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2011 Abzu
 

- Style + Membre : Melechesh
 

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ABSU - Abzu (2011)
Par MEFISTO le 11 Janvier 2012          Consultée 6272 fois

Quand on arrive à perdurer plus de vingt ans dans le dur monde du Metal extrême, pas celui pollué par des ancêtres attirant encore les foules par un phénomène incompréhensible et qui sortent des compilations chaque année pour faire chier les jeunes talentueux ignorés, c'est un exploit. Surtout aujourd'hui, avec la multiplication des pains qu'on connaît – allez, en cette période festive, un petit clin d'œil au barbu. Cette fois, ce sont les Américains d'ABSU dont on parle et qui font, tardivement certes, leur entrée sur votre webzine préféré.

"Abzu" est le sixième album de la carrière en montagnes russes du groupe, combo revendiquant une étiquette de Black/Thrash épique, i.e. traitant de mythologie et non pas ceint d'une production léchée. Au contraire, s'il évoque les impénétrables sphères des dieux ou des mystères insoupçonnés de l'ombre, ABSU le fait de sale manière, comme MELECHESH à ses débuts. Plus de 21 ans après sa formation, il sonne encore années 90. Et c'est bien pour ça que le trio m'a pris par surprise et donné tant de fil à retordre ; ça m'a pris plus de quinze écoutes juste pour saisir sa démarche. Pénible comme processus, mes collègues pourront en témoigner ; il nous arrive parfois de tomber sur des albums, difficiles à cerner, mais qui nous gardent sur un pied d'alerte. On se dit qu'on doit pondre la chronique malgré vents et marées, l'orgueil et la somme de travail abattu sur le dit-skeud nous forçant à nous rendre au bout de cette longue traversée du désert. Donc retenez qu'ABSU est comme une chiennerie de couleuvre : petite, mais agile pour se faufiler entre nos doigts.

ABSU est surtout une créature enragée la majorité du temps. Préparez-vous pour du Black old school bien mélodique, voix de dévoreur de corbeaux (pas de corneilles, il y a une sacrée différence !) en prime. En fait, j'aime bien ce chant possédé et rageur, les Américains auraient pu être Allemands qu'on n'aurait pas été surpris… Autre point en faveur des bestiaux : ils détiennent peut-être tous les atouts pour jouer du Black occulte ou du Black de guerre, ils se font un malin plaisir à varier les tempi et à utiliser les mélodies comme arme plutôt que la batterie martiale. Ce qui accentue évidemment la facture « péplum des pauvres » qu'ABSU étale devant nos oreilles médusées. Le climat est constamment malsain, hyper sombre et inhospitalier – sans oublier la prod' « dégueux » – et ça passe comme une lettre à la poste.

Car, et j'insiste, le côté épique n'est jamais loin et passe ici, outre quelques lignes de clavier gênées, par une guitare sèche absolument irrésistible. Ses parties à la fin de "Circles Of The Oath" ou sur "A Song For Ea" sont particulièrement prégnantes et aident ce morceau-fleuve à ne pas nous emmerder une minute. Un de mes longs titres préférés de l'année, sans hésiter, ABSU prouve qu'on peut se la jouer prog' tout en bûchant comme un cinglé (la fin cataclysmique amenée par des cordes de toute beauté démontre la dualité au sein d'ABSU.

Ce que je déplore de ce "Abzu" est bien sûr la longueur, ridicule à 36 minutes. Les Américains ont bien prévu le coup, en gardant leur perle obèse pour la fin, mais j'aurais pris au moins une ou deux autres grosses claques pour atteindre le seuil respectable des huit titres et rehausser la qualité de l'album. Car je suis resté sur ma faim avec une galette scindée en deux parties… même si ça m'a pris des lustres à capter le message du groupe. Dès que nos signaux se sont synchronisés par contre, hou là, attention coup de foudre ! Côté Black quasi disparu – ne provenant pas de la Forêt Noire ni de Scandinavie – ABSU assure vachement avec sa subtile signature épique et ses riffs qui, sans être eux-mêmes mythologiques, nous montrent une facette peu exploitée dans ce style musical : un visage thrashisant mélodique qui fait mouche à presque tous les coups.

Note : un gros 3,5/5 arrondi à 4 parce que je me suis presque perdu dans l'univers d'ABSU, ce qui est une prouesse de sa part !

PS : j'adore la pochette, une de mes préférées cette année ; inquiétante et stylisée, elle décline dans ces tons de vert la personnalité d'ABSU et le contenu de cet album.

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   MEFISTO

 
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- Proscriptor Mcgovern (batterie, chant)
- Ezezu (basse, chant)
- Vis Crom (guitare)


1. Earth Ripper
2. Circles Of The Oath
3. Abraxas Connexus
4. Skrying In The Spirit Vision
5. Ontologically, It Became Time & Space
6. A Song For Ea



             



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