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METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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2006 1 El Último Caballero
2010 Poe

SINGLES

2009 Un Sueño En Un Sueño

OPERA MAGNA - Poe (2010)
Par BAST le 3 Juin 2010          Consultée 3384 fois

Avant d’écouter ce disque, laissez-vous pousser un ongle. Pour gratter. Gratter la fine pellicule enveloppant les compositions. La production n’est pas le fort du Metal symphonique, trop peu vendeur dans sa frange underground pour se doter d’un son adéquat. Sur ce second album des Espagnols d’OPERA MAGNA, la faille se situe sur une curieuse uniformisation. Comme un soleil voilé. Il fait chaud, on transpire, mais l’astre pare le paysage de couleurs délavées. C’est bon mais ça pourrait être meilleur.
Les premières écoutes du disque s’avèrent donc délicates. Il y a un cap à franchir, celui de l’appropriation dont le mécanisme, s’il est mené à son terme, laisse entrevoir un album de belle qualité ; le voila, le soleil dont je parlais précédemment. Il est en dessous.

Si les préliminaires proposés par "Poe" en désexciteront plus d’un, ceux qui se seront accrochés au montant du lit découvriront un album de Heavy symphonique, à la RHAPSODY de chez RHAPSODY, composé de titres pêchus et épiques, parsemé de chœurs ou d’orchestrations, mené à la baguette par un vocaliste plutôt adroit et une paire de guitaristes s’agitant les phalanges sans compter leurs heures.
Après un premier album en demi-teinte (j’en garde un souvenir assez diffus, tenant davantage de la promesse qu’autre chose) puis un single nettement plus attrayant, "Poe" se hisse à un niveau sincèrement inattendu.

Hormis la production, on pourrait bien lui opposer le genre de défaut que d’aucuns jugent impardonnable : une inspiration expressément manifestée. Les Espagnols lorgnent comme des morts de faim vers leur panini de confrère italien, au point de proposer une disposition similaire des thématiques mises en musique ; tout y est, de l’hymne ("Un Sueño En Un Sueño") au titre hollywood "splatter" metal ("El Corazon Delator") en passant abondamment par la pièce épique annoncée, comme de coutume, par une intro symphonique ("Edgar Allan Poe").
D’un autre côté se fait jour un point non négligeable qui tend à une différenciation naturelle : le choix de la langue. OPERA MAGNA conserve l’espagnol en première langue et néglige l’option anglais ; du coup, les similitudes avec RHAPSODY heurtent un peu moins.
En outre, il faut aussi reconnaitre que c’est en imitant le plus fort RHAPSODY qu’OPERA MAGNA montre l’étendue de ses aptitudes. Le choix passe dès lors bien mieux. C’est flagrant sur "Un Sueño En Un Sueño", un morceau qui exhume l’esprit de "Legendary Tales", "El Pozo Y El Pendulo" et ses mélodies pleines de vie, le médiéval "La Mascara De La Muerte Roja" et ses quelques accents STRATOVARIUS, "El Demonio De La Diversidad" à la rythmique très appuyée bien que les orchestrations conservent une bonne place, le baroque "El Entierro Prematuro", "El Corazon Delator" et son refrain dantesque ou enfin "Edgar Allan Poe" qui met un peu de temps à démarrer avant d’exploser sans plus relâcher la pression. Il y a d’excellentes choses proposées ici, une belle variété aussi, et quelques temps forts incontournables, notamment "El Corazon Delator", petite merveille de Speed mélodique emphatique.

Jose Vicente Broseta, qui ne m’avait guère appâté le tympan sur "El Último Caballero" s’impose ici comme un vocaliste très à l’aise, notamment sur les parties les plus épiques ou mélancoliques. Ses deux compères, F. Javier Nula et Enrique Mompó sont aussi à sortir du lot, grâce à quelques soli de bonne facture ; on ne soulignera ni une technique démesurée, ni une vitesse de jamaïquain, plutôt une capacité à bien s’intégrer dans les titres, apportant à leur façon une pierre (la mélodie) à l’édifice (le concept fantasy).

Il faut être fan du genre, évidemment. Et ne pas rechigner à fournir quelques efforts, histoire de bien faire le ménage auditif dans une production fragile. Alors et alors seulement se dévoile un album de Heavy symphonique de très bonne tenue. Ne vous laissez pas leurrer par la pochette mal à propos, ce n’est pas du Death mélodique dont il est question mais bien de Heavy symphonique, celui qui inonda le marché il y a près de dix ans. Et justement, imposer un tel album aujourd’hui constitue une petite prouesse.

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   BAST

 
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- Jose Vicente Broseta (chant)
- F. Javier Nula (guitare)
- Enrique Mompó (guitare)
- Alejandro Penella (basse)
- Adrián Romero (batterie)
- Ruben Casas (claviers)


1. El Cuervo (intro)
2. El Pozo Y El Pendulo
3. Un Sueño En Un Sueño
4. La Mascara De La Muerte Roja
5. Annabel Lee
6. El Demonio De La Diversidad
7. El Entierro Prematuro
8. El Retraro Oval
9. El Corazon Delator
10. La Caida De La Casa Usher
11. Edgar Allan Poe



             



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