C’est au sein de TURBONEGRO qu’Hans-Erik Dyvik Husby alias Hank Von Helvete s’est fait connaitre comme vocaliste, scatologiste et provocateur. Accroc aux drogues en tout genre, il est un coutumier visiteur des cures de désintox. C’est donc en 2009 au cours de l’une d’entre elles, coaché selon les principes de la scientologie, qu’Hank pense sérieusement à quitter le quintette norvégien. Le temps passe avant qu’il n’en fasse l’annonce officielle à la fin de l’été 2010. Précisant néanmoins à ses petits camarades qu’il ne verrait pas d’un mauvais œil qu’ils continuent l’aventure sans lui. Quelle blague !!!! TURBONEGRO sans Hank !!!

Ainsi avec l’arrivée en bac du premier album de DOCTOR MIDNIGHT & THE MERCY CULT, un peu du mystérieux brouillard qui recouvrait la chose se disperse. Début 2009 à Oslo, l’idée d’un nouveau projet germe dans la tête de cinq musiciens, le concept est de créer une musique lourde et totalement nouvelle. Jusque là, tout va bien. Découvrant en plus le pédigree des talents en présence, la nouvelle n’en est que plus réjouissante. Tout d’abord, Tim Skold à la basse qui après s’être illustré chez KMFDM rejoint MARILYN MANSON comme ingé son pour la production du single "Tainted Love", puis comme bassiste sur l’album "Eat Me, Drink Me", le temps d’une promenade pour Twiggy Ramirez, l’originel bassiste du Révérend. Vient ensuite Anders Odden (SATYRICON, CELTIC FROST,PIGFACE), Audun Stengel (THE KOVENANT) aux guitares et David Husvik (EXTOL) à la batterie. D’aucun voudront nous vendre un supergroupe, à l’américaine alors qu’il s’agit uniquement d’une belle brochette de zicos. Alors, à quoi est-ce que ressemble le résultat?

À aucun groupe précité pour commencer. Du Metal, froid, limpide, souvent abscons, sans déferlement de violence inutile. C’est nouveau, soit, mais ce n’est pas une révolution. Les aficionados de l’extravagance "Turbojugen" risquent d’être surpris. Les photos promotionnelles en noir et blanc (comme la pochette du disque) accompagnant la sortie de l’album dévoilent un Hank démaquillé, amaigri, grave et plutôt beau garçon. Sombre et sobre étant les deux mamelles de DOCTOR MIDNIGHT & THE MERCY CULT (DMTMC).
"I Declare : Treason" débute par une courte intro, "You Are God", proche du thème musical de Terminator. Hank y chuchote quelques oraisons apéritives avant le gros riff et les hurlements de "Sign My Name". Le "title track" dévoile une musique plutôt rectiligne sur laquelle Hank déclame sans chanter ses paroles, il n’essaie ne recherche ni la puissance ni la mélodie et encore moins le comique. Seuls les chœurs qui accompagnent les refrains s’évertuent à pousser la difficile mélodicité des morceaux. "(Dont’t) Waste It" étant la plus réussie en la matière. Sur un mode lancinant et désenchanté, "Ok (We’re Just About To Die)" s’extrait du reste du disque par une interprétation et une tonalité musicale différente. Parfois ça bastonne un peu plus fort, "Misconception" et "Revenge", titre qui se rapproche le plus du répertoire de TURBONEGRO. Dans la majorité des cas, Hank ne fait que répéter le titre du morceau en boucle afin de l’asséner radicalement à nos mémoires. Des breaks, du riff, pas de solo, voilà la recette employée par DMTMC pour son premier et déconcertant essai discographique.

Aucun des titres n’est facile d’accès à la première écoute même s’il se dégage d’évanescentes mélodies qui peinent à s’inscrire en mémoire. L’exercice de notation auquel le rédacteur doit se livrer n’en est que plus difficile. "I Declare : Treason", un titre comme une provocation, un constat ainsi qu’un dernier pied de nez à la sauce "Turbonigga !!" dont Hank nous gratifie pour mieux nous en spécifier la fin. Représentant et activiste en scientologie depuis que ces derniers l’ont sauvé de ses dépendances. Il y a peu de chance de revoir un jour Hank de retour au bercail, dont la joyeuse décadence foutraque est bien éloignée des valeurs de la scientologie. FUCK !!