Pour vous parler de GLAMOUR OF THE KILL en tout objectivité, j'ai du :

- Faire preuve de retenue avec un nouveau nom improbable, qui permet encore d'être transformé en une sorte de code mystère : après A7X, BFMV, ou "je ne sais quoi encore"(JNSQE ?), on a le droit à GOTK... Tiens, c'est un poil de cul plus recherché que la concurrence : gothique ! Arf !

- Ne pas me faire avoir par les effets d'annonce : sur le cd, c'est indiqué une fois encore que KERRANG! (célèbre magazine de la presse spécialisée anglaise) voit en nos lascars rien de moins que "les nouveaux jeunes espoirs brillants de la scène anglaise"... Sic... Méfiance de rigueur...

- Ne pas faire de délits de sales gueules : non mais regardez moi ces tronches de jolis mecs à la peau bien blanches et aux mèches/franges noires comme du jais, l'ensemble portant le marcel comme des Apollons mettant en valeur des tatouages de toutes les couleurs... En fait, ils ne ressemblent pas à grand chose mais chuuuuut laissons les vouloir rentrer dans des cases préformatées...

- Ne pas penser que l'histoire du groupe avait un quelconque intérêt : deux guitariste et un bassiste qui jouent ensemble depuis le lycée et qui rencontrent en 2007 un batteur pour former GLAMOUR OF THE KILL... (bâillement réprimé).

- Oublier que le groupe tourne sur le Sonisphère avec METALLICA et LINKIN PARK.

Une fois que je me suis bien foutu cela en tête, j'ai commencé à écouter.
GOTK bouffe à tous les râteliers : il propose un Metalcore ultra formaté et mélodieux pour ados qui veulent jouer aux méchants, assez de plans Metal classique pour attirer les anciens mais surtout un ensemble qui se destine assurément à un public trèèèèèès large avec des sonorités pop (que votre serviteur exècre tellement).
On peut penser à des groupes super bandants comme SILENT CIVILIAN parfois ("Dying From The Inside"), mais surtout TRIVIUM pour l'aspect Metalcore ("Army Of The Dead", l'ouverture de "Supremacy").

Ce qui est très surprenant c'est l'incapacité notoire de ce groupe à choisir une direction : on passe allègrement de plans popisant de Metal moderne en voix claire quand surgissent des growls Hardcore/Metalcorés de nulle part. Si Richmond fait dans le lissé, les deux gratteux font dans le guttural. Mais le côté GREEN DAY du son et du chant donne un aspect très punky à l'ensemble...

Ce mélange repose ainsi sur des riffs speedés et, reconnaissons le, relativement efficaces (les plans à la DRAGONFORCE de "Army Of The Dead") avec la patate et l'énergie du Glam. Tout ceci sonne résolument moderne mais avec ce p'tit truc des 80's m les chœurs venant reprendre les textes ("Lost Souls") qui font penser à mes chouchous de SISTER SIN. Écoutez ces frappes dans les mains sur "Felling Alive" le premier extrait de la galette (et son clip pour vous en convaincre), tellement caricatural ! Vous vous direz cela dès le premier titre de ce "The Summoning" : ouverture Metalcore de "If Only She Knew" aguicheuse avant l'arrivée du chant clair pêchu et un refrain accrocheur (comme beaucoup ici, tiens).

Par contre, c'est sans doute la présence de ballades/slow mièvres qui vient faire retomber la pression (reproche) : "Malevolent Reign" ou le début de "The Summoning" qui rebutent par leur côté "resucée" de guimauve.

Mais, car il faut des "mais", il faut bien avouer que les soli qui viennent prendre part tout au long de cet opus sont de forts belles factures ("The Summoning" et son final, "Lost Souls"). Nos gaillards ne font pas mystère de leurs influences, lesquelles ont tout pour plaire. Un jeu vif, aéré et dépoussiéré.
Ben, le batteur, n'est pas avare de frappe non plus et claque des plans entrainants et frais.

Au final, même si sur la papier GLAMOUR OF THE KILL avait beaucoup pour faire fuir, il faut bien avouer que la musique reste une affaire d'écoutes et non pas de visuel. Je sais c'est bien con mais combien de combo font actuellement les frais de ce délit de sale gueule ? Allez, franchement ?
Nos anglais ne se prennent pas la tête et derrière une production aérée bien que trop proprette et popisante (qui a dit formatée ?) ont su envoyé la sauce pour un album pas trop prise de tête mais qui ne saurait pas franchement squatter vos platines car trop hétérogène.
Il va falloir choisir les mecs et harmoniser tout cela pour franchir le prochain pallier...

Note réelle : 2,5/5.

C'est bon : "If Only She Knew", "Dying From The Inside", "Lost Souls", "Supremacy", "Felling Alive".