Du Death crépusculaire, plutôt lent (contrebalancé de mid-tempo, pour être le plus exact possible). A l'ancienne, diraient certains... En effet, c'est le genre de sonorités qui "pullulaient" fin '80, début '90. Cependant, cet album ne paraît pas vieillot pour autan. Paradoxal système ? Oui... et non !

D'abord, c'est suffisamment rare que pour ne pas le mentionner, SONNE ADAM provient d'Israël (tout comme les inventifs MID AUTUMN NIGHTS, pour rappel). Et, quand on le traduit de l'hébreu, ce patronyme correspondrait à "La Haine de l'Humanité", tout un programme ! Ce n'est pas leur premier essai, à proprement parler mais leur 1er album.

Les gars de SONNE ADAM prennent leur temps pour installer une ambiance glauque, crasseuse, malfaisante et, bien évidemment, haineuse comme il se doit ! Ça touche au Doom (à la CATHEDRAL) sans pour en être vraiment. Seule la lourdeur de ce dernier est au service d'un Death d'entre-les-morts. Je veux dire par là que nous avons l'impression que l'on traîne des cadavres à même les cheveux pour expier nos péchés, dans la brume (est-ce le petit matin ? la nuit qui se réveille ? on ne sait plus...), les yeux vitreux, terrifié à l'idée de tomber sur un des membres démoniaques du groupe ! Nous tremblons littéralement à l'écoute de cette voix porteuse de l'Abomination. Et le pachyderme sonore qui l'accompagne fait plus office de faucheuse que du Père Fouettard, m'est avis.

Là où je comprends moins, c'est le "sticker" qui prône cet album pour les fans de MORBID ANGEL (version pesante ?), ASPHYX (version lente ?) mais aussi les vieux PARADISE LOST (ok, pour la voix alors). Certaines atmosphères putrides louchent vers TRISTITIA de par son phrasé en mode plus ou moins grogné. "Take Me Back To Where I Belong" en est un bon exemple. Côté "zique", c'est moins classique et encore moins "tristounet" ! C'est ça en fait qui fout la pétoche : l'univers de ces gars-là a l'air vrai, authentique. Nous ne les imaginons pas une seconde sourire et discuter au bar après concert (sur ce coup-ci, j'espère avoir franchement tort mais bon, c'est vraiment ce que je ressens à leur égard) !

Les riffs sont alambiqués (ah, ok, au temps pour moi ; comme M.A. du coup ?) - mais pas si techniques que ça - et les ajouts sonores plombent à merveille les atmosphères errantes telles que nous retrouvons sur les champs de bataille après coups ! Une note peut s'éterniser, l'assaut de la rythmique qui suivra en sera d'autant plus efficace.

Pourtant, ce "Transformation" a quelque chose de particulier. Oui, nous y revenons souvent. Bien qu'aucune chanson ne ressorte véritablement du lot, le tout est homogène, étouffant, c’en est presque impressionnant.

Un gouffre de terreur s'ouvre à vous en 9 parties (la dernière se nommant "Apocalypse").