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FUNERAL DOOM  |  STUDIO

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2007 Ea Taesse
2009 Ea II
2010 Au Ellai
 

- Style : Longing For Dawn

EA - Au Ellai (2010)
Par MOX le 4 Juillet 2010          Consultée 3156 fois

L’amateur de funeral doom est un croisement entre une taupe, un ours et un neutrino. Il n’a pas de carte d’identité, va chercher son pain à la boulangerie de nuit et sa facture d’électricité n’a qu’un chiffre. Il est donc parfaitement complaisant vis-à-vis des troglodytes de son espèce. En effet, si rien n’a jamais filtré des concepteurs d’EA, c’est parce qu’on aime tous le culte du mystère. Et celui-ci n’a pas fléchi. Voici le troisième album, et tout juste sait-on que les musiciens sont russes. Pour autant que je sache, il n’y a peut-être aucun homme derrière ce projet (ni aucune femme) ; mais un ornithorynque à la guitare et un bol de borsch à la batterie. L’idée initiale derrière l’anonymat était de porter l’attention sur la musique uniquement, de sorte que les mecs puissent profiter de call girls mineures en toute discrétion (quittez pas, j’ai Ribéry qui m’appelle). Faisons donc l’effort de tenir cinquante minutes sans s’endormir.

C’est en retrouvant ses marques, en comprenant l’atmosphère et en devinant le but au bout de quelques secondes qu’on laisse de côté la découverte pour se résigner à ne juger qu’un objet parmi tant d’autres, à ne pouvoir le comparer qu’à ses semblables, à ne s’adresser qu’à un public averti. Quelle misère. La voix d’outre-tombe. La batterie programmée, si moche à trop utiliser de pédales. Les chœurs programmés à la Zelda. Un décorum qui prend la poussière. Au lieu de m’aventurer dans une nouvelle grande ville, je ne fais que traverser les faubourgs de la capitale dont les arrondissements s’appellent SKEPTICISM, FUNERAL, MONOLITHE, EVOKEN. Encore qu’on peut prendre quelque plaisir à marcher en banlieue, la dose de claviers sur cet "Au Ellai" est plutôt dodue et elle ravira l’acharné de sucreries et d’ambiances posées à moindre effort.

Du coup, il nous reste quoi, pour nous les durs qui n’osons plus avouer écouter encore les vieux SHAPE OF DESPAIR maintenant que tout le monde fait pareil ? Un travail à la lead guitare tiens, une envie de créer des mélodies avec des cordes et de le faire savoir. On sent évidemment que c’est là le seul instrument que le bol de borsch maîtrise, j’en veux pour preuve les tentatives de solo, pas dégueulasses dans un genre si cloisonné. Contrairement au reste du sous-genre d’hybrides funeral doom/ambient qui se laisse envahir par les nappes, EA porte la voix des guitares suffisamment haute, lesquelles s’avèrent besogneuses. Très aiguës, plaintives mais comme enivrées de malheur, elles donnent un semblant d’atmosphère religieuse cul-cul tout rose dont l’acharné de sucreries s’en injecte régulièrement les veines. Et là je pense à ERA (si, si, faites pas genre vous vous souvenez plus).

Toujours ce même friand de barbapapa qui revient, hein ? Oui, difficile de contenter ici celui qui aime son funeral doom un peu acide, comme un jus de pamplemousse, un peu mûr, comme ma grand-mère et un peu sec comme les notes de Possopo. C’est finalement très répétitif, les bonnes idées piquées à MONOLITHE et au pire du clavier-metal dont les passages solo n’aèrent pas du tout l’album. Elles complètent au contraire les espaces entre les grattes (petit aparté sur le son tout à fait affreux des rythmiques, quand y’a pas d’argent y’a pas d’argent), de sorte que cette fin de trilogie soit compacte, une et indivisible malgré les trois morceaux annoncés. D’ailleurs, intéressant parallèle avec une autre trilogie à base de pieds poilus et d’elfes en skate : ça n’en finit pas. Un vrai quart d’heure de plaidoirie, le clavier qui repart de plus belle et les hobbits qui se disent au revoir pendant des plombes. Interminable. Une séparation entre le musicien et son public qui fait peine à voir.

EA porte tous les stigmates de l’affrontement entre écoles de l’aigre et du sucre dans le funeral. Profondément ancré dans la seconde, immuable à tous points de vue, il illustre tristement bien la situation actuelle, moribonde car engluée dans le classicisme et la copie. Ainsi, des rares moments d’éclats de l’album n’en sort qu’une sensation de facilité, de production à partir d’un modèle et d’un manuel. Puisque quasiment plus personne n’est original, laissons le genre mourir tranquillement.

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