THROES OF DAWN prend son temps.
Quatre années séparaient leur second (et excellent) album "Binding The Spirit" de leur troisième (et moins surprenant) "Quicksilver Clouds". "The Great Fleet of Echoes", lui, arrive début 2010, six ans plus tard… Et l’album porte bien son titre, car tout ici fait écho aux ‘nuages de mercures’ de l’année 2004.

Du black lent comparable aux premiers BLOODTHORN ou DARKFLIGHT, il ne reste que deux trois petites passages où la gorge écorchée de Henri Koivula reprend du service, comme sur un "Velvet Chokehold" rappelant l’alternance Vortex/Shaggrath sur les morceaux les plus lents des derniers DIMMU BORGIR.

THROES OF DAWN s’est adouci, a perdu corps et âme dans ce qu’il y avait de plus éthéré et aérien dans sa musique, "Ignition of the Grey Sky" annonçant dès le départ une virée sensitive dans un metal atmosphérique toujours aussi sincère. Volontairement sous-mixé, presque dénué de basses, avec un son de batterie métallique, l'enregistrement au Finnvox aura aidé les Finlandais à créer une texture vaporeuse, où tout paraît éphémère et lointain. Si loin des clichés des groupes gothiques actuels, "The Great Fleet Of Echoes" appelle à l'introspection.

Nuageux comme à son habitude, THROES OF DAWN ne parvient néanmoins plus à surprendre et à projeter sa musique vers le septième ciel. Si quelques touches New WAve ( ?) comme sur "Soft Whispers of Chemical Sun" seront accueillis à bras ouverts, tout comme une utilisation toujours aussi brillante des claviers. La guitare gémissante, un peu mise en retrait, ne délivrera pas toujours des soli vraiment pertinents. Mais surtout, le chant certes touchant paraîtra au final un peu trop monolithique, ajoutant au sentiment que "The Great Fleet Of Echoes" est un album un poil trop homogène.

Les Finlandais nous délivrent encore, avec toute la sincérité du monde, leur lot de tourments. Mais THROES OF DAWN n’évolue plus assez, et alors que "Dreams Of The Black Earth" et "Binding Of The Spirits" étaient de vrais grands efforts de Metal atmosphérique, le groupe semble un peu stagner dans ses idées. "The Great Fleet Of Echoes" mérite tout de même une écoute attentive, car il regorge de détails de compositions fins et de mélodies superbes, il saura meubler le silence d’un jour de pluie lascif en trois quart d'heures vibrants de couleurs et de mélancolie.