Béton en suédois se dit "B-THONG", je préviens au cas où, hein. Nous pourrions partir sur diverses traductions : « Bifong » en anglais, « hein-bongh » en allemand et « bough-forgh » en grousouf. Voilà.

Après cette intro hautement didactique, j’en conviens, allons plus au fond des choses, en analysant ce disque, le premier de B-THONG (donc), pour 45 minutes de pure adrénaline. Au menu de ce "Skinned" du Crossover hyper tranchant et hyper jumpant avec un chanteur au jeu et à la performance non-inhibée, tel un véritable kangourou au micro, qui sautille à chaque couplet et nous donne quelque chose d'euphorisant et d'énergique. Ça vous fout une de ces patates dès le matin et le groupe joue carrément bien dans ce registre hyper-vitaminé.

Pourtant, des Suédois qui donnent dans une Fusion (très) métallique, on imagine des ambiances froides et des vocaux agressifs, clichés quand tu nous tiens... Et bien non ! C’est tout l’inverse, à croire que de voir des paysages enneigés sous un ciel de plomb ne porte pas au moral de ces robustes gaillards. Gros slap de basse, riff hyper tranchant, rythme groovy très aéré et bien sûr un teckel au micro. Notre ami Tony Jelencovich, aboie joyeusement sans se soucier d’autre chose et il insuffle à lui tout seul, comme un grand, l’énergie recherchée dans ce genre de formation. Un véritable performer ce Tony.

Voici trois bonnes raisons d’écouter ce missile « made in Sweden ».

1/ Grooovyyy!
Oui B-THONG, envoie du groove et du bon. Variant son jeu par des allures Rock'N'Roll, Hardcore, Doom (!), Metal et Fusion tout simplement. Une sacrée panoplie d’expressions qui lui permet de jouer allègrement sur différents registres et surtout d’éviter une trop grande linéarité. Un bon point.

2/ Heeaavyyyy!
Oui, ce groupe aborde une esthétique métallique des plus tranchantes et les riffs (plutôt bons) sont soignés et mémorisables en deux secondes. Ce qui ne signifie pas que les musiciens balancent de vulgaires allers-et-venues sur leur manche. La paire de gratteux est coordonnée avec le reste de l’orchestre pour composer de bonnes rythmiques bien pêchues mais jamais vraiment agressives ou même brutales. Il en résulte une énergie condensée qui explose à chaque instant (le bondissant "Schizophrenic Pavement"). En clair les guitares sont les reines de ce disque, la colonne vertébrale des morceaux.

3/ Craaazyyyyy!
Oui, ce groupe est fou ! Et nous donne une bonne dose d’adrénaline. Leur chanteur est stupéfiant, il se lâche carrément ("Power Ranger"), vit les chansons et habite les paroles, d’une empreinte indélébile. Du charisme, du chien, de l’envergure, notre ami Tony est assez talentueux dans le genre, caressant doucement le registre empreint d’un polymorphisme ahurissant d’un Mike Patton, mais de très loin tout de même. Disons que cette formation, jouit d’un frontman pur jus qui ne ménage pas ses efforts autant en studio qu’en concert!

En clair, procurez-vous ce disque, il le mérite vraiment. Certes, un peu moins d'une d’heure et quatorze morceaux d’affilée, ça semble excessif, pourtant la formule est magique. Le secret ? Disposer des titres courts et furieux entre deux autres plus pondérés, voire carrément anesthésiés (le Doomesque "Days Of Blood") et repartir sur du jumpant, avec un brin de corrosion bien jouissive et vous obtenez : Une petite bombe suédoise aux formes généreuses, qui ne demande qu’à s’ouvrir à la vue de votre... organe... auditif.

Plaisant.