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DRONE/POST-HARDCORE/INDUS  |  STUDIO

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2005 The Light Carriers

HYATARI - The Light Carriers (2005)
Par MOX le 14 Septembre 2009          Consultée 1597 fois

Jean-Jacques avait essayé de chanter, mais Bernard n’était vraiment pas convaincu. C’était n’importe quoi, sa voix frissonnait et ses paroles ne voulaient rien dire. Alors Bernard demanda à Gontran de s’y mettre, mais Gontran fit pire. Il chantait avec le nez et son visage semblait s’automutiler dès qu’il s’égosillait. Bernard, dépité puisque lui-même aphone, décida que personne ne chanterait, et surtout pas la petite copine de Jean-Jacques. Et de toute façon, ça tombait bien, il ne savait pas écrire de textes (Jean-Jacques si, mais c’étaient des poèmes pour sa nana). Voilà comment HYATARI choisit sa voie, celle de l’instrumentale, celle qui laisse plus d’espace aux instruments.

Oui, bon, non mais vraiment j’aimerais donner une biographie même succincte du groupe, mais le site officiel me renvoie sur un portail louche de vente de t-shirts par correspondance. Oui, c’est louche. Du coup, pas de biographie, on entame immédiatement les hostilités. Avec HYATARI le petit Indien, on continue une revue générale du Drone/Doom à batterie. Et je m’arrête quelques instants sur cette qualification un peu lourde.

On applique à la hâte le terme Doom à toute musique drone enrichie en percussions. En effet, celle-ci, une fois rythmée, s’accompagne souvent de riffs humainement compréhensibles (i.e. : qui n’ont pas besoin d’être joués en avance rapide pour être déchiffrés) et dès lors, hop, pof, abracadabra, ftaghn-nagh, c’est du Drone/Doom. Hé ben, en réalité, HYATARI, en tout cas sur ce "The Light Carriers", n’en est pas. Il est question, un peu pêle-mêle, de Drone, de Post-Hardcore et d’Indus. Un mélange finalement pas si particulier que ça, mais il était de bon ton de rappeler qu’on ne fait pas du Doom en jouant lentement et en empêchant le batteur de jouer plus d’une fois par seconde.

Du fait du mélange précisé plus haut, aucun élément ne sort vainqueur. Si guitares et basse, graisseuses comme ma friteuse, jouent grave, les notes ne sont pas tenues jusqu’aux calendes grecques. Et si une batterie martiale apparaît, ce n’est que pour prendre le relais à quelques notes claires isolées rappelant le Post-Hardcore. Rien ne dure plus d’une dizaine de minutes et tous ces genres alternent du début à la fin, la musique étant continue d’un titre à l’autre. De là à dire que, du fait de cette alternance, HYATARI ne va pas au fond des choses n’est qu’à moitié erroné. Préférablement, il ne touche à aucun des extrêmes de chaque genre, le plus difficile à supporter étant celui du Drone et ses bien-aimés vrombissements de plusieurs dizaines de minutes sans rien autour.

Pas de ça ici. Rien d’extrême. Un album finalement bien découpé, chaque morceau étant imprégné d’une atmosphère particulière. Bien qu’il soit difficile de saisir le thème fixé par le groupe, on finit par s’apercevoir qu’une idée de « fin » enveloppe leur musique de bout en bout. Tout semble vouloir se conclure à chaque occasion, la guitare couinant des accords baveux apocalyptiques par ici, la batterie crevant le sol par assauts répétés et brutaux par là, le tout sous couvert d’une tambouille sonore bruyante ne laissant pas de répit à l’auditeur. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire d’y voir une image infernale, l’idée de lumière ("The Light Carriers") impérieuse, de l’éblouissement divin pourquoi pas, est assez bien illustrée à travers les guitares clean se faufilant terriblement bien à travers les mailles du son bourdonnant.

Je disais un peu plus haut que cet alliage de Drone-Core, de Post-Doom et de Hard-Indus ne permettait au groupe américain de ne gratter que la surface de chaque genre (je vous parlerai du Drone-Core une prochaine fois, vous verrez c’est super bien), et il est vrai qu’on termine l’album en restant sur sa faim. L’assiette est pourtant copieuse et variée, mais j’en ressors finalement peu rassasié, comme quand je vais me chercher un kebab en face de chez moi (il met plus de salade et de sauce blanche que de viande, la prochaine fois je demande un kebab végétarien et j’en aurai pour deux jours de bouffe). Toutes ces considérations mises à part, "The Light Carriers" est un album très honnêtement composé, sans grand temps mort mais sans grande révolution non plus. Il se fait une petite place dans un milieu très convoité ; en toute discrétion et sans rougir de honte.

Et l’on peut lire de-ci de-là une recommandation à ceux qui veulent se risquer au Drone sans écouter le même bzzzzz ou le même wizzz (ou le même lol, le même mdr, merci Lylloo) pendant soixante minutes. Après tout, pourquoi pas.

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- Chris Tackette (basse, chant, guitare, programmation)
- Mac Walker (guitare, percussion, claviers)
- Brett Fuller (samples)


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