Alors comme ça tu t'intéresses encore à NOTRE DAME? Je me rends compte qu'il y a encore un truc que je ne t'ai pas encore raconté. Une histoire vraie.
C'était lors d'un voyage d'affaire, il n'y a pas si longtemps... Tu sais ce que c'est, on négocie, c'est âpre, ça dure longtemps, les deux parties ne veulent rien lâcher et après on arrive à un accord qui ressemble plus à une absence de désaccord marquants, sous forme d'un compromis mécontentant les deux dites parties. Du coup, on fête cela ou on cherche à oublier cette amertume en faisant une soirée et cela se termine invariablement avec les filles!
D'ailleurs, toujours le contrat avant les filles et non l'inverse! C'est le désordre dans le cas contraire. Et puis franchement que vaudrait un contrat signé par Lolo Ispahan en lieu et place du directeur des achats de la société Cogirep?

Et c'est dans un club de strip-tease médiocre, où je l'ai rencontrée. Non, ami lecteur, je ne parle pas de ta mère. Je ne l'avais pas reconnue immédiatement mais à la fin de sa performance, je l'ai interpellée. Elle parût troublée d'avoir été reconnue. Elle m'a rejoint après s'être changée, enfin habillée plus exactement... Je lui ai offert un Bloody Mary, elle a sourit en trouvant cela tellement cliché. Alors que le barman me préparait mon cécémel (en hommage à Bionic) elle me demanda qui j'étais et qu'était NOTRE DAME pour moi. De par mes activités "nimiennes", elle décida de me reprocher de n'avoir toujours pas parlé de ce dernier album, le meilleur à son sens.

Elle me dit que la déception était toujours importante que cette aventure se soit terminée en eau de boudin, que la blessure de la non sortie "Vaudeville Le Devil" restait vive, que le groupe devait encore tant à ses fans, cette idée de DVD notamment. Elle repris une gorgée.

Elle m'expliqua que "Creepshow Freakshow Peepshow" était sorti alors que le groupe n'existait plus. Pourtant, il avait été enregistré il y a fort longtemps à Göteborg, lors de la nuit de la Saint-Sylvestre de 1999. Ça avait été une année riche en événements.
La môme ne croyait pas si bien dire, le groupe venait de sortir "Le Théâtre du Vampire" et "Nightmare Before Christmas". A l'époque, ils avaient le vent en poupe.

Alors que je faisais signe au barman de ne pas s'endormir et de me servir le petit frère en montrant mon verre vide, cette poupée se remit à bavasser, de la retranscription réussie du grandguignolesque de l'ambiance des titres, de la magie de la salle, de la formidable énergie provenant d'un groupe soudé lors du spectacle, de la grande forme de Snowy.

Le dénommé Snowy était le grand déguindé multi-instrumentiste qui chante. Il avait la particularité de parler en anglais à la foule bien que suédois, lui-même. Je l'ai toujours soupçonné de vouloir être Gardien de la crypte quand il serait grand et son incapacité à s'accomplir dans cette voie l'avait mené à développer NOTRE DAME comme défouloir.

La gamine était intarissable, le flot de ses paroles me heurtait régulièrement tout en minaudant comme lorsqu'elle interprétait "These Boots Are Made For Walking". Décidément, sa présence n'était pas qu'un gadget pour cette joyeuse bande de potaches. Je me rappelais sur cet album toute la part que prenait son chant livrant à de multiples harmonies vocales et donnant un rendu entêtant à certains refrains et bonifiant les morceaux par ses interventions. Assez régulièrement en français, d'ailleurs.

Cette petite m'a cloué lorsqu'elle m'a demandé avec enthousiasme, après s'être remémoré son texte sur "The Bells Of Notre Dame", ce que devenaient les Roms en France suite aux événements de l'été dernier. Connaissant les soucis qui ont pu émailler la vie de certains journalistes français à l'automne, je prétextais les vertus diurétiques du cécémel pour m'absenter aux toilettes et m'enfuir par la lucarne de celles-ci.
La fin en queue de poisson de cette histoire, n'en certifie-t-elle pas son indubitable authenticité? Si j'avais raconté des cracks, la fin aurait été certainement différente entre Vampirella et moi. Je te laisse y réfléchir.

En résumé: Un superbe album live bénéficiant d'une sortie postmortem qui tien le rôle d'épitaphe. A l'heure même où une reformation est dans l'air du temps, acheter cet album te permettra de passer pour un fan de longue date et d'éviter à Vampirella de poursuivre ce métier, et rien que cela constituerait une BA de ta part, pour cette nouvelle année qui vient de débuter.


Le morceau où NOTRE DAME "accepte" de faire une reprise : "Son Of A Bitch"
Le morceau qui est inédit : "Ebony"
Le morceau où le refrain reste bien en tête : "Dusk"