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BLACK MODERNE  |  STUDIO

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TODTGELICHTER - Angst (2010)
Par MEFISTO le 21 Février 2011          Consultée 4225 fois

Ahhhhhh, moi qui croyais ne jamais capitaliser sur la claque des Allemands d'AGRYPNIE, combo de « Black moderne » en stainless steel jonglant avec divers styles (Death, Heavy, Postcore, Sludge) pour agrémenter son Black limite dépressif, mais surtout hyper planant, introspectif. Coïncidence ou pas, me voilà en train de me défouler sur un autre groupe de la Forêt Noire, qui officie dans ce même style, TODTGELICHTER. "Angst" (oui, le même titre que l'album de SHINING) est leur troisième skeud, une vraie petite réussite qui ravira les fans de Metal extrême fusionné.

J'ai tout de suite pensé à AGRYPNIE en écoutant ces 50 minutes de bonheur, car le climat qu'instaure TODTGELICHTER est un peu semblable : oppressant, noir, à mi-chemin entre le Black boisé éthéré et la violence urbaine. Sa musique farfouille dans les méandres de l'âme et ravage tout sur son passage grâce à un étal bien garni. Des atouts tranchants et polisseurs que nous traduiront par des influences aussi bariolées que les couleurs de l'arc-en-ciel. Un Black contemporain agissant comme un tampon face aux déceptions d'une société axée sur la superficialité, dont les effets pervers sont un vrai terrain de jeu pour les musiciens un tant soit peu sensibles. TODTGELICHTER est touché par cette grotesque farce et ne se gêne pas pour la dépeindre avec force et subtilité.

Les Allemands ont dressé tout un menu pour ce « redressement de torts » : ils nous font voyager dans les villes ("Café Of Lost Dreams", "Neon", "Subway"), dans l'espace ("Phobos & Deimos", les deux lunes de Mars) et au cœur de l'humain ("Bestie" – meilleurs amis – "Oblivion"). Des thèmes conférant à ce Black veineux une profondeur inouïe, qui évidemment se vérifie au fil des écoutes, dévoilant à chaque fois une nouvelle couche de son imposant édifice.

Pour gravir les étages de ce building bleu-vert, je vous conseille de ne pas prendre l'ascenseur… Montez plutôt les marches une à une, ne démontrez pas d'impatience devant la tâche que vous impose "Angst" car vous vous retrouverez cul par-dessus tête... Prenez le temps de goûter à chaque variation, inflexion, respiration, chaque vrombissement de cette basse dévastatrice. Mordez à pleines dents dans les agressions mélodiques de "Café Of Lost Dreams", la dualité vieux Heavy/gros Black d'"Oblivion", l'essence postcore de "Neon", le riff incendiaire et le réalisme de "Subway", ainsi que les catchy "Phobos & Deimos" (un des bons riffs de la galette) et "Moloch" (avec sa finale poignante), dont le souffle nucléaire conforte TODTGELICHTER dans les extrêmes métalliques.

Et, cerise sur le sundae, à l'instar d'autres combos torturés tels que TRYPTIKON, TODTGELICHTER ajoute une merveilleuse dimension à son Black avec une voix féminine. Les interventions de Marta agissent comme un baume sexy et une blessure simultanément, notamment sur les deux premiers titres et "Neon", poussant encore plus loin le volet « humain » d'"Angst". Ses cordes vocales sont aussi déchirantes que celles de Nils et assoient le caractère urbain et actuel du Black des Allemands.

Des témoins d'une société poussant elle-même son cortège funéraire vers un vortex nihiliste au beau milieu du centre-ville, là où passe le métro et se rejoignent toutes les âmes qui ont perdu leurs illusions, leurs rêves. TODTGELICHTER les achève avec un Metal réussissant à jumeler puissance brute à émotivité, en mariant la colère d'aujourd'hui aux déceptions cruelles qu'elle cache.

Au-delà d'une interprétation inspirante digne de la réputation des musiciens germaniques, vous devez laisser vos radars ouverts au maximum pour bien saisir d'où émanent ces versatiles guitares et ses grands moments de Black mélodique au noyau instable.

Les découvertes que vous ferez vous perforeront.

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- Nils (chant, basse)
- Frederic (guitare, chant)
- Claudio (guitare)
- Tentakel Parkinson (batterie, synthé)
- Marta (chant, orgue)


1. Café Of Lost Dreams
2. Bestie
3. Oblivion
4. Phobos & Deimos
5. Neon
6. Subway
7. Moloch
8. Allmählich



             



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