Aujourd’hui, nous allons faire dans le death grind belge, si vous le voulez bien !

LENG TCH’E est un groupe qui a su sortir des bas-fonds underground tout en gardant ce parfum inimitable de sonorités bien crasseuses, outrancières mais si bien exécutées.
Très technique avec une foule de passages, breaks, coupures et enchaînements qui permettent à LENG TCH’E de se diversifier malgré le genre restreint qu’est le grind. On fait dans le glauque, le morbide avec petites préférences pour les meurtriers en série digne des meilleurs dépiauteurs de votre région. Amis bouchers, bonjour !

Par définition, cette musique se joue vite puis lourdement et surtout fort. Hé bien, n’en déplaise, le groupe arrive à varier la cadence et à maintenir l’intérêt auditif pour ceux qui apprécient la catégorie. Assez proche d’un ABORTED (et pour cause, Sven le chanteur de ce dernier groupe - belge également - est le batteur sur l’album chroniqué ici !) mais en moins lisse. Je m’explique: LENG TCH’E a su canaliser l’essence d’un NAPALM DEATH, la qualité d’exécution d’un SUFFOCATION ainsi que la complexité d’un TEXTURE.

Cependant, sachez que si vous prêtez une attention aux textes et que vous maîtrisez un temps soit peu l’anglais, vous y découvrirez un second degré très belge … surréaliste ! Rigolo quoi, après tout, ce que nous voulons, c’est prendre du plaisir sans pour autant se prendre la tête sur des réflexions universitaires qui n’intéressent … que les intéressés, autant dire ceux qui pondent leur propre texte.

Attention, j’ai pas dit que c’était bâclé. Pour preuve ? Visualisez la pochette de "Marasmus". Superbe travail: sur film transparent, au fur et à mesure que vous ouvrez le livret, la figure de la pochette se décompose en bâtiment industriel, en foule anonyme, puis en extracteur de pétrole … et le tout se présente au premier coup d’œil comme une photo d’homme portant des lunettes ! Fantastique création artistique qui mérite d’être citée. Il en va du même principe pour la seconde partie du livret avec comme une réponse, toujours sous forme de transparents, aux premières photos: pour le pétrole, nous n’hésiterions pas à tuer ; la foule préfèrent tourner le dos même si nous savons que nous polluons avec nos véhicules (est-ce pour autant de notre faute ?); la répartition du droit à pouvoir manger à sa faim ou non suivant l’endroit où vous êtes nés, etc … Nous voyons bien que même si les gars de LENG TCH’E sont sympathiques, ils dénoncent sérieusement les choses tout en nous divertissant de leur musique extrême.

Anecdotique: le morceau "Confluence of consumers" est assez étonnant de par son passage presque joyeux comme finale du titre. Çà aère l’album et c’est très surprenant. Afin de repartir de plus belle!

Autre particularité du grind pour ceux qui voudraient découvrir le genre via ce groupe, c’est le fameux chant proche d’un porc que l’on égorge !!! C’est terriblement gore … Faut aimer.