, et sortira en vinyle trois ans plus tard sur le label de la tête pensante du groupe MONUMENTUM (contre l’autorisation de signer l’entité italienne chez Deathlike Silence Productions).

On sait aujourd’hui de source sûre que ce soir là, on pouvait trouver dans le public les jeunes membres du groupe UNGOD, qui n’allait pas tarder à devenir le premier groupe de Black Metal allemand à sortir un album.

L’intro et la transition semblent réussies, vous frottez la sueur sur votre front, vous agitez votre poignet dans le vide pour vous détendre la main, et sans plus attendre vous reprenez le développement :

"Fondé peu après le concert, UNGOD est un groupe composé de cinq musiciens très inspirés par la génération précédente de Metal extrême de leur pays (SODOM, MINOTAUR ou NECRONOMICON figurent fièrement sur leur t-shirt) et semble bien déterminé à se faire une place et un nom dans la petite scène Black Metal mondiale. La sortie en 1992 d’une première démo déjà très prometteuse intitulée "Magicus Telli Damnatio" attire l’attention des malades mentaux de BESTIAL SUMMONNING (les rois du raw Black Metal hollandais, dont le seul album sort en 1992) dont le leader vient de créer un label. UNGOD signe très vite chez "Heretic Supremacy Brotherhood" pour son premier album qui sortira en 1993.

"Circle Of The Seven Infernal Pacts" est donc le premier album de Black Metal allemand et le premier album d’UNGOD. Pendant une demi-heure le groupe nous démontre son savoir faire et sa conviction à ne pas opérer dans le déjà-vu. Malgré ses influences Thrash, UNGOD n’a rien à voir avec ses ancêtres directs. Car "COTSIP" (comme nous le surnommerons) avec son ambiance de château hanté, sonne plus comme la BO moderne des films expressionnistes allemands des années 20 (voir Caligari, Nosferatu, Le montreur d’ombres etc) que comme la suite de l’épisode "Power Of Darkness" de MINOTAUR. Marécageux, on s’enfonce dans ce disque avec le plaisir malsain du veuf qui nourrit son deuil, car s’il ne gardait pas certaines touches d'agressivité, on pourrait presque dire d’UNGOD qu’il est romantique (de la même façon que l’était CELESTIA).

Avec ses riffs mélangés et tristes tapant dans le gris plus que dans le noir, avec son chant spectral qui donne froid dans le dos (on reconnaît que MAYHEM est passé par là) "COTSIP" est un album singulier et volontairement dépressif qui joue sur les couleurs et les ambiances tout en conservant une énergie de bon sprinter. La batterie, pourtant enregistrée par un musicien de session, donne une dynamique tout à fait particulière à l’album. Toujours en décalage, elle en fait trop quand le reste de l’orchestre ne parvient pas à suivre, et s’efface quand elle se sent inutile (on sent que MAYHEM est passé par là). Parfois, UNGOD parvient même à nous arracher un frisson (on pense au morceau "Magicus Telli Damnatio"), et son premier album est truffé de petits moments de chagrin dont on se rappelle toujours avec la même aigreur.

Ne nous laissons pas tromper par le sous-titre « Apocalyptic Black Metal », "Circle Of The Seven Infernal Pacts" est l’album des paysages mauvais, de ces jours tristes où l'on se lève et se couche avec le même arrière-goût de cafard."

Vous relevez la tête, il ne reste que trois personnes dans la salle d’exam, pour ne pas perdre le fil de votre idée vous attaquez directement la conclusion :

"On peut finalement identifier la scène Black Metal allemande à son premier album : méconnue pour ne pas dire inconnue, perdue dans une masse pas tout à fait recommandable, un peu en retard sur son époque mais capable de nous charmer par ces quelques éclats de véritable beauté. On n'y trouvera aucun réel chef d’œuvre mais on se laissera surprendre par certaines petites pépites débordantes de qualité et de naïveté, dont "COTSIP" fait inévitablement partie."

Heureux d’avoir enfin terminé, vous rendez maintenant votre feuille avec toute la confiance du monde car en ce moment même, vous n’avez aucune idée du fait que vous n’avez pas inscrit votre nom sur la feuille et que vous allez vous taper un joli exam de pass. Vous rentrez chez vous, vous allumez la télé et vous passez le reste de votre après-midi à regarder et à critiquer "Jersey Shore" sur MTV. Ensuite vous mettez la récente réédition du premier UNGOD dans votre lecteur cd et vous vous dites : pas mal cet album, de temps en temps il fait quand même bien plaisir.

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- Schiekron (basse)
- Ancient Blasphemic Grave Invocator (guitare)
- Angel Of Blasphemy (guitare)
- Infamist Of Tumulus : Chant
- The Unknown (batterie)


1. Silence In The Golden Halls Of Endless Hope
2. Circle Of The Seven Infernal Pacts
3. Land Of The Frozen Tears
4. Magicus Tallis Damnatio
5. Dark Winds Around The Throne Of Blood
6. Lost Beast, Born In Darkness
7. A Journey Through Forgotten Myth
8. The Grotesque Vision Of A Dying Moon
9. Black Clouds Beyond The Fullmoon



             



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