Ce début d’année 2012 est impressionnant en sortie "made in France", plein de groupes passionnés se démènent comme de beaux diables pour assurer des concerts et enregistrer des disques. Nous parlons en effet de passion puisqu’il n’est pas évident pour des musiciens de se frayer un chemin dans le business. Très souvent, ce sont les zicos eux-mêmes qui chaussent plusieurs casquettes afin de démarcher leurs contacts. Taper aux portes qui se referment souvent, revenir sans insister pour n’énerver personne. Prouver sa volonté en restant constant afin de convaincre ceux que l’on espère être de futurs partenaires. Tout cela pour se frayer un chemin jusqu’aux oreilles des auditeurs. Un combat de tous les jours qui peut user la volonté des plus déterminés. Alors, rien que pour la somme de boulot que représente la sortie d’un disque, merci à tous les musiciens d’exister et de se battre. Et aussi pardon de ne pas pouvoir offrir à tous la visibilité que vous méritez. Qu’importe aussi quel sera l’avis tranché du rédacteur quant à votre boulot.

Direction donc, le Chef-lieu de Canton de Charenton-Le-Pont dans le 94 d’où vient DREAMCATCHER, un petit groupe qui se bat depuis des années maintenant :

Les faits d’arme de DREAMCATCHER ne datent pas d’hier puisque ce groupe de Heavy Metal français sévit depuis 2001 sur les planches. D’aventures en aventures, il faut bien avouer que le line-up du groupe n’a pas brillé par sa stabilité. Il n’empêche qu’aujourd’hui, les banlieusards passent un cap nouveau en proposant leur premier album. Exception faite de leur EP quatre titres auto intitulé "Dreamcatcher" sorti en 2006.
Formé autour du chanteur Chris Garrel, nourrit au Heavy Metal pur jus depuis sa tendre jeunesse, il lui faudra attendre 2008 pour tenir l’équipe capable de satisfaire ses ambitions, c'est-à-dire la sortie de "Emerging From The Shadows". En premier lieu, il convient de préciser que l’esthétique gothique de leur digipack n’est en aucun cas révélatrice de ce que contient l’album. Si ce n’est l’intro au piano dépressive annoncée par le croassement d’un corbeau. D’entrée de jeu le quintette délivre la plus épique de leur composition, "The Soul Can’t Rest" dépassant les sept minutes. Premier constat, l’influence flagrante d’IRON MAIDEN concernant le chant. Sans plagier Bruce Dickinson pour autant, Chris reprend quelques gros tics de chant de la machine de guerre anglaise. Avec un petit quelques chose de Mike Patton période "The Real Thing (1989)". Proprement produit, le gros atout de cette première galette réside dans la diversité et l’efficacité des soli de guitare interprétés par Geoff et Denver. Parfait exemple de maîtrise, la ballade "How Much I Miss You", typée IGGY POP dans les vocaux et interprétée à deux reprises dans une version électrique et acoustique. Heavy et soutenues, les compositions restent mélodiques grâce aux refrains identifiables ("TRUSTN01", "I Will Spit On Your Grave").
Rodé par la scène et taillé pour elle, ce premier opus prometteur digère parfaitement les influences teutonnes comme britanniques. Il reste cependant au groupe à creuser une véritable identité afin de s’en démarquer pour une logique de carrière. Dix titres efficaces qui font honneur à la scène française. DREAMCATCHER boucle "Emerging From The Shadows" par "Redemption" reprenant au piano le thème de son introduction.

Bon album mais néanmoins imparfait, "Emerging From The Shadows" a le mérite d’exister et de prouver que la passion et la volonté de DREAMCATCHER a payé. Puissent-elles en tant qu’exemple faire émerger d’autres talents!!