Oh le bel album que voilà ! Lorsque j'ai reçu le CD promo, j'ai tout d'abord été interpellé par cette pochette, particulièrement jolie, classieuse même, mais tout aussi intrigante. J'ai ensuite regardé le dos du CD. Tiens ! Un album qui est distribué par le label Cruz Del Sur ! De plus en plus intéressant, sachant que ce label distribue des opus de Heavy Metal de qualité à en écouter les derniers CRESCENT SHIELD ou encore SLOUGH FEG. Bon, je vous l'accorde, j'avais été aussi déçu par le dernier album de PHARAOH ("Be Gone"), d'ailleurs chroniqué par mes soins sur le site, comme quoi on peut toujours tomber sur des skeuds moyens. Et ce, quel que soit le label. Mais bon, retentons notre chance et voyons donc ce que "Reality Divine" a dans le ventre. Ma curiosité est à son comble. Mais ne soyons peut-être pas trop gourmands, car il s'agit là du tout premier opus de FOOL'S GAME. Un groupe pourtant pas comme les autres.

Eh oui !!! Car non seulement, ô surprise !!!, il comporte en son sein un certain Matt Johnsen (guitariste de PHARAOH) mais aussi et tenez-vous bien, ô Re-Re-et Re surprise!!!, Lars F. Larsen le vocaliste de MANTICORA, John Macaluso qu'on ne présente plus (MALMSTEEN, STARBREAKER et Ex-ARK) et un certain Nick Van Dyk (pour les claviers), le leader du groupe de Metal Progressif REDEMPTION (certainement parmi ce qui se fait de mieux aujourd'hui sur la scène Metal Prog). Autant dire que le line-up auquel on rajoutera aussi et surtout celui qui a su monter ce groupe, Matt Crooks (Ex-DIVISION), est composé de musiciens particulièrement expérimentés et talentueux. Si, si !!!

Reste à savoir si l'album est alors à la hauteur du line-up inscrit sur le papier. Suspense...

Eh bien, la réponse est affirmative mes amis. Ce "Reality Divine" est un très bon album de Heavy/Power Metal qui ne se révèle pourtant qu'au fil des écoutes. La première écoute s'avère en effet quelque peu « décevante », malgré quelques passages deci delà qui éveillent nettement l'attention. On se dit tiens, ça c'est plutôt pas mal, tiens ça aussi, putain mais quels riffs, oh et puis les belles parties de gratte de Matt Johnsen (sur le superbe "Sowing Dead Seeds" par exemple), oh la belle intervention des claviers par là. Et puis ce chant, rhahhhh... toujours aussi particulier c'est clair, mais les fans de MANTICORA (dont votre serviteur fait partie) sauront de toute manière apprécier. D'autant que Lars F. Larsen contrôle de mieux en mieux son organe vocal et n'a peut-être jamais aussi bien chanté. Son chant très mélodique, subtil même ("The Wild Swans At Coole") reste assez impressionnant de puissance et d'efficacité tout au long du disque et sait aussi s'accoupler à merveille avec les quelques growls présents sur le massif "Mass Psychosis" ou avec le chant féminin de Federica Larsen présent sur 3 titres.

On trouve juste que la production bien que puissante et carrée (le son est on ne peut plus massif ! Ecoutez-moi donc ce mur rythmique sur l'intro de "Sowing Dead Seeds"!) est un peu touffue et on aurait demandé un peu plus de clarté, d'aération. Il n'empêche que les rythmiques, les soli toujours très mélodiques et surtout le chant sont à leur avantage sur ce disque. Les claviers sont un peu plus discrets même s'ils ont toujours cette utilité et donnent parfois à l'album quelques connotations progressives (sur "When The Beginning Meets The End" ou sur le début de "The Conqueror Worm" par exemple) ou diffusent quelques atmosphères fort intéressantes et parfois sombres (sur "Mass Psychosis").

Puis le disque se termine. Et au lieu de passer à autre chose, on se le remet ni une ni deux parce que de toute évidence, il y a quelque chose dans ce disque. Il y a de de la matière, il y a de la qualité, il y a de la technique. Et pas qu'un peu à vrai dire.

Petit à petit, "Reality Divine" se dessine et devient de plus en plus intéressant, de plus en plus accessible, de plus en plus plaisant. "Reality Divine" se révèle être en fait une excellente surprise. Il s'agit là de Heavy/Power metal haut de gamme tout simplement.

"Mass Psychosis" nous assomme direct par sa lourdeur et ses riffs d'entrée (que dire des soli...), "As The Field Of Dreams Was Abandoned" nous séduit par les harmonies délivrées par Johnsen et par ce sublime refrain qui ne sera pas sans rappeler le meilleur des deux derniers ICED EARTH. Le puissant et épique "The Conqueror Worm" sur lequel intervient le chanteur Tim Aymar (le vocaliste de PHARAOH, Ex-CONTROL DENIED) se révèle être un brûlot carrément irrésistible et illuminé une nouvelle fois par des soli magistraux et transcendés par des riffs toujours aussi massifs. On notera un travail au niveau des vocaux tout à fait intéressant. Du grand art!

"Prelude To The Fair" apporte son petit moment d'accalmie avec ses quelques notes de piano et laisse place à un complexe et assez sombre "She Moved Through The Fair", puissant à souhait et mettant en avant une alternance chant clair/légers growls et à un chant féminin plutôt léger et subtil, qui ne sert au final que d'accompagnement. Chant féminin que l'on retrouve donc aussi sur "As The Field Of Dreams Was Abandoned" et "The Wild Swans At Coole". Ce dernier étant tout simplement une tuerie entre ses riffs d'une rare intensité, ses soli toujours aussi impressionnants et ses changements de rythme qui, l'air de rien, font leur petit effet.

Ce "Reality Divine" est un premier album à ne manquer sous aucun prétexte. Un tantinet teinté de progressif, ce Heavy/Power metal agresssif, magnifiquement mélodique et servi par des musiciens top niveau, saura « raviver » là aussi un genre aujourd'hui quelque peu moribond.

Au final ? Un skeud aux compositions flamboyantes qui saura séduire les fans de ICED EARTH, MANTICORA et consorts.


Morceaux préférés : "Mass Psychosis", "The Conqueror Worm", "As The Field Of Dreams Was Abandoned", "The Wild Swans At Coole"