Il arrive parfois qu’un rédacteur se charge de rédiger une chronique pour un groupe dont il n’a aucune connaissance. Pour s’en faire une, la tâche est plus laborieuse puisque pour se faire une idée, la plus juste et valable qui soit, il doit non seulement se constituer une bio du groupe qui parfois est inexistante et surtout écouter l’album en boucle.

C’est un peu le cas ici pour THE FLAIRS. Ce nom, entendu plusieurs fois n’avait attiré aucun intérêt, il fallait à présent s’en faire une idée précise. Attention cependant à ne pas croire toutes les informations que charrie le net. En effet, le premier résultat musical sur wikipedia concernant THE FLAIRS fait référence à un groupe de doo-wop formé en 1953. Et forcément, comme nous sommes sur NIME, c’est impossible. Le THE FLAIRS qui intéresse aujourd’hui se constitue de quatre êtres humains dont une fratrie. A savoir, un frère et une sœur, Gillian et Ryan Hanna, respectivement guitariste/chanteuse et bassiste du groupe. Ayant rejoint le duo fondateur Dawn Mandarino, chanteuse/guitariste et Jane Foster, chanteuse /batteuse. Ce jeune groupe canadien a émergé dés 2004 en proposant un E.P, rapidement suivi en 2006 par un premier disque, "Shut Up And Drive". Le single mis en avant de cette galette fût la reprise de SKID ROW "18 & Life". Un clip plus tard pour soutenir la chanson, ils créaient le buzz dans leur contrée. Pour l’anecdote, ce titre un peu facile mais qui convenons-en fonctionne parfaitement, est la "private joke" que se chantonnent Phil Demmel et Rob Flynn de MACHINE HEAD pour se foutrent de la gueule des fans qui viennent leur réclamer des autographes !!!! Toujours est-il, que ce titre semble avoir porté bonheur aux canadiens qui sortent leur second disque "Nothing To Lose". Qui avouons le, est dans la droite lignée de son ainé. Un condensé de punk-pop au chant féminin haut perché, comme on en trouve dans les groupes de metal-symphonique. Parfaitement dans l’air du temps et calibré pour nos jeunes. Et si le marché n’est pas déjà saturé, ils se préparent un bel avenir.

Onze chansons constituent ce "Nothing To Lose", énergique. La facilité que constitue la ballade dans un tel contexte peut être fatale. "Hostage", en plage trois, s’acquitte de l’exercice en mode "power" aidé par le bel organe de Miss Dawn. Ce genre de facilité aurait pu enfoncer le clou du dédain absolu mais il n’en est rien. Car pour beaucoup et bien au-delà de l’étiquette musicale, le punk se doit d’être revendicatif, un caillou dans la chaussure du "bien-pensant" et de l’establishment. Tout au moins, une alternative à la pensée unique qui nous est imposée. Force est de constater que ça n’est pas le cas ici puisque nous restons concentré sur les préoccupations adolescentes. Cependant, si ma fille faisait des pieds et des mains pour que je l’accompagne voir THE FLAIRS, je le ferais sans déplaisir. Ceci ne l’autorisant en rien pour les négociations en cours concernant piercing et décoloration de cheveux.

Les chansons sont "catchy" ("The Scene"), les refrains sont efficaces ("Nothing To Lose"). La simplicité musicale acidulée 80 poussée à l’extrême "On The Run", parfois entendu mille fois ("Kill Me With kindness"). Rien n'est à proprement parlé mauvais, mais nous ne devons pas appartenir à la cible censée adorer ce disque. Le chanceux exercice qu’a été la reprise de leur premier album se trouve renouvelée en fin de galette avec celle de Billy Idol, "Rebell Yell". Tout ici, devrait être dit.