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2009 Iter Ad Lucem

URNA - Iter Ad Lucem (2009)
Par MEFISTO le 3 Mai 2009          Consultée 1713 fois

Le troisième album en cinq ans des Doom/blackeux italiens d’URNA provoque dans les esprits un brainstorm effroyable. Salle de torture aux murs vert-de-gris, cellule suintante et pestilentielle creusée dans les entrailles du monde. Horreur et tristesse mélangées dans un univers crasseux, microcosme terreux où les insectes rampent sur des âmes évanouies et fécondent sur des tripes comprimées. Marasme intérieur, sphères luminescentes tournant devant des yeux arrachés, anéantissement global, recherche de sens, errance schizophrénique, envoûtement cérébral terminal…

Oui, il est grand ce champ lexical bousculé par la bouillie sonore d’URNA. Autre groupe dont l’objectif non avoué est de foutre le plus d’affreux effets possibles afin de faire hérisser le poil sur les bras des amateurs de perceptions fortes… N’oublions pas aussi cette quête de nébulosité funéraire que vous retrouverez germant ici et là.

Mon premier réflexe comparatif quand mon destin a croisé celui d’URNA fut de songer aux albums les plus noirs de BLUT AUS NORD et à l’ensemble de la disco de DARKSPACE ; formation suisse que j’adore, dont le Black très particulier et dense relègue les paroles au second rang, voire au troisième. Le style d’URNA est sensiblement le même, mais avec une identité Doom/Post bien assimilée : les longs morceaux (six pièces pour 44 minutes) s’enchaînent et défilent très vite. Je ne sais pourquoi, mais "Iter Ad Lucem" (qui signifie approximativement « chemin vers la lumière » à moins que mon latin soit naze) régurgite son fiel olivâtre avec une efficacité que je n’anticipais pas. Peut-être est-ce ce potentiel englobant de la musique d’URNA ou ma patience qui se décuple quand mes oreilles s’adonnent avec une œuvre éthérée, je ne sais trop. Cette patience me permettant d’éponger des trucs difficiles d’accès dont je remercie mes maîtres de m’avoir gracié.

Et j’espère que vous aurez cette persévérance lorsque vous tenterez de pénétrer dans ce donjon glauque dont URNA est le seul possesseur des clefs. Cependant, je peux vous guider un peu pour que votre descente ne soit pas trop laborieuse.

Il faut d’abord savoir que les deux zigotos d’URNA sont également les légitimes parents du projet Black LOCUS MORTIS, formé un an après URNA. Gardez ainsi en tête que RM et MZ sont des estafettes charbonnés jusqu’à la moelle. Et ça s’entend rapidement, ça se ressent lourdement.

Sachez aussi que leurs complaintes sont livrées en latin, ce qui intensifie le mystère planant sur l’album de la tête à la queue. La voix éraillée de RM se faufile lamentablement à travers un maelstrom de cordes et d’effets psychotropes qui saoulent presque instantanément. Bon, je dis saouler, mais on pourrait employer le terme « désorienter ». Le brainstorm lancé plus haut ne tombe pas du ciel, il est nourri à la violence des notes graves et traînantes que le duo multiplie et placarde partout. "Sefira Malkuth" est un bon exemple de cette influence Black et Post, qui entrent en collision.

Le capharnaüm peut toutefois s’avérer lumineux lors de certains ponts où le piano risque ses exquises notes gothiques, entre autres sur la première partie de la pièce-titre. Celles de la deuxième partie toutefois sont horrifiques, comme des échos serpentant dans les couloirs d’une prison souterraine noyée dans la peur et la moisissure.

Si le concept est authentiquement porté, il en rebutera plusieurs par son homogénéité, son penchant pour le gore ou le dérangement gratuit. Ces éléments peuvent bien sûr s’incorporer aisément dans l’optique où votre patience n’a pas de limites et votre ouverture d’esprit est un champ à perte de vue, mais ça bourdonne trop grassement et ça court trop dans tous les sens pour établir un lien solide avec l’Histoire. Cette Histoire qui risque de ne pas retenir "Iter Ad Lucem" dans ses rangs bien longtemps, même s’il réussit à installer une ambiance mortelle et lentement cinglante.

Ceci dit, vous devriez descendre dans cet enfer. Les inconditionnels de "The Work Witch Transforms God" et d’ésotérisme musical adoreront.

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- Rm (voix)
- Mz (guitare, basse, effets)


1. Iter Ad Lucem I
2. Iter Ad Lucem Ii
3. K-th-r
4. Om
5. Sefira Malkuth
6. Outro



             



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