Le premier contact avec les gaillards fut concrètement consommé lors d’un de leurs premiers concerts, dans des abattoirs désaffectés (ah bon ? Cradingues quand même, hein, Oli !) dans la région eupenoise - à la frontière allemande de ma royauté vacillante… Ouais, cela remonte à, pfft… vers les années 2000. En plus, Manni me fit la gentillesse de me donner leur tracks-list imagée (gore, gore aussi, les dessins, hein) à la fin de leur prestation parce qu’il trouvait que j’avais sué plus que d’autres - Mouais, en même temps, j'étais jeune, célibataire et rebelle (tous les jeudis, de 18h37 à 21h18) !!!

Le contexte est important pour vous situer le groupe germano-belgien (belgico-allemand ?) : ce ne sont pas, à vrai dire des potes - bien que Val "DESNOS" m’emmenait régulièrement dans les cafés d’Eupen afin de déterrer de la « wasse (= guêpe, en wallon liégeois) bourgeoise » . Euh, il n’a joué dans le groupe qu’à partir du deuxième album - aparté ultra-péjoratif et perso mais, la vache, que c’était bien gore en c’temps-là ! Reprenons, - ce sont donc bien des mecs qui ont débuté en même temps que moi (lorsque j’m’y croyais encore un peu à fond) et que nous répétions en face des dits abattoirs ! Bref, leur Gore musical décape-t’il ou non ?

Évidemment que ça bave grave !

Alors, une fois n’est pas coutume, saluons l’"Intro" et l’"Outro" qui sont de réels morceaux en soit. Un pachyderme vient de poser son immense patte devant vous ; z’êtes terrifié (y a de quoi) ! Et seulement dès que "Under Authority" débarque, alors votre Gore poisseux vous est craché à la face avec une accélération fulgurante dans les tours minutes… Le son est très lourd, voire grassouillet : plein de fioritures qui installent, comme de juste, ce décor glauque de la Terre punie (l’a bien cherchée, c’te conne) ! La nausée n’est que dans les textes… Musicalement, ça dépote comme nous le souhaitons. Un peu de Groove mais pas trop, juste ce qu’il faut pour dérouter l’auditeur afin de le massacrer la ligne suivante !

Si ça bastonne allègrement, ça ralenti méchamment également. Seul l’univers putride, vicelard et angoissant que les musiciens offrent permet de maintenir une stabilité émotive - hein ? Y a ça dans ce genre-ci ? - entre l’agressivité et… L’angoisse de passer tôt ou tard à la casserole, évidemment !

Pas mal d’effet "sampling" entre les morceaux et, franchement, ça le fait. Ambiances pour le moins effrayantes : humour déplacé et assauts musicaux en contre-balancement. Bien foutu, n’empêche. Un exemple ? Mon préféré : avec le coup de la Baleine ("The Whale") ! Judicieusement détourné, ce cri du cétacé devient un leitmotiv inouï tant son apparition est incongrue et, en même temps, ingénieuse… Excellente trouvaille artistique !

Pas follement technique - pas de solo non plus - ce "Frankenstein" joue d'abord sur les ambiances malsaines et mises en avant de la bêtise meurtrière de l'être, soit-disant, humain... Franchement, y a plus de "cas" que de "normalité" dans notre monde !

Belle envolée que celle-ci, mais peut mieux faire. La preuve ? Visez les albums qui suivent…

Un 2,5/5 serait plus juste dans la notation.

P.S. : Petite pensée émue à l’attention de notre ROOTS PACO ROOTS… Où es-tu, maître du bon goût et de l’humour raffiné ? Au cas ou tu nous lirais, sache que je m’associe aux lecteurs pour te biser, avec la moiteur qui convient, le front !!!