Le catalogue du label de Roadrunner n’a de cesse de s’étoffer de mois en mois à la recherche de nouveaux talents ou de représentants d’une nouvelle vague. Il est vrai que les surprises dans le monde du Metal se font rares ces derniers temps et qu’un bon souffle d’air frais ferait énormément de bien. Avec la signature de CKY, le label ne fait pas exactement dans la nouveauté mais dans une fusion contemporaine au carrefour de genres maintes fois usités. Cependant, il convient d’insister sur le fait que CKY n’est pas à proprement parlé un nouveau groupe même s’ils sont quasiment inconnus dans nos contrées. En effet, le groupe a déjà produit quatre albums restés jusqu’alors confidentiels et entame sa dixième année d’existence. Leurs pérégrinations les ont amenés à participer au Vans Warped Tour (Festival Américain réunissant concerts et démonstrations de skate et BMX) ainsi qu’à ouvrir pour GUNS N’ROSES et METALLICA. Leur notoriété s’est d’ailleurs principalement construite sur l’affection qu’ils portent aux sports et aux cascades en tout genre. Dés lors, il nous faut préciser que BAM MARGERA, skateur pro et touche à tout de service au CV long comme le bras a beaucoup travaillé à l’émergence de CKY. Faisant apparaître le groupe dans ses émissions sur MTV, dans ses vidéos VIVA LA BAM et CKY (tiens, tiens !!) mais aussi dans la série JACKASS dont il est un des co-auteurs avec Johnny KNOXVILLE et Steve-O. Bon, annonçons le aussi, Bam MARGERA est aussi le petit frère de Jesse MARGERA, batteur du combo. Ce simple détail pour souligner que tout ce qu’il a fait n’est pas par pure bonté d’âme non plus !!

N’empêche que « CARVER CITY » est un album frais aux multiples qualités musicales. Quatre années le séparent de leur précédent disque « An Answer Can Be Found » et pour la première fois, le groupe se lance dans la performance « casse gueule »du concept album « autobiographique ». L’histoire qui nous est chantée ici se situe dans une ville imaginaire dont vous devinez le nom ou pléthore de branques viennent interagir.
Le disque débute par « Hellions On Parade », l’intro est jouée dans une tradition toute Heavy Metal avant que ne débute le chant clair plutôt pop 80’s soutenu par un synthé et ponctué par une rythmique Neo. Une fois la machine lancée la dimension Neo s’évapore, le groupe réussissant ainsi à faire cohabiter Metal efficace et mélodique avec une utilisation progressive du synthé (« And She Never Returned », « Rats In The Infirmary » …). Le moins que l’on puisse dire c’est que l’album est construit sur des digressions autour de ces principes. Le terme Metal expérimental pouvant convenir à la recette proposée. Nous sommes cependant très loin du « Significant Other » de LIMP BIZKIT auxquels le présent résumé peut convenir, parce que le chant ne lorgne jamais sur le Hip-hop. Chant clair et/ou hurlé et superpositions de lignes vocales sont les marques de fabrique de CKY. Les guitares ne sont pas avares de petits soli bien sentis mais aucunement démonstratifs, ce qui rend digeste l’écoute de cet album aux sonorités parfois sucrées, parfois dansante entre pop et New Wave («A#1 Roller Rager ») et fourmillant détails que seules les écoutes prolongées nous livreront.

Rayon déception, la plage numéro 6 n’est qu’un remplissage bruitiste bidouillé avec une cassette du titre « The Boardwalk Body ». Tandis que « The Era Of An End » aux sonorité rock Californien très léchés est d’une platitude absolue. Pire encore que DEF LEPPARD. C’est dire l’étendue des dégâts. Cependant rien de trop grave ne vient entacher l’opinion positive de « Carver City », même si cette balade clos la galette.

Concernant la correcte production très « Californienne », elle est assurée par le guitariste Chad I Ginsburg aka CIG et convient parfaitement au groupe, accentuant son originalité. Ce qui n’est pas le cas de leur logo pompé sur la typo d’OZZY OSBOURNE. Encore un petit détail, juste pour pinailler !!

Rien que pour l’originalité, la fraîcheur et la prise de risque : 3,5/5