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2009 Gotteskrieger
 

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MACBETH - Gotteskrieger (2009)
Par MEFISTO le 9 Novembre 2009          Consultée 3791 fois

Je ne suis pas du genre à louer les Dieux d'avoir mis MAIDEN sur notre route un jour d'hiver. Le Heavy classique m'indiffère (je pars d'ailleurs un fan club, pour les intéressés...), surtout celui venant des States ou du Royaume-Uni. Par contre, je sais que les racines de tout arbre généalogique sont profondes, aussi suis-je obligé de respecter les paternels des groupes de Heavy actuels. Que ces derniers tentent de recréer l'énergie déployée par ces méga-groupes pour palier à un sérieux manque de pêche musicale, ou ne cherchent qu'à anéantir les fans avec leur section rythmique. MACBETH fait partie de la deuxième famille, car avec ce qu'il a vécu, encore heureux qu'il soit encore des nôtres…

L'histoire de MACBETH est aussi compliquée et tragique que celle de l'Allemagne, son pays d'origine. Formé en 1985, année de sortie de sa première démo, le combo (alors appelé CAIMAN), a été dissous par les autorités est-allemandes en 1989. C'est aussi à ce moment que le chanteur Detlev Wittenburg s'est trucidé. Si vous faites le calcul, ça vous fait deux chutes monumentales la même année, de quoi crier au scandale ou à la coïncidence patriotique. Après un deuil de quatre printemps, le groupe, maintenant MACBETH jusqu'au bout des ongles, a tenté un retour. Cet espoir s'est estompé alors que leur batteur, Rico Sauermann, a décidé d'aller rejoindre Wittenburg au royaume des défunts précoces. Le deuxième deuil fut plus long pour les Allemands, qui ont repris le collier en 2002 seulement, avec la judicieuse démo "Rebirth" parue en 2003. Leur premier album a vu le jour trois ans plus tard et voilà que je vous présente leur deuxième et très appréciable second effort, "Gotteskrieger".

Une pochette sublime pour un album délicieux, c'est ce qui attend vos yeux dès que l'album chanté en langue de Goethe tombe entre vos mains fébriles. Dix titres pour 48 minutes, le deuil est derrière eux. On croirait presqu'au miracle si on était si crédule… mais à l'écoute de "Gotteskrieger" et son Heavy immense tirant sur le Death old school, on comprend que les Allemands devaient continuer à jouer, comme si le destin avait gravé une longue ligne de vie dans leur chair. Le quintette d'Erfurt fait donc vibrer ses bouts de bois avec vigueur et brio près de 25 ans après ses premiers balbutiements, ce qui, en soit, est foutrement impressionnant. Bon, ok, un autre retour imprévisible s'ajoute à la longue liste de 2009, mais ne vaut-il pas mieux des retours inspirés que des grosses pointures qui nous rient en pleine gueule avec des pseudos skeuds pseudo léguminés ?

MACBETH incarne l'archétype du band Heavy qui ne se prend pas pour le prochain Moïse : il gratte, pimente ses compos de distorsions et de passages mélodiques bien placés, titille sa basse sans parcimonie et pédale juste assez férocement pour nous charmer, directement sur la frontière du Heavy/Death. Enfin, je dis Death, car les cordes des zicos pèsent des tonnes, production moderne oblige (ils ont quand même signé avec Massacre, signe que les moribonds ont dépoussiéré leurs loques en s'extirpant de leur tombe), et font bouger la tête de manière ahurrisante. Et ce malgré des tempos somme toute assez mid, les fûts ne s'emballant que très rarement. Comme la majorité des monstres Heavy, MACBETH ne jure que par les guitares et vise au centre de la cible avec des riffs précis et des breaks constants.

"Gotteskrieger" fait inévitablement penser aux années 80 et 90 avec son Heavy fédérateur empreint de noirceur. Facile d'accès, sa musique accapare dès les premières écoutes une attention décuplée, que le morceau soit "Hunde Wollt Ihr Ewig Leben" et son atmosphère massive ou la pièce-titre à la trame énergique. À noter que le gosier d'Oliver "Olli" Hippauf gâte les tympans et se classerait parmi les meilleurs dans le genre en langue teutonne s'entend si j'avais le pouvoir de rêver éveillé. Un vrai bloc de marbre, un coup de baïonnette dans les flancs. Une sirène et une guitare sèche viennent fracasser cet équilibre sur "Maikaefer Flieg", sorte de baume sur une blessure trop longtemps béante. La plaie s'ouvre de nouveau sur la suivante, avec sa mélodie défiante et démoniaque sur les bords. Non, vraiment, les Allemands sont de vrais ressuscités, ça coupe des jambes et des bras.

Bien sûr, ce ne sont pas tous les titres qui tirent leur épingle de la botte de foin, mais les soli et refrains harponneurs bercent davantage un opus qui aurait peut-être gagné à être moins linéaire. Mais bon, c'est d'être extrêmement critique que de souhaiter cela, car MACBETH abat un sacré boulot.

Et je ne dis pas ça par sentimentalité ou par générosité, vu la déveine du groupe, "Gotteskrieger" est une très bonne offrande. Une des tops en Heavy gris cette année si je me fie à ce que NiME a déniché. Même s'ils ne poursuit pas encore 15 ans, MACBETH pourra se targuer d'avoir incarné les champions archers en cette fin de décennie.

3,5/5.

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- Oliver 'olli' Hippauf (chant)
- Ralf 'zeidler' Klein (guitare)
- Alexander Kopp (guitare)
- Hanjo Papst (basse)
- Patrick W. Engel (batterie)


1. Unter Dem Beil
2. Hunde Wollt Ihr Ewig Leben
3. Das Boot
4. Golgatha
5. Vater
6. Gotteskrieger
7. Maikaefer Flieg
8. Mein Kleiner Soldat
9. Totentanz
10. Am Grab



             



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