Envie de voyager par-delà les mers mais peur de l’inconnu, du décalage horaire et du dépaysement ? Crainte aussi de la faune et de la flore, du climat et des coutumes locales ? Alors oubliez les longs trajets, ils mènent à des périples qui ne sont pas pour vous. Au contraire, restez chez vous, confortablement installés au creux de votre fauteuil.
Et choisissez le power metal.
Avec lui, toutes vos craintes envolées. Pas d’exception culturelle, de dépaysement ni de contexte typiquement géographique. Qu’il résonne depuis l’Europe ou l’Amérique, le power metal sonne à l’identique ou presque, sans rien laisser deviner des milliers de kilomètres séparant les deux continents.

Aujourd’hui, escale au Chili. N’ayez crainte, c’est comme en Italie. Ou en Suède. Vous connaissez déjà, j’en suis sûr. Même le patronyme est là pour rappeler la mythologie des voisins nordiques. Tout ira bien, alors.
Intro au piano, comme l’illustration musicale d’une scène de cinéma épique et mélancolique à la fois, premier titre à la rythmique proche d’ANGRA, au chant rappelant les formations suédoises, aux mélodies similaires à ce qu’italiens ou allemands élaborent, VALKIRIA évolue en terrain conquis. Nulle composition ne viendra contredire ce qui s’impose déjà comme l’évidence attendue. Ni « My Return » proche d’un LABYRINTH très énergique, ni la jolie ballade « I Feel » située non loin d’EDENBRIDGE, ni « Scepter of Power » qui lorgne avidement vers HAMMERFALL.

Très franchement, « The Pathway » est plutôt bien fait. Les titres la plupart adroits détiennent quelques atouts, comme l’intro de « Only A Dream », la rythmique bien pêchue de « Scepter Of Power » ou les mélodies suaves de « Someday ». Le chant, quand il évite de monter trop dans les aigus, registre moyennement maîtrisé, séduit lui aussi, tout comme le jeu de guitare de Daniel Román et Rodrigo Muñoz, si intéressant qu’on se demande pourquoi ils ne se sont pas laissés aller à davantage de solos. Mais j’avoue rester sur ma faim. La faute à une absence cruelle de titre suffisamment fort. A part peut-être la ballade « Someday », pas vraiment de quoi se vanter dès lors qu’il s’agit d’un album de heavy/speed.

Un album correct et par extension moyen tant la scène qu’il intègre est engorgée. A voir comment la suite pourrait hisser un cran au-dessus une formation résolument adroite mais à la fois prudente et dénuée d’idées assez marquantes pour donner envie de rester plus d’un court moment à ses côtés. Cinq ans après la sortie de « The Pathway », un successeur est-il d’ailleurs envisagé ?