Le Folk Metal, un genre qui compte pour du beurre. Du beurre étalé sur une tartine chaude, avec du miel, hmm, du bon miel.
Le miel c’est bon.
BEER BEAR aussi, trouve le miel bon, et qui plus est, c’est un thème rarement abordé dans le metal, malheureusement. Alors non seulement ce super groupe avec un nom à la rare qualité littéraire se permet le luxe d’appeler son album en l’honneur de ce délicieux ingrédient, mais en plus, il se targue de faire de la musique tout aussi mielleuse. Ça colle aux oreilles, on ne sait pas si c’est liquide ou solide, ce qui le rapproche en quelque sorte d’une bonne grosse diarrhée.

BEER BEAR sort le barbecue avec un grand sourire de beauf qui lui donne une tête à claque, et une panoplie instrumentale qui, mise entre de mauvaises mains, peut vous pomper l’air plus vite qu’un aspirateur Dyson. On est pas trop loin du MAGO DE OZ et de sa "Fiesta Pagana", sauf que tout est à l’aigu en clé de joie majeure, et que tout sonne comme une longue alarme à incendie façon artisanat folklorique (le titre éponyme est un parfait exemple). Venez donc vous délecter de flûtes sirupeuses jusqu’à en vomir, du rythme tralala ploum ploum supportable seulement le soir du Beaujolais nouveau (et encore), du chant black paresseux, qui aurait tendance à faire rentrer le groupe dans la case 'Extrême', mais que je ne peux analyser que comme un vilain subterfuge pour cacher une incompétence à chanter (d'ailleurs tous les passages chantés sont très très laids).

En Russie, le Folk Metal s’était élevé au génie de SVARGA et ARKONA, pour maintenant régresser à une dizaine d’années d’âge mentale où un Winnie l’Ourson attardé veut s’acheter de la picole et un tambourin, deux éléments essentiels pour se convertir au paganisme. A croire que le pays des tsars ne se résume qu’à quelques pitreries en toque polaire qui se dansent avec les coudes en chantant "oy oy oy". Belle mentalité.

L’auto-caricature devient grave.
BEER BEAR aurait pu être un délire régressif à la TROLLFEST, mais il lui manque de la hargne, de la folie, de la débauche. Il aurait pu nous faire partager son panache et sa bonne humeur comme le font si bien moult albums du genre qui ont choisi l’easy-listening et le feu de camp (qui devient aussi très tendance en Allemagne), mais BEER BEAR fait juste le minimum, et aucun de ses morceaux ne sort du lot. Avec un tel attirail folklorique et un son pourtant pas dégueu, ils auraient pu faire, largement, largement mieux.