L’élément folk dans le Metal a souvent été utilisé pour symboliser une sorte de retour aux sources, soit dans une veine naturaliste frisant un new-age écologique parfois pas si con, soit derrière une idée nationaliste ou européaniste. Parfois il n’est qu’une bonne excuse pour écrire des chansons à boire ou torcher un concept heroïc fantasy. D’un autre côté, l’aspect troubadour moderne a été pas mal utilisé, notamment dans la scène allemande, mais pourtant assez rarement avec un aspect humoristique ou parodique.

Chez JALDABOATH, on se masturbe plus sur le "Sacré Graal" des Monty Python que sur la Wicca ou les frères Grimm. Bien que, via son label indépendant Death To Music, le groupe s’affiche politiquement contre les droiteux aux pouvoirs de sa belle Angleterre, JALDABOATH se veut davantage un concentré de ritournelles médiévales feunes qu’une formation engagée, spirituelle ou même érudite. Avec des titres comme "Bash the Bishop" et "Axe Wielding Nuns", vous serez servis en débilités médiévales aux textes qui vous foutent un joli sourire sur la face et de mélodies qui font "tralalaplouploum" avec des petites flûtes de fous du village et des trompettes kitschos de MMORPG périmés.

Le charisme d’un chanteur qui semble déclamer à la manière d’un messager en guenille (et avec une odeur d’alcool) ne compense malheureusement que très peu le fait qu’il ne sache pas chanter, ni même hurler d’ailleurs, dans les quelques passages légèrement black. Ces passages légèrement black (comme sur "Seek The Grail"), tentent de varier un peu des tempos autrement plutôt répétitifs, mais n’y parviennent qu’à moitié, un véritable coup de pêche et des bons riffs solides étant clairement un défaut majeur de l’album.

Alors évidemment la guignolerie prendra bien au début, alors qu’on se plongera dans un concept au quinzième degré qui n’est pas encore complètement amateur, avec des mélodies simplichonnes mais quand même accrocheuses ("Bash The Bishop", "Da Vinci's Code" en ligne de mire). On aimera le côté fanfare guillerette, mais on trouvera ça vite répétitif et un peu vide.

Qu'on ne se fasse pas trop de soucis cependant, très bientôt, c’est NAPALM RECORDS qui distribuera "The Rise of The Heraldic Beast", allant répandre le message dévergondé de ces anglais fougueux aux quatre coins de la planète. Tant mieux d’un côté, car voilà un groupe original qui, même s’il n’est pas encore vraiment accompli, tient tout de même un concept qui pourra se révéler bien plus généreux en vraies prises de pieds dans la suite de ses aventures.