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BEYOND DAWN - Longing For Scarlet Days (1993)
Par MOX le 9 Septembre 2010          Consultée 2339 fois

Si quasiment toutes les occurrences Black Metal norvégiennes du début des années 90 sont connues, il n’en est pas ainsi des groupes scandinaves ayant choisi des voies moins médiatiques. Parmi eux, les Osloïtes de BEYOND DAWN, rassemblés en 1990. Très mauvaise période pour se lancer dans autre chose que l’incendie en masse d’églises et, d’une manière générale, dans autre chose que de la violence brute. A tout jamais inconnus, BEYOND DAWN a pourtant bénéficié de contrats avec Candlelight, Eibon, Peaceville, et même Adipocere qui les aura repérés pour la sortie de leurs premiers EPs.

Clairement opposé aux courants extrêmes mais rattaché à un certain mouvement metal, BEYOND DAWN échappe à une définition claire, plus encore à l’écoute de ce tout petit disque. Moins d’une vingtaine de minutes et quatre morceaux prennent de court l’auditeur persuadé d’y voir là une musique semi-lente et semi-lourde mais éloignée d’un format prenant traditionnellement plus d’ampleur. Situé quelque part entre Doom, Metal mélancolique et rock, dans une zone encore dissimulée sous le brouillard de guerre, le groupe semble parachuté en éclaireur pour défricher les environs, avec son influence SWANS et son trombone à coulisse comme seuls compagnons d’armes, désireux de mettre une bonne sauce Metal dans tout ce barda mais hésitant sur la manière de procéder.

Merveille des merveilles que cette chance de découvrir un territoire inconnu, car toute latitude est permise. Le petit camp de base, très rock industriel avec son chanteur encore une fois très du côté de chez SWANS, s’étend rapidement à coups de riffs pesants mais rythmés, supportés par une batterie volontaire. Ceci n’est toutefois que l’ossature, au demeurant très simple, autour de laquelle se greffent des éléments vraiment audacieux. Tout d’abord la seconde guitare (pas la première hein, la première on dirait du caramel mou - au beurre salé, toujours au beurre salé) et son toucher mélancolique. Longues notes tenues, solo en retrait et inattendus, l’instrument construit cette atmosphère de suie qui n’a d’ailleurs pas besoin de litanies et de répétitions pour se mettre en place. Elle s’accommode d’un format court et surtout, fait chambre commune avec un trombone.

Un trombone ! Le cuivre rêvé pour rajouter un peu de pollution et d’odeur d’asphalte mouillé en deux coups de piston. Utilisé ingénieusement, séparé de la mélodie mais allant de pair tout de même, il donne une autre dimension à cette exploration. Ce n’est plus une expédition, c’est carrément du terraforming tant le rendu ne ressemble à rien d’autre. Ici, le sol a été déblayé, nivelé, rendu vivable pour le futur de BEYOND DAWN, lequel vient d’écrire les bribes d’une musique surprenante, en avance sur son temps. Il manque bien évidemment d’espace pour développer et il souffre d’un son pâteux ; pourtant ses idées en vrac amorcent par moments la machine à déprime, et la sentir vivante ne serait-ce que quelques secondes suffit à graver le nom quelque part dans l’hippocampe, entre le match France-Brésil de 1998 et les paroles du générique des Mystérieuses Cités d’Or.

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- Espen Ingierd (chant, guitare)
- Tore Gjedrem (chant, basse)
- Petter Haavik (guitare)
- Einar Sjurso (batterie)
- Dag Midbrod (trombone, claviers)


1. Cold
2. Moonwomb
3. Chaosphere
4. Clouds Swept Away The Colours



             



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