Quel intérêt, en ce temps de Fêtes, de tailler sur mesure un costard à un prolétaire, et qui plus est, un prolétaire qui n’a rien demandé à personne ?

Aucun, je vous l’avoue. Aucun, d’autant plus que ma sympathie pour SAMSAS TRAUM n’a jusqu’à aujourd’hui pas vraiment été déclamée à voix haute comme il se devait. Une seule petite chronique sur les neuf albums du groupe est présente sur le site, ce qui me fait presque honte tant cette formation mériterait à être connue.

Alors pourquoi m’arrêter aujourd’hui sur un album médiocre ? Le groupe, qui célèbre ici d’une manière ses treize ans de dérives musicales, se serait donc trouvé un trouble-fête en ma personne ? J’avoue, je ne suis pas gentil.

Mais autant tirer un coup de gueule de plus, aussi inutile soit-il.
Le groupe le revendique lui-même : pour fêter sa majorité sexuelle, il laisse de côté la féerie, le mélange des genres, le théâtral, le tragi-médiéval, l’électro-club, les tons expérimentaux, ses déconnages et partages dans tous les sens. Il laisse en fait presque tout de côté pour faire un truc qu’il n’avait encore pas fait (et c’est dire, il en a fait des trucs, ce groupe !) : du Hard Rock.

SAMSAS TRAUM a toujours revendiqué des influences variées, au point de ne sembler appartenir à aucune "scène" particulière, si ce n’est celle des savants allemands. Aujourd’hui, il veut rocker la baraque, comme s'il pensait avoir loupé le coche. Il fait du faux Thrash sur "Mr Misanthropia", se dit « Happy Birthday » sur des tons ROB ZOMBIesque et veut se rapprocher de MOTORHEAD et ENTOMBED.

Il veut faire bouger la tête de ses fans, mais au final, on se tourne plutôt les pouces. Le contenu s'avère en fait plus lent que groovy, et on décolle rarement de notre siège. Même dans les quelques occaz où on pourrait osciller la tête ("Peng, Du Bist Tot" par exemple), la formule ne prend pas. Toute la programmation informatique, les claviers et les changements de mouvements, de tons, le côté parfois cartoonesque, parfois sombre… tout le côté bizarre qui faisait le charme du groupe s'est amoindri, nous laissant avec ce bon vieux Alexander Kaschte et son timbre (toujours) si particulier. Mais jamais le bonhomme ne se surpasse, jamais il ne surjoue son chant comme il sait si bien le faire… Peut-être est-ce aussi que les lignes de chant sont simplement ennuyeuses.

Même si SAMSAS TRAUM m’avait déjà laissé indifférent, c’était plus pour des questions de goût personnel. Après tout, le groupe a toujours touché à tout et n’importe quoi et il est à mon avis impossible d’aimer son travail dans sa globalité. Même dans un album, il est difficile de ne pas zapper au moins deux ou trois morceaux. Mais dans "13 Jahre Lang Dagegen - Anti Bis Zum Tod", je me suis vraiment emmerdé.

Comme le dit le groupe lui-même, c’était aussi pour éviter l’habituel best-of anniversaire que cet album a été enregistré. Et puis après tout, mieux vaut un groupe qui ose un truc dingue et qui se prenne le mur plutôt qu’un groupe qui se repose gentiment sur ses acquis et fait dans l’alimentaire jusqu’à la retraite.
En attendant, il va falloir aussi honorer les vraies galettes méritantes du groupe... Au boulot Volthord !