Jamais sept sans huit ! Allez zouh, avec son rythme de publication habituel, CATAMENIA revient mes frères.

A l'habituelle recette extrêmo-gentille qui commence un peu avoir des crampes, CATAMENIA ajoute plus de chants clair, et supprime le clavier. On met un petit bout de temps avant de s'en rendre compte, car, depuis déjà deux albums, le groupe fluctue entre le « juste bon pour une ambiance de fond » et le « ah oui tiens, c'est sympa ça ».

Lorsque CATAMENIA ne nous fait pas sa sempiternelle démonstration de Black mélodique et lisse comme un lac gelé, il sombre dans des dérives heavy metal (ou presque Hard FM, comme mon collègue d'Obskure l'aura souligné), et ça ne lui va pas bien du tout (comme Bast l'avait souligné dans sa chronique précédente, aussi). Alors qu'Olli Mustonen a été évincé du groupe et remplacé au chant black par Toni Kansanoja (le bassiste), Kari Vähäkuopus a intégré les troupes pour systématiser les chants clairs. Franchement, ce n'est pas plus fameux que dans Location:Cold, le nouvel arrivant ne parvient en rien à nous procurer le moindre frisson lors de ses interventions.

Ainsi « Fallen » , sans doute le titre qui sera choisi pour un futur clip, tout comme l'avait été l'abominablement formaté « Location: Cold » pour l'album précédent, est un titre de Heavy 'à la MTV' archi-prévisible et émotionnelement impotent. Plus le groupe avance, plus il devient pénible dans son conformisme constant : depuis que les pontes du genre se permettent de faire du refrain gentillet (Shaggrath avec KAMELOT par exemple), eux aussi veulent faire pareil. Avant, ils étaient parmi la poignée de groupes qui faisait presque constamment des refrains (en chant black, quand même), maintenant, ça n'a plus rien d'exceptionnel, et ça devient même casse burne.

Depuis que les pontes du genre mettent des jolies lettres argentées ou dorées avec un blason vulgaire sur leur pochette, CATAMENIA laisse tomber ses belles photos de loup alors que sa musique, elle, revient toujours aux mêmes moutons.

Depuis que les pontes du genre ont arrêté le maquillage, CATAMENIA aussi s'est dit que ça valait plus le coup, et de toute façon c'est tant mieux, ils ont toujours été peace and love, dans le fond.

Dans son attitude constante de suiveur qui ne cherche plus à aller plus loin (comme il avait déjà presque tout dit depuis Eskhata), CATAMENIA continue dans la même veine et avec le même non-perfectionnisme. Peut-être est-il parvenu à se persuader qu'il ne valait pas mieux que ça. Pour ma part, je pense l'inverse et trouve bien dommage une telle précipitation dans la facilité, je me résouds désormais à penser que CATAMENIA ne pourra plus que rester égal à lui-même (ou pire), et rouiller lentement dans un coin obscur d'une scène qui ne lui aura jamais vraiment laissé son heure de gloire.

Espérons tout de même que je finisse par avoir tort.