Pour les amateurs de BLACK SABBATH et de SCORPIONS à ses débuts...
Bon, ça c'est pas moi qui le dit, c'est le sticker. D'ailleurs, déjà sur le premier album on pouvait lire un truc similaire. Et force est de constater que l'affirmation s'était révélée on ne peut plus exacte.
Car SERPENT THRONE est le genre de formation qui cultive le son 70's avec passion, le vénère, lui insuffle une vie nouvelle. Et après l'excellentissime « Ride Satan Ride », la bande des frères Fenton était attendue au tournant.

Oui, bon, je reconnais que ma phrase précédente peut prêter à sourire. Qui, à part trois freaks et demi, pouvait bien attendre cette nouvelle offrande avec impatience ? J'avoue, je fais partie de ces allumés du riff qui ont compté les semaines, guetté les news sur la page MySpace du groupe et passé en boucle les nouveaux morceaux proposés en écoute. Pas moins. Je me vautrerais volontiers à nouveau dans les superlatifs, mais je pense avoir été suffisamment clair dans la chronique précédente: SERPENT THRONE est un des rares groupes à sonner « vintage » sans laisser une désagréable impression de déjà-entendu.

Le stoner et le doom trad' ont beau se trouver du mauvais côté du tombeau, s'enterrant vivant à force de creuser vers leurs racines, on ne pourra décidément pas en vouloir au collectif de Philadelphie de s'adonner à ce qu'il sait faire de mieux. Surtout lorsqu'un label comme Vessel Records (PENTAGRAM) leur donne les moyens de remettre le couvert. Et surtout lorsqu'on s'aperçoit que le groupe nous réservait encore quelques belles surprises.
Si on regrettera l'absence d'un concept clairement défini (une partie de l'intérêt dédié à « Ride Satan Ride » résidait dans le trip du faux documentaire et de sa B.O. imaginaire), on ne pourra que se réjouir de retrouver dans « The Battle Of Old Crow » toutes les qualités de son prédécesseur: la lourdeur des riffs, le son poussiéreux, la maîtrise dans l'exécution et une bonne dose d'inspiration. De quoi tenir la distance. En résulte une première moitié d'album quasi parfaite, vrombissante, variée, sans temps morts. De « The Battle Of Old Crow » à « Red Moon Harvest », tout passionne, accroche, emporte, avec comme point d'orgue un écrasant « Rock Formation » et un pont herculéen en plein milieu de « One Percenter ».

La suite s'annonce sous les meilleurs auspices avec « Snakecharmer ». Mais à partir de ce dernier, l'essoufflement guette, pas tant du côté du groupe qui maintient la barre assez haut que du côté de l'auditeur pour qui l'enchaînement de ces dix pistes instrumentales donnera la fugace impression d'être confronté à un unique bloc sonique. De « Led By Vultures » ou de « As The Serpent Descends », on retiendra donc principalement les quelques fulgurances qui compenseront l'effet soporifique de regrettables (inévitables ?) longueurs. Et si « White Buffalo » relance la machine de plus belle, l'élan est très vite brisé par « Thirteen Mountains », seule piste vraiment quelconque.

Ainsi, on le tenait presque. « The Battle Of Old Crow » avait tout pour surpasser « Ride Satan Ride », mais la deuxième face ne tient malheureusement pas toutes ses promesses. Une entrée en la matière réussie, mais une sortie ratée. Néanmoins, je ne saurais que trop conseiller l'écoute des six premières compositions qui valent vraiment le détour et justifient sans problème l'acquisition de la galette.
La bataille est donc loin d'être perdue. Alors la guerre, vous pensez...

Note: 3,5/5