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2009 Croire, Décroître
 

 Myspace (590)

UNHOLY MATRIMONY - Croire, Décroître (2009)
Par MEFISTO le 8 Février 2010          Consultée 3646 fois

Vladimir Cochet est une machine suisse à produire des projets-solos Black philosophiques, d'une grande puissance et d'une richesse assommante. Déjà tuteur des créatures Black assez connues MIRRORTHRONE et WEEPING BIRTH, "Croire, Décroître" est le troisième album qu'il compose avec UNHOLY MATRIMONY et deuxième de suite qu'il interprète uniquement en français sous cette étiquette. Comique, non ? Un « combo » au nom anglophone qui offre uniquement des pièces en français. Moi, j'appelle ça ironiquement du gros bon sens ! Bref… Vlad Cochet est une machine et mène deux autres chevaux par la bride, DEAFENING LONELINESS (Dark Ambiant) et ACCURST JOURNEY (Doom). De quoi faire écarquiller les yeux, car à seulement 27 ans, le jeune musicien et propriétaire d'un studio d'enregistrement entre Lausanne et Montreux, démontre une polyvalence et une ouverte d'esprit splendides.

Et disons-le sans détour, "Croire, Décroître" est non seulement le titre le plus cinglant et le plus ironique de l'année 2009, mais il compte assurément parmi les perles noires de cette même année. Moins couillu et progressif qu'un THE RUINS OF BEVERAST, pas vraiment atmosphérique, encore moins symphonique, la musique de Cochet repose sur la rapidité, l'agression et la symbiose de tous les instruments qu'il manie avec précision et précoce talent. Les saveurs mélodiques bourgeonnent d'elles-mêmes, miraculées d'une expectoration savamment calculée, mais livrée en toute liberté. Ce qui rend UNHOLY MATRIMONY aussi surprenant que MIRRORTHRONE, mais supérieur.

Cochet appartient à cette ligue de Blackeux inconnus de la majorité mais respectés par les connaisseurs. Il refuse la facilité, est perfectionniste, solitaire comme pluton en dehors de la Voie lactée et ultra productif. Un ermite frappé d'une foudre bénéfique. Et j'insiste sur ce préambule, car pour bien cerner l'œuvre d'un artiste, il faut d'abord comprendre comment il est. Cela nous sauve bien des questionnements et des présomptions inutiles. Cochet a compris qu'il bossait mieux seul et pourquoi pas, il assure mieux que bien des groupes… Non, la justice n'existe pas, je sais. Tellement, que le français vociféré par le gentilhomme est plus doux à mes oreilles que bien des hurlements anglophones, norvégiens ou allemands. Ça oui, je préfère entendre « intestin » que « guts ». Ça ajoute à la gravité, aux propos historiques et didactiques non censurés de Cochet, si bien écrits qu'on pourrait presque les publier dans la section « poètes maudits ». Ça nous change des inepties adressées à mon Maître…

Dès "Innocence Abusée", on sait que le parcours sera confortable mélodiquement bien que positivement chaotique côté technique. Cochet nous donne ensuite les deux meilleures raisons du monde de se rappeler de son opus : "D’Élégance Et De Déréliction" et "Les Pucerons De l’Écorce Divine", les deux sommets en qualité et en longueur de cet album, une succession de riffs et de mélodies déstabilisants, contraires, complémentaires et inoubliables. Deux monuments dans un champ d'obélisques déjà finement taillés. Deux lourdes munitions dans un chargeur déjà blindé et prêt à tirer. L'essence d'UNHOLY MATRINOMY repose sur ces deux nénuphars dorés. "Rictus De Mort Et De Larmes" vient en troisième place.

"Croire, Décroître" est du « Black mature », i.e. dépouillé d'artifices, sonnant aux bonnes portes, une machine à flipper sans trou, ou presque. Virtuose des mots et des atmosphères, Cochet est un « dentellier stressé », il est précis et véloce, alterne les agressions audacieuses et les traînées de poudre épiques plus tranquilles ("La Lente Mort Sans Panache"), les brûlots à la double perfide ("Le Poids De Leur Chute Les Rend Dignes ", "Tu Ne Croiras Pas") et les morceaux plus complexes ("Le Glaive Contre Le Rêve")… Du gros Black saignant qui dépèce ses proies en ne salissant pas la moquette.

Et ce son, merde, ce son ! Des murs et murailles de son, bourdonnant d'une basse gigantesque, d'une voix râpeuse et robuste, propulsant cet album dans les hautes sphères de la création noire. Un membre de l'élite, sans contredis.

Laissez-vous pourfendre par le bras affuté du Capitaine Cochet, vous vaudrez mieux empalés à son pouvoir que libre puceron de l'écorce divine…

Par le sang, les derniers souffles mystiques s'évanouiront
Les forces nouvelles les terrasseront.
Lorsqu'auront disparu les derniers relents qui nous noient,
Enfin l'homme sera roi.

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- Vladimir Cochet (tout)


1. Innocence Abusée
2. Rictus De Mort Et De Larmes
3. D’Élégance Et De Déréliction
4. Les Pucerons De L’Écorce Divine
5. La Lente Mort Sans Panache
6. Le Glaive Contre Le Rêve
7. Le Poids De Leur Chute Les Rend Dignes
8. Tu Ne Croiras Pas



             



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