Quatrième album pour le trio suédois de GRAND MAGUS et pas des moindres. Gardien du flambeau heavy metal à l’ancienne, entre lourdeur « sabbathienne » et vocaux « Purple-esque », nos vikings débarquent pour quelques mises aux poings !!! A l’heure de toutes les errances, certains courants musicaux ont besoin de dépositaires pour nous rappeler combien certaines méthodes ancestrales doivent être conservées et dans le meilleur des cas appliquées. Iron Will débarque à point nommé pour en justifier. Cette petite merveille qui reste néanmoins dans l’air du temps ravira la nouvelle et l’ancienne garde.

JB, notre chanteur/guitariste partage son temps entre les SPIRITUAL BEGGARS et GRAND MAGUS, grand bien lui en fasse et grand bien nous en fasse également. En effet, les productions de ces deux groupes étant trop rares, nous pouvons piocher dans les deux discographies quand le manque se fait sentir. Son chant est ici impeccable, puissant et rehaussé parfois par les chœurs de son collègue bassiste Fox (« Silver Into Steel » et « I Am The North »). Genre franche camaraderie en virée de drakkar. Son jeu de guitare est incisif, écrasant à souhait voir reptilien quand il ne se lance pas dans de vicieux soli qui font mouches.
Les ambiances sont magnifiquement travaillées, certains arrangements bien sentis viennent donner plus de corps à l’ensemble, on entend le ressac de la mer derrière la mandoline sur l’intro de « Like The Oar Strikes The Water » qui ouvre l’album et des corneilles de mauvais augures sur les notes qui clôturent le morceau « The Shadow Knows ». Rien de pompeux ni ridicule, il s’agit de détails subtilement amenés.
Efficacité est le maître mot de ce disque : on a beau connaître la recette, quand elle est bien faîte, ça reste un régal. La basse fait ronfler l’ensemble et se permet quelques ambiances groovy notamment en intro du titre « I Am The North ». La batterie, martiale, ponctue « Iron Will » comme autant d’hymnes fédérateurs à la gloire du Dieu Metal (ou à Odin au choix).
Parce que ça dépote sévère niveau percus aussi, il n’y a rien à jeter.

Sans plagiat aucun mais un respect des plus farouche pour les leçons des anciens, GRAND MAGUS s’attaque de front à la période bénie du début des 70’s. Là ou tout a commencé. C’est une aubaine à tout bien penser qui nous est offerte à ce jour : le meilleur disque de la formation. En 9 titres et une quarantaine de minutes, allant directement à l’essentiel, nos forgerons made in Stockholm participent à maintenir la flamme du metal. Parce que c’est dans le Nord de l’Europe, là ou il fait bien froid que l’on saura toujours trouver le metal le plus abbrasif pour nous réchauffer ... dans la plus pure tradition.