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 Myspace (703)

EVILFEAST - Isenheimen / Abyss Calls... (2008)
Par ENLIL le 21 Août 2010          Consultée 2425 fois

Deux pays qui seraient voisins si la Slovaquie ne venait s’interposer entre eux, pour deux entités élevant leur sol respectif en qualité de temple et de muse (rien que ça…!) ; voilà tout l’intérêt du split EVILFEAST/MARBLEBOG, Pologne et Hongrie face à face, pour deux musiques réunies sous un fronton commun : le BM ambiant à tendance niaiseries synthétiques. Mais que ces références à l’architecture grecque ne fourvoient pas le lecteur avisé : ici, nul n’est question d’une musique à l’orgueilleuse mesure, confiante en sa clarté et en sa rigueur plastique ; les visions dépeintes à même la frise de l’édifice, à défaut de nous absorber dans la tranquillité du rêve et de la succession cohérente des formes, chahutent violemment le contemplatif de par leur exubérance mal dégrossie, leur ivresse fiévreuse, leurs successions irrégulières, aussi précipitées que maladroites – si tant est que l’on puisse admettre l’idée d’une architecture comme relevant, en dernière instance, d’une musique figée.

Oui, c’est avec une tendresse ambiguë que j’entreprends la chronique de ce split.

Tendresse vis-à-vis d’un MARBLEBOG, dont le joyeux bordel métallique complètement assumé et audible confine à la transe et au rituel mononeuronal. C’est tout juste si le type aux manettes sait enchaîner trois accords sans se vautrer mais, par la crasse, le pus et le ventru, le Crapaud Mystique vaut bien cette fièvre et ces dangereux déhanchements qui, tels le roc, recourbent la pointe de la raison, aux rythmes gluants de ces blasts et aux autres mid-tempos appuyant le propos, l’enfonçant même dans une fange marécageuse du meilleur effet.

Tendresse aussi face aux élans sentencieux et mégalomanes du Black d’EVILFEAST ; lequel, s’il se débrouille mieux que son compère en musique de synthèse (toutes proportions gardées) pêche et par fainéantise dans ses développements à la gratte ("Isenheimen", en mode pilotage automatique), et par manque singulier de fièvre, de bizarre, de tordu, bref, de tout ce qui fait le sel d’un bon enregistrement de BM. Contrat que MARBLEBOG remplit, avec ce charme exaspérant de l’adolescence, ce je-m’en-foutisme quant aux débordements hypothétiques, à la sortie des clous, aux bavures, à l’incontrôlable, image relative -la comparaison est à ce stade un peu forcée, je l’admets - au "work in progress" hendrixien.

Je parlais précédemment de musique de synthèse, et effectivement, force est de constater que l’intro et le final d’EVILFEAST, respectivement "Dawn Of Winter" et le très bon "My Journey Into Cold Infinity", ravissent l’oreille d’un kitsh hivernal assumé, et même passablement bien composé, aux brèves consonances vinterriketiennes (l’amplitude des claviers cosmiques en fond du morceau d’intro). Si je devais hasarder une comparaison, j’oserais renvoyer l’opiniâtre lecteur à la médiocre mais ravissante démo "Die Festung" de notre maître à tous, nous nommons PAYSAGE D’HIVER. MARBLEBOG, quant à lui, jure très clairement allégeance au BM Burzumien, avec toutes ses forces (immersivité et sonorités faisant carburer l’imagination) et ses faiblesses (pseudo-ambiant ultra cheapos, sale, enfantin, d’une répétitivité propre à abrutir un bœuf de 600 kilos – son dernier album en date, «Winds Of Moors», est à ce titre une catastrophe navrante).

Et pourtant. Quand l’inspiration point sous les traits de doux rythmes tribaux, suivant les rebonds aigres et intrigants d’une guimbarde errante en début de face B ; quand le morceau final donne à entendre, aquatiques et iridescents, d’irréels arpèges électro-acoustiques rehaussés d’ornements aux synthés miroitants, évasant la voûte céleste, aux successions d’images propres au rêve le plus doux et vertigineux, je me dis que cette note est trop sévère, qu’un point en plus serait plus "juste", pour une release somme toute honorable. Tant pis : il appartiendra au lecteur de réparer l'injustice.

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