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BLACK EXPéRIMENTAL  |  STUDIO

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2006 Carriers Of Dust
2008 Gangrene

MIRRORTHRONE - Gangrene (2008)
Par MEFISTO le 23 Juin 2009          Consultée 2691 fois

MIRRORTHRONE, c’est ce que la musique expérimentale-extrême peut offrir de mieux. Et le plus beau de l’affaire est que tout cela sort d’une seule et même âme : triste sire misanthropique enfermé dans les douves de son château, Vladimir Cochet entonne sur "Gangrene" six airs vampiriques, élégies à l’idiotie de la condition humaine. Un troisième legs du Suisse régnant en despote sur sa monarchie mélodieuse.

Un gosier grognard ou clairsemé de fraîcheur, une batterie programmée à la vitesse exponentielle, des orchestrations émanant d’un clavier polyvalent d’où dévalent des atmosphères d’une vastitude inouïe, une guitare massive et autoritaire, prosaïque ou doucereuse comme un zénith espagnol, un piano grandiloquent à l’accent cassé de clavecin qui assure constamment une ambiance gothico-baroque et des chœurs magnifiant un replet concerto de la mort... Attachez vos ceintures.

Bienvenue au royaume de la structure apparemment déficiente, jugée déjantée par les diablotins envieux, louée par les anges mielleux. Cochet ne plaît pas à tous, c’est certain. Trop complexe et abyssal pour une poignée, son style attire certes l’attention dès les premières notes qu’il engendre sur «Dismay». Le casque d’écoute détonne devant tel ratissage d’influences, de turbulences… Ouh, MIRRORTHRONE n’est pas un Black qui court les rues, on a du pain sur la planche pour s’y morfondre !

"No One By My Side" représente parfaitement dans quel état d’esprit dédaléen Vladimir Cochet abat son boulot: ermite de la mélodie, de la romance macabre, épître de la haine, émissaire de l’annihilation existentielle, loup solitaire qui hurle ses pompeux tourments sur une colline où ne pousse aucun conifère. Qu’une faiblarde considération nonchalance pour ses frères et sœurs, qu’il toise à distance avec dédain. Il est seul, nada à ses côtés pour l’emmerder avec des fadaises style « Comment vas-tu ? ».

Cochet est invisible, drapé de noir dans un univers aux membres arrachés, il surveille et dresse mélancoliquement son constat. L’inspecteur nous expose ses conclusions sur les énormes "The Fecal Rebellion" et "Une Existence Dont Plus Personne Ne Jouit", aux atmos, aux solis et à l’écriture qui flirtent avec l’Éden. Impossible d’espérer de la sympathie ou des compromis de l’artiste, sa consternation est palpable, la gangrène lui assiège le cœur. Seule rémission envisageable : l’exorcisme musical.

Trame inquiétante digne des plus grands films d’horreur au décor en plastique, "Ganglion" nous inflige le coup de grâce. Cochet offre une herculéenne performance sur ce titre de près de neuf minutes, où guitare ample et orgue lunaire s’embrasent. On en vient alors à croire que cette tendresse déguisée dans plusieurs titres pourrait cacher en fait la pitié qu'à Cochet pour cet univers qui est nôtre. On laissera toutefois ces questions en suspend afin d’extraire la substance entière de cet océan d’abondance.

Effacé et si près en même temps, Vladimir Cochet sort de son cocon quelques instants sur la dernière plage, "So Frail", avant de repartir dans une tornade magnétique nourrie aux riffs éplorés et au chant lumineux. Magique moment de grandeur qui ne pouvait mieux terminer ce troisième album de génie.

Que conseiller au lecteur-auditeur que vous êtes après tel amalgame d’éloges ? Une vaillante écoute s’impose. Le néophyte peu enclin à l’éclectisme, surtout en Black, s’emmerdera dans ce tintamarre infernal. L’initié amant de compacité, par contre, tombera sauvagement sur ce skeud gravé d’une griffe attirée par le classique et le solennel. Avachissez-vous sur de moelleux coussins et prenez cette bombe par devant, par derrière, mais rendez-lui hommage avec force et dignité durant une heure bien sonnée.

Verdict : un 4/5 pour un bon cru qui ne peut que s'amplifier avec les années.

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   MEFISTO

 
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- Vladimir Cochet (voix, guitare, basse, batterie, claviers)


1. Dismay
2. No One By My Side
3. The Fecal Rebellion
4. Ganglion
5. Une Existence Dont Plus Personne Ne Jouit
6. So Frail



             



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