On se souvient tous plus ou moins de BLACK TUSK et de son premier album qui repompait allègrement les deux plus grands groupes de sa ville (tout le monde est signé chez Relapse Record maintenant en plus, c'est la partouze généralisée). Malgré cela, les jeunes bambins nous proposaient une alternative à tous les fans nostalgiques des premières heures de ces grands noms. Tout cela ne m'empêcha pas de leur coller un 2/5 de dépit face à si peu d'originalité et tant de copie, en attente d'une amélioration (ou non)

BLACK TUSK répond donc présent deux années plus tard et remet le couvert. On retrouve toujours une pochette dessinée par John Baizley (le chanteur de BARONESS) avec Agatha, le personnage féminin récurrent sur les pochettes de BLACK TUSK, la mascotte du groupe si vous voulez. Bon, c'est bien gentil tout ça, mais venons-en au fait ! La repompe continue-t-elle ou pas ? Eh bien… oui et non. Elle s'est atténuée. De toute manière, le groupe ne pouvait s'éloigner totalement de ses premiers amours en l'espace de deux ans. Mais il arrive à revenir avec un effort plus personnel qui sent moins le copié/collé que son prédécesseur. Et bon, faut le dire, ça fait plaisir. Après, est-ce pour autant que, fan de la Savannah "flavour" (ça le fait mieux que "saveur Savannah" avouez), tu vas te mettre à crier au génialissime petit nouveau prodige ? Malheureusement non. BLACK TUSK a encore du mal à séduire.

Déjà, premier point positif : exit les chansons qui se ressemblent beaucoup trop. Le groupe varie plus ses schémas, ses structures de morceaux et réussit même à être efficace à plusieurs reprises (dingue !). Andrew Fidler, toujours aussi excité au poste de guitariste, nous envoie des riffs pas piqués des vers, tandis que la section rythmique suit, avec une certains cohérence, le tout avec un caractère bondissant bien mis en avant. Sur ce "Taste The Sin", BLACK TUSK se fait plus réfléchi et se met enfin à écrire une page de son histoire, à se faire sa patte. Il passe donc de l'état de "Tribute Band camouflé" à "Groupe qui essaie de se faire un son". Ouais je dis bien "essaie", car c'est pas gagné tout le temps. On remerciera surtout l'instrumentale "Redline" et le titre d'ouverture "Embrace The Madness", qui sentent le KYLESA à dix kilomètres à la ronde. Mais bon, c'est la "Savannah touch" tout ça me direz-vous. Je vous répondrai : ça ne justifie pas tout. Et toc !

On aurait aimé aussi que BLACK TUSK se pose un peu et sache respirer, se faire une pause au milieu du champ. Pas qu'on ait du mal à s'enfiler l'album en entier d'un coup, juste que le fait de rentrer dans le lard continuellement comme il le font ça n'aide pas le groupe à ne pas se répéter, ça l'encourage même. Riff incisif sur riff incisif, c'est burné, ça envoie du lourd. Mais bon, c'est sans se préoccuper de proposer quelque chose d'un peu neuf à chaque titre. Néanmoins, les vocaux sont encore une fois très bien gérés. Le guitariste toujours en mode teigneux, le batteur à la "ourson en colère" et le bassiste Lemmy Jr. Beau trio qui insuffle pas mal d'énergie dans ce second effort. À vrai dire, c'est le genre de groupe qui dégage tellement d'énergie qu'il ne doit être vraiment intéressant qu'en live.

Bon pour conclure, BLACK TUSK revient avec un opus honnête mais qui manque encore un peu de personnalité, de diversité et de moments vraiment énormes. Mais ils sont sur la bonne voie, c'est moi qui vous le dis !