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1988 Apocalypse

APOCALYPSE - Apocalypse (1988)
Par KARL VON KARL le 22 Août 2009          Consultée 4366 fois

On est entre nous, entre gens de bonne compagnie, y'a pas de raison, on va se faire un petit plaisir là, tout de suite.

(KVK sort un saucisson sec pur porc et décapsule une bière d’Alsace Fischer, la seule, l’unique.)
J’ai quelque chose dans mon grenier qui pourrait vous intéresser bande de limaces. Que les fans de Thrash mélodique approchent. Fin des années 80, SUISSE, un patronyme typique, un logo qui arrache, une pochette proprement hideuse, mais un combo qui mérite le détour et une oreille attentive. Les APOCALYPSE n’ont rien inventé, ah ça non. Ils ont sans doute écouté "Master Of Puppets" jusqu’à faire péter le diamant du tourne-disque. Qui s’en plaindrait ? Nos hardos élevés au METALLICA ont la patate, une pêche d’enfer même !

(KVK se sert une dose de "Fleur de Bière" exagérément musclée, c’est un connaisseur le bougre.)
Ce premier album possède un son net et percutant, étonnamment précis pour un groupe de seconde division assez méconnu. Le missile a été enregistré à Genève et mixé par Monsieur Flemming Rasmussen himself, au Danemark.

Et puis, surtout, n’oublions pas les excellents guitaristes Zurch et Juls, doués d’un sens mélodique tout à fait exceptionnel. Ces derniers nous cisèlent des riffs énormes forgés dans l’acier le plus pur. On signalera également du bon boulot du côté de la batterie toujours en mouvement et très véloce.

Carlos évolue dans un timbre clair peu agressif rappelant un punk irrévérencieux. Son chant anglais à l’accent fortement franchouillard donne un charme désuet à l’ensemble. Bizarrement, l’auditeur s’habitue rapidement à cette particularité. Si notre chanteur se révèle relativement compétent dans son domaine et adapté à la musique proposée, on peut néanmoins lui reprocher un évident manque de charisme. Tout est une question de point de vue, car cette remarque aurait valu à bon nombre de formations Thrash de cette époque.

Mais attention les amis, paradoxalement ces facteurs ne sont pas un frein à la compréhension et surtout à l’appréciation de cette œuvre fort réjouissante. Le groupe fait des efforts considérables pour s’extirper de la masse et mettre en valeur la qualité de sa musique. Le pari est gagné.

(KVK se ressert une chope et appuie sur la touche « play ».)

Soudain le galopant "Digital Life" éclate dans les enceintes. Des riffs découpés à la scie circulaire déchirent l’espace sonore. Une ouverture vindicative, un refrain scandé du meilleur effet avec un break à la SLAYER. Assurément un rouleau compresseur qui plonge l’auditeur dans une écoute attentive et nerveuse. Pas le temps de pisser, on enchaîne avec "A Tale Of A Nightmare" et sa mélodie de couplet imparable, encore un break fabuleux et un solo qui gicle. Un titre de très haute tenue. L’instrumental "Crash !" déclenche un hochement de tête compulsif. Dans toutes les directions, les riffs fissurent les murs et lacèrent le papier peint, ces derniers précèdent un solo de fin mémorable.

(Le chroniqueur vient de retrouver son vieux bracelet clouté ringard avec lequel il frimait et jouait au rebelle dans la cour du collège. L’affaire semble bien engagée.)

Lorsque "Fuck Off And Die" déboule, on comprend aisément que la mandale va instantanément nous éclater le pif. Un hymne entraînant en diable que n’aurait pas renié l’ancien ANTHRAX. Grâce à sa mélodie forte, ce morceau second degré devenait absolument énergisant et donnait envie de crucifier son acariâtre prof de maths. Malheureusement, les résultats n’étaient pas toujours ceux escomptés.
Voyez plutôt :
Prof « Vous la tignasse, au tableau ! Hop ça vous fera des pieds ! »
Kvk « Heuheu… Fuck Off And Die M’sieur ! »
Prof « Comment ?! Ce sera la bulle et quatre heures de colle avec un mot de Monsieur le Directeur, sale petit hardos ! Je vais vous mater moi avec votre T-shirt IRAN MINDEN ! »

"The Night Before" débute par une mélodie de chœurs virils et une batterie sentencieuse avant qu’une guitare inquiétante ne prenne le relais. Un moment prenant et angoissant (bon, c’est pas ABRUPTUM non plus hein, mais je connais certaines personnes impressionnables qui auraient déjà coulé un bronze) qui délaisse la construction classique pour développer sa partie instrumentale de fort belle manière. Le titre éponyme se révèle comme une réussite incontournable, notamment à l’aide de son chorus aérien lors des refrains. Un brûlot comme "Back To The Fire" met tout le monde à genoux avec ses nombreux changements de rythmes. Non mais quels riffs les enfants ! « Back To The FIIIIRE ! FIREEEE !! Une grenade jouissive, un festival d’enclumes rien que pour vos oreilles.

Quand le second instrumental, "Dark Sword", fait résonner ses accords inspirés et épiques, on se dit que nos métalleux vont manquer le gros lot. Ils ne peuvent pas continuer de cette manière, en laminant telle une ponceuse les esgourdes de l’auditeur qui ne se doutait pas du niveau de la baffe assénée. Eh non, c’est tout le contraire, le carnage en règle continue et l’album est donc fignolé dans les détails jusqu’à la fin. À grand renfort de guitares pugnaces et destructrices, "Cemetary" avale la concurrence et se hisse, lui aussi, au niveau des géants du style. Cette bombe possède le plus beau break de la galette qui aurait pu figurer sans difficulté sur "Ride The Lightning" ou "Master Of Puppets". Le groupe est parvenu à sculpter ici des compositions d’une justesse bluffante.

APOCALYPSE a tourné entre autres avec CORONER, CELTIC FROST, DRIFTER, RAGE, RUNNING WILD et... METALLICA, en Suisse. Fort de son petit succès, le combo planchera sur un second album, "Faithless" (1993), de bonne facture qui verra le ton se durcir sensiblement avec cette fois un nouveau chanteur et un style rappelant le TESTAMENT de "The New Order". Le délai trop long séparant les opus fut un sérieux handicap qui mit fin à la carrière éclair, mais ô combien bouillonnante de nos genevois.

Aujourd’hui, nous nous souvenons avec nostalgie de ces prodiges qui marchaient sur les traces de leur idole. Si la bande à Hetfield a suscité tant de vocations dans le monde du Heavy Metal, comment ne pas reconnaître le jeune talent et la passion qui suintaient par toutes les notes de la musique des fougueux APOCALYPSE ?

Pour les collectionneurs des perles du Thrash 80.

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   KARL VON KARL

 
  N/A



- Zurch (guitare)
- Carlos (chant)
- Bourreau (basse)
- Juls (guitare)
- Momos (batterie)


1. Digital Life
2. A Tale Of A Nightmare
3. Crash!
4. Fuck Off And Die
5. The Night Before
6. Apocalypse
7. Back To The Fire
8. Dark Sword
9. Cemetary



             



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