Bienvenu dans le cours de musicologie et plus particulièrement ce module sur la scène norvégienne et les groupes de death-romantico-gothico atmosphérique à flonflons. Aujourd’hui, nous allons traiter de TRISTANIA.

Tristania est un genre de plantes de la famille des Myrtacées. La famille des Myrtacées est une famille de plantes dicotylédones qui comprend 3000 espèces réparties en 130 genres environ.
Ce sont des arbres et des arbustes, souvent producteurs d'huiles aromatiques, des zones tempérées, sub-tropicales à tropicales, principalement en Australie et en Amérique tropicale. (copier coller éhonté de wikipedia).
Le genre le plus connu dans cette famille est certainement : l’Eucalyptus.

Est-ce donc cela « l’herbe des veuves » dont nous parle cet album ? Assez de botanique pour aujourd'hui!

Musicalement, quand on pense death-romantico-gothico atmosphérique à flonflons, et plus particulièrement norvégien, on pense à : THEATRE OF TRAGEDY et son « Velvet darkness they fear ». Ce qui est bien légitime. Alors qu’est-ce qui différencie TOT (pour les intimes) et TRISTANIA ?

Voici les 7 différences avec TOT :

- En caricaturant, chez TOT les breaks sont metal avec une musique plus mélodiques alors que TRISTANIA c’est l’inverse: la musique est plus metal et les breaks sont atmosphériques (Je ne parle pas non plus de brutal death avec des breaks à la flute traversière, soyons sérieux).
- Les chansons de TOT étaient signées collectivement chez TRISTANIA, elles sont essentiellement l’œuvre de Morten Veland.
- Le chant de Morten lorgne plus vers le « black » alors que celui de Raymond était death avec des passages en voix claire.
- Chez TRISTANIA, il y a des chœurs et le chant de Vibeke est un accompagnement pas un duo.
- Il n’y a pas de rose sur la pochette.
- Liv Kristine est blonde avec une voix « fragile » alors que Vibeke est brune avec une voix plus « forte ».
- TRISTANIA, il y a du violon.

Alors, TRISTANIA, sorte d’hybride entre MY DYING BRIDE période « The angel and the dark river » et TOT période « Velvet » ? Oui mais non ! Parce que dans TRISTANIA il y a du violon, oui mais pas trop !(air bien connu)

Le son de « Widow’s weed » est aussi plus synthétique, plus froid, plus compressé que ne l’était « Velvet.. ». L’ambiance est sombre et porteur d’une certaine mélancolie.
Sombre comme la pochette toute en teinte de gris (Merci à BIOHAZARD de m’avoir autorisé à traduire leur titre « Shades of grey ») et les illustrations du livret font penser à des illustrations médiévales, un peu comme celles dans le film « la 9ème porte » de Roman Polanski. Il y a une forme de mélancolie, mais elle y est exprimée de fort belle manière, très émouvante, et paradoxalement d’une certaine manière dans une forme joyeuse et porteuse d’espoir. L’apport de piano y joue beaucoup comme sur « My lost lenore ».
Les arrangements sont sobres, efficaces même si on peut reprocher une certaine linéarité aux compositions et par conséquent un côté monolithique à cet album dû à cette répétitivité des structures. Les morceaux sont longs (rien en dessous de 6 minutes pour les « vrais » morceaux) et pas forcément immédiatement assimilables. Néanmoins ami lecteur amateur de musique émouvante, comme peut l’être si bien le death-romantico-gothico atmosphérique à flonflons, fonce cet album, il est bon pour toi !


En résumé : Un album émouvant, fin et intelligemment arrangé, qui s’affranchit allègrement de l’ombre de THEATRE OF TRAGEDY. TRISTANIA vient de frapper un grand coup avec ce premier album !


Le morceau avec le break qui donne envie de faire pipi : « December Elegy »
Le morceau avec l’intro « voici venu le temps des rires et des chants » : « Angellore »
Le morceau avec le break qui arracherait des larmes à un banquier…suisse : « Midwintears »
Le morceau où Østen Bergøy se dit que ça serait pas mal d’être plus qu'un simple guest pour les voix clairs dans TRISTANIA : « Angellore »