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2010 Noaptea Dihãniilor

MARTOLEA - Noaptea Dihãniilor (2010)
Par MEFISTO le 11 Février 2011          Consultée 2004 fois

Le monde du Black Metal a toujours été cruel envers ses souteneurs, car saturé, souvent underground (par vocation ou non), victime de préjugés, redondant, vulgaire… Certains estiment en avoir fait le tour après deux ou trois albums, alors que d'autres sont plus optimistes, car ils savent que les artistes sauront trouver une manière de se différencier des autres, rendant ainsi une partie de ses lettres de noblesse au style. Une branche du Black qui n'a aucun ennui à sortir des sentiers balisés est celle du Folk, dont fait partie MARTOLEA (démon dans la mythologie roumaine). Chaque groupe réussit à attirer l'attention grâce à des instruments spéciaux ou inconnus, qui viennent teinter un Black parfois un peu mou du genou et approximatif. L'instrument en question ici est la flûte, déclinée en plusieurs modèles et sonorités.

MARTOLEA est le projet solo d'Alin Drimus, ancien collaborateur studio de NEGURÃ BUNGET sur l'album "Om". Vous vous doutez bien qu'armé de son arsenal de flûtes, Drimus n'essaie pas de nous effrayer… Le Black Folk est par définition une invitation à briser ce moule de noirceur, perchoir à corneille cliché, et banqueter un peu. Et c'est exactement ce que nous propose le Roumain avec ses airs anciens et festifs, la plupart du temps accrocheurs et grisants.

Oui, le ton peut de temps à autres s'assombrir ("Zorii", "Zgrimințeș", "Vine Muma Pădurii"), ce Black boisé n'est pas dénué de couilles. Il se fait toutefois constamment transpercer de flèches de lumière, témoins d'un terroir fertile en mémoire et blessé ces dernières années. Point de politique, Drimus est naturaliste et jette un regard intéressant sur la mythologie et le folklore de son coin de pays.

Drimus est un musicien doué, vous vous en rendrez compte rapidement. Il gratte et bat la mesure suffisamment bien afin de créer un fond sonore idéal pour que la flûte prenne le devant de la scène sans avoir nécessairement à sauver le skeud du désastre. Trop souvent doit-on composer avec des efforts solos où le type est plus ou moins dérouillé avec un ou deux instruments en particulier. On est alors obligé d'avaler la pilule et de se faire chier pendant 40 minutes. Sauf qu'ici, même s'il ne casse rien en frais de riffs (à part quelques morceaux dominés par les mélodies, dont "Spaima", "Răsăritul Lunii" et l'excellente "Noaptea"), Drimus nous gâte assez pour qu'on ne fasse pas qu'attendre après les passages à la flûte.

Et puisque c'est le principal attrait de MARTOLEA, parlons-en ! Elle est bien sûr partout, elle tapisse mur à mur ce "Noaptea Dihãniilor", en nous offrant un petit voyage au royaume des romanichels. Et vu que j'ai pas mal apprécié l'effort de Drimus, je me suis amusé à décortiquer les nombreuses apparitions de son outil de prédilection. J'ai constaté que le Roumain l'utilise vraiment à toutes les sauces, comme si c'était en réalité un clavier, pour tisser des atmosphères tribales, fantomatiques et historiques, des arrière-plans d'envolées guitaristiques. Elle peut s'avérer ridicule lorsqu'elle se fait chantonnante, car bon, la flûte n'est pas l'instrument le plus imposant ou intimidant ! Mais si on considère MARTOLEA comme de la musique plus folklorique que black, on sera moins porté à sourire d'ironie. Surtout que le chant de Drimus est assez clair, donc raison de plus de prendre tout ça avec un grain de sel.

Pour un premier opus, c'est amplement réussi, les tableaux sont peints adroitement et donnent envie d'y revenir. J'ai hâte de voir si MARTOLEA aura un avenir… car une musique si spécifique peut rapidement saouler et tourner en rond.

Dans le pire des cas, ça nous aura donné l'occasion d'approfondir l'univers de la flûte, ce qui en soit, n'arrive pas à tous les jours dans le merveilleux monde du Black !

Note réelle : 3,5/5.

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- Alin Drimus (chant, guitare, basse, batterie, flûte de bois, kaval, buci)


1. Ceas Rău
2. Spaima
3. Noaptea
4. Vine Muma Pădurii
5. Răsăritul Lunii
6. Joimărițele
7. Hora Ielelor
8. Zgrimințeș
9. Nouă
10. Zorii



             



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