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POST-BLACK / DARK AMBIANT  |  DEMO

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2009 Noyade Céleste

SMOHALLA - Noyade Céleste (2009)
Par ENLIL le 1er Octobre 2010          Consultée 1457 fois

Le Post-Black, genre bâtard recoupant toutes les expérimentations possibles et imaginables sur la base du BM Darkthronien et consorts, semble avoir fait son temps. Affirmation péremptoire, que la première partie de ce split ne fait qu'entretenir, à mon grand désabus. Mais avant de livrer le chroniqueur aux gémonies, accusation d'intégrisme (j'en suis) et de traditionalisme (bof) en sus, étayons ensemble (oui, je fais mine de passionner les foules) une petite réflexion générale, qui permettra de noyer le poisson en dissimulant mon ignorance des plus totales quant aux productions antérieures des deux groupes.

Longtemps après qu'une kyrielle d'électrons libres, las de se plier à un cahier des charges exigeant en terme de primitivisme musical, eurent tapé du poing sur la table et montré qu'une expérimentation formelle pouvait préserver, amplifier la fièvre occulte et malpropre propre au BM ; longtemps après que les horreurs salutaires des DODHEIMSGARD, THORNS eurent traumatisé les oreilles d'un public plus complaisamment intègre qu'autre chose ; longtemps après ce bouillonnement artistique donc, lors vieux de plus de 15 ans, que constate-t-on ? Rien. Ou fort peu de chose. Si ce n'est que le «Post-Black», comble de l'ironie ! se fige, se codifie à son tour dans une esthétique bien particulière (merci à CODE de nous en livrer le manifeste le plus accablant), en oubliant la plupart du temps l'obscurantisme primitif, occulte, violent qui fut - n'en déplaise aux progressistes à tout crin - son terreau inaliénable, son sein nourricier.

Du shoegaze, les blackeux n'en retinrent donc que le côté pop mielleux (coucou ALCEST), du psychédélisme allemand ou anglais, ainsi que du post-rock, l'usage timide de mellotrons, de discrets Hammonds et d'échos à même une écriture désespérément engoncée dans un riffing aux tièdes bizarreries (coucou les FEN, ORANSSI PAZUZU, NACHTMYSTIUM et consort au son éclairci à grands coups de compresseurs et de noise-gate), etc, etc, etc : la liste est longue, et à ce titre, même si les Italiens d'URNA et d'ARCANA COELESTIA font retour aux sources d'une inspiration ésotérique et occulte, leur Doom n'en reste pas moins accouplé à un Post-Black des plus proprets, bien droit dans ses bottes, à milles lieux du psychédélisme AMON DÜÜL-ien baveux, ritualiste des doomsters de DARK BUDDAH RISING, voire même des types d'ALUK TODOLO.

Oui, le Post-Black de SMOHALLA se trouverait, ainsi, quelque peu enclos dans cette dynamique galvaudée, creusant le même sillon occulte et onirique que les Italiens sus-mentionnés. Avec une écriture aux ficelles toutefois plus «progressive», on retrouve ici une même facette ambiante un peu sucrée, ainsi qu'une atmosphère liquide, foisonnante assez analogue, à très vagues rémanences psychédéléoïdes. Je ne parlerai pas pour autant d'impersonnalité, ni même de repompe, loin de là, mais tout ça c'est, pour ma part, du déjà entendu (en plus d'être, il faut bien le dire, fort peu BM et dans le fond, et dans la forme).

Dès lors, pourquoi aller plus loin dans une description qui alourdirait une chronique déjà bien laborieuse ? Sans doute parce que, malgré une écriture s'appuyant encore trop sûrement sur la canne d'un riffing plat et généralement convenu, malgré une production au rendu sonore parfois hideusement synthétique, malgré un mellotron appréciable mais à mon goût sous-utilisé, malgré ces constellations de chants clairs flottant en nuages liturgiques, une certaine frénésie délurée fait se succéder avec conviction et organicité les différents plans, l'incursion inopinée d'une wah-wah surprend, l'indécision quant au commencement ou à la fin de certains riffs point par intermittence, un début d'ivresse, une entame de désaisissement aussi, devant cette trop brève abolition du riffing en un délire bruitiste très hendrixien dans l'âme. SMOHALLA est capable, indubitablement capable. Mais il manque cette franche sortie des clous pour réellement parler de «psychédélisme», il manque cette conscience d'une «matière sonore» à laquelle il faut lâcher la bride, il manque un grain spécifique pour réellement parler d'une «typicité sonore» pleine et entière.

Je parlais un peu plus haut de ce qui était «BM dans l'esprit». Assez paradoxalement, et pour ne rien arranger, le Dark Ambiant drony d'IMMEMMORIAL me renvoie plus sûrement à ce ressenti. L'ambiance de "Noyade" s'inscrit ainsi dans la continuité des "Célestes" : flux et reflux de strates sonores tantôt lumineuses, tantôt sourdes, profondes, parfois mélodiques et limite Berlin School, recouvrant les motifs drony d'une guitare mixée en fond, surplombés de spoken words aux tournoiements de plus en plus anesthésiants. Plus le morceau évolue dans la claustrophobie et l'étouffement, et plus on se rapproche de rivages atonaux et non-mesurés, sans pour autant atteindre la qualité des nappes d'un "Tiefenraush" de TRIST (faut pas déconner non plus). Une agréable surprise, tout de même, mais qui seule, ne saurait en aucun cas surmonter le caractère un peu "anecdotique" d'une telle collaboration (on préfèrera, dans un genre différent quoique très proche, l'extraordinaire split entre SPECTRAL LORE et UNDERJORDISKA, à venir très prochainement).

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