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SERPENT THRONE - White Summer - Black Winter (2010)
Par LONER le 19 Avril 2011          Consultée 3330 fois

Je ne vais pas m'amuser à vous refaire le topo à chaque début de chronique. SERPENT THRONE ? De la dope à l'ancienne. Sans cordes vocales cela dit. Les instruments pour uniques véhicules, du matraquage de grosse caisse au duel de guitares en passant par le tricot de la basse. Et le SABBATH NOIR pour seul maître. Une formule qu'on pourrait raisonnablement qualifier de "bateau". Comme si on avait pas notre dose quotidienne de revival et autre hommage à la grande époque qui a vu la naissance de notre musique favorite.

Seulement voilà, le quatuor de Philadelphie nous a donné "Ride Satan Ride". Le ticket gagnant, de la crédibilité en barres de cinq kilos. Le truc qu'on se repasse encore quatre ans après et qui fait toujours autant d'effet. Traitez-moi de vieux con, je soutiens mordicus que ce machin du désert mériterait de devenir culte. Alors forcément, la suite souffre de la comparaison. Les obsessions western spaghetti de "The Battle Of Old Crow" suscitaient toujours la sympathie mais sans pour autant fidéliser son homme. Ce n'est donc pas sans une certaine inquiétude que l'on aborde ce troisième opus, paru à la fin de l'automne dernier.

La sympathique constance d'un album tous les dix-huit mois (environ, on va pas chipoter hein) présente également un aspect dangereusement routinier. A chaque livraison, l'espoir de surfer sur la même vague d'inspiration (avec les débuts que l'on sait, l'espoir est légitimement permis) mais également la crainte de l'essoufflement (avec la suite que l'on sait, et patati et patata).
Pour le coup, les gars de SERPENT THRONE ont fait un truc intelligent, ils se sont permis de changer un peu la donne en pimentant leur soupe d'une bonne dose de vélocité et d'un effort d'écriture évident. Plus trace de Doom, si peu de Stoner, en fait du bon gros Hard Rock bien classique et qui tache. Et ça marche... au début.

J'avoue volontiers m'être pris un bon pain à la première écoute de "Headed For An Unmarked Grave". Ce groupe a le riff dans la peau, ça se sent. Et ici, il nous le sert de manière sacrément efficace, sans sourciller. Tout ce qu'on aime dans la musique de ces chevelus, toutes voiles dehors.
La seconde piste, le morceau-titre, est tout aussi tonitruante, voire plus. Ça déferle sans faiblir. Chaque transition n'est qu'un prétexte pour repartir de plus belle à l'assaut de nos écoutilles. Passé la moitié du parcours, c'est l'apothéose, une cavalcade jouissive avec guitares endiablées et rythmique au triple galop. L'introduction de "Controlled By Lunar Forces" annonce un morceau dans le style de l'album précédent, promesse d'une accalmie. Il n'en est rien et le quatuor d'envoyer toujours plus de bois. Jusqu'ici, pas de faute de goût, ça promet pour la suite.

"March Of The Druids" clôt ce qui sera apparemment la première face du vinyle (pas de date de sortie prévue à l'heure actuelle). Sympathique, mais déjà plus au niveau du triptyque de départ qui a placé la barre très haut. C'est en amorçant la seconde face qu'on se rend compte que le groupe a de sérieux soucis de renouvellement. "Riff Forest"... le bien nommé. Des guitares à foison sans qu'aucun riff ne se démarque. Un comble ! "Pagan Eclipse" se la joue pièce à tiroirs mais est assez approximative dans sa construction malgré quelques passages intéressants. D'ailleurs, on note une nette tendance à l'éparpillement dans cette deuxième moitié d'album. En voulant complexifier son propos, SERPENT THRONE se met certes en danger, ce qui en soi est très bien, mais évolue fatalement avec moins d'aisance. Toujours de très bonnes idées, mais mal ou sous-exploitées, à l'image de "Four Winds" qui se sent obligé d'enchaîner les virages alors qu'il aurait suffi de creuser un peu le thème de départ. Et puis ce solo de batterie qui se place là...
Le temps d'un "Mushroom Cloud" façon "Stairway..." premières mesures, et on arrive déjà à la fin du disque avec "Last Spark Of The Sun" qui commence fort, on se dit que tout n'est pas perdu, qu'on aura droit à une sortie digne de ce nom, et... c'est raté.

Je vais être volontairement dur avec le nouveau frisbee signé du trône reptilien. Injuste pour certains même. Mais quand on s’essouffle aussi rapidement, c'est qu'on va forcément droit dans le mur. Ou au moins qu'on fait fausse route. Ou alors c'est simplement moi qui fait mon psychodrame et les gars n'étaient simplement pas suffisamment en forme pour tenir la distance, à vous de voir. Reste que "White Summer – Black Winter" est assez décevant compte tenu de son potentiel.

En attendant, un petit rappel des bonnes choses à piocher : les trois premiers morceaux, quelques passages sur "Pagan Eclipse", l'intro de "Four Winds".


Note : 2,5/5.

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   LONER

 
  N/A



- Sean-paul Fenton (batterie)
- Don Argott (guitare)
- Colin Smith (basse)
- Demian Fenton (guitare)


1. Headed For An Unmarked Grave
2. White Summer – Black Winter
3. Controlled By Lunar Forces
4. March Of The Druids
5. Riff Forest
6. Pagan Eclipse
7. Four Winds
8. Mushroom Cloud
9. Last Spark Of The Sun



             



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