Y a-t-il un album pour sauver VREID ?

"Milorg" était plutôt bien parti à vrai dire. « Alarm », morceau de neuf minutes, m'avait, aux premières écoutes, redonné un espoir fou. Derrière quelques violons lents il y avait une touche de mystère, après un passage black un peu convenu et déjà-entendu, il y avait quand même une aura sacrément poignante. L'apparition même si rapide d'un chant clair aérien, presque transparent, m'avait laissé espérer que VREID avait enfin retrouvé la manière de réaffirmer son identité : non pas en s'inspirant directement de WINDIR, mais en s'en imprégnant, en ne gardant que de légères traces lorsqu'il en était nécessaire.

Cette influence directe de WINDIR, qui avait un peu repris le dessus dans l'album précédent (comme dernier recours à une inspiration en baisse), n'est désormais plus d'actualité. Tant mieux pour nous, il aurait été dur de remonter la barre après ce que COR SCORPII (les autres ex-WINDIR) nous a mis dans la tronche l'année dernière.

Pour remplacer cette « perte », VREID veut se diriger vers une mélodie moins foncièrement épique pour donner la réplique à ce côté « black'n'roll »/black thrash qui est l'exercice de la plupart des formations black scandinaves aujourd'hui. La recherche dans l'atmosphère et dans les variations laissait, dans le titre « Alarm », prévoir du bon. A un détail près. Les riffs « typiques » de VREID restent... typiques !

C'est à peu près ça sur tout l'album. Le son est toujours le même et ne sert pas cette volonté pourtant louable de renouer avec une musique tout en finesse et en contraste. Le but semblait simple: garder du sec, du méchant, du purement vilain et hargneux, et progresser vers plus de lenteur avec des breaks tout en arpèges doux et touchants. Malheureusement, avec un chanteur à la voix black peinée qui en devient lassante et des compos qui n'ont plus rien d'imprévisibles ni de fougueuses, on n'est pas franchement à la hauteur d'un concept prometteur (parlant de la résistance en Norvège, thème bien peu abordé).

VREID radote encore un coup en 2009, ou est-ce moi ?
A vrai dire, peut-être.

"Milorg" fatigue presque autant que son prédécesseur, et l'idée que VREID n'était le groupe que d'un album est de plus en plus juste. Il y a quand même quelques éclaircies ici et là, mais bon, vivement la quille.