Entre CANDLEMASS et MY DYING BRIDE et ce, qu'en voix claire, SERENITY - provenant d’Angleterre - ne pondra que deux albums dont le premier fut accueilli de deux manières bien distinctes. En effet, "Then Came Silence" reçut un bon accueil pour sa partie musicale lourde et digne du meilleur Doom lent qui soit et, en même temps, avec des mélodies "guitaristiques" plus légères comme les trois piliers fondateurs de Peaceville (ANATHEMA, PARADISE LOST et le groupe à Aaron Stainhorpe que j'aime tout particulièrement, hein, Sèv… !) apporteront en plus de ce qui se faisait avant, dans les années 1980. Une sorte de synthèse, si vous voulez ; oui mais…

Les avis divergent d’une extrémité à l’autre concernant la voix et surtout son placement atypique par Daniel Savage, qui lorgne vers des vocalises épiques, un peu à la SOLITUDE AETERNUS tout en étant tellement décalées que pour certains, eh bien, son chant sonne faux ! Hors, les autres - dont je fais partie - aiment justement cette manière unique, certes étrange, mais attrayante également… pour cette même raison ! Je ne peux vous en dire plus si ce n’est que, pour résoudre cet handicap ou non, c’est à vous qu’il revient de trancher (ses cordes vocales ou non !!!).

En fait, trois morceaux proviennent de leur unique démo. Les quatre restants furent conçus pour cet album. Mais l’ensemble se tient et donne ce ton mélancolique, quasi dépressif en fait ; ce qui délivrera la saveur des ambiances qui n’en sont que plus pesantes. De plus, ce qui nous émoustillait à l’époque, c’était que les riffs s’enchaînaient sans trop de réelles directions si bien que, à nos premières écoutes, il était amusant (si je puis dire !) de chercher les différents changements et/ou cassures de tempo.

Un penchant Heavy discret mais bien distillé sur l’opus appuie encore un peu plus cette originalité. C’est donc un groupe à part avec son bagage culturel et ses défauts - si c’est l’angle de vue que vous soutenez - il n’empêche que SERENITY aurait pu devenir bien plus grand et sa reconnaissance mieux assise si le groupe avait persévéré dans cette voie. Mais "Breathing Demons" (1996), donc le second et non le deuxième (!) album, fut plus carré avec un chant plus conventionnel… moins original. Dommage, selon moi, car c’est le non conventionnalisme qui nous attire en premier lieu dans le Metal, n’est-ce-pas ? Peut-être que ces musiciens ne sont pas arrivés au bon moment, peut-être que mon attirance, donc mon jugement, pour ces sept mélodies sont erronés mais, les choix artistiques et les moyens de l’exprimer ont le droit d’être un jour ou l’autre sur la place publique et donc, se doivent d’exister.

P.S. : la fin de "Then Came Silence" se terminera sur cette courte réplique célèbre ("Death ? We who are know by death ?") tirée du film "Le Masque de la Mort Rouge" (1964) de Roger Corman - lui-même s’inspirant de l’esprit gothique d’Edgard Allan Poe - dont la voix emblématique de Vincent Price est terrible. Mais si, vous la connaissez ! Vous la retrouverez par exemple dans le long break musical sur "And When He Falleth" de THEATRE OF TRAGEDY (2e album) ainsi que sur la chanson "Devil's Food" (1975) d’Alice Cooper ou encore sur le "Number Of The Beast" de notre Vierge de Fer préférée : EVIDEMMENT L’INTRO !!! Bon, sinon, dans "Thriller" d’un certain Michael ! Là, si vous voyez pas, j’peux plus rien faire pour vous.