Vous ne croyez pas au Grand Cornu, aux Grands Anciens ? Vous pensiez avoir tout entendu ? Vous croyez vraiment écouter de la musique maléfique et satanique ? Laissez moi donc rire et vous présentez ce "Vomito Negro" de VUCUB CAME, assurément l'une des œuvres les plus malsaines qui soient. Il n'y avait que Bruno, le chef d'Infernal Kommando qui a vu passer toute la région dans son magasin Distorsions à Douai avant de mettre malheureusement la clé sous la porte (la faute aux consommateurs d'extrême), qui pouvait dépoussiérer une telle œuvre et la remettre au goût du jour. Car qui ira se vanter de connaître VUCUB CAME ? Voici donc rééditée par ce Monsieur, après une sortie invisible en 2004, sous format pro-tape avec son autre label Symbolic Prods et l'autre Masochrist, ce "Vomito Negro" de derrière les fagots. Autant dire que c'est... excellent. C'est même au-dessus de tout en matière de Black Metal, en France du moins et... en général désormais ? J'avoue que je suis complètement cinglé de ce groupe et que connaissant particulièrement le duo, cela n'aide pas. L'Underground renferme des perles d'Art Noir et VUCUB CAME en est une - INCONTESTABLEMENT. Une perle occulte et maléfique.

Avant d'aller plus loin, je dois dire à quel point ce disque m'a frappé... Car c'est poisseux, lourd, "ancien", ça sent le foutre, le sang et les grotte humides, ça sent le Diable et le sexe. C'est noir, suintant, maléfique. Ça vous pénètre, tel un serpent se glissant insidieusement dans votre bouche et/ou votre anus... VUCUB CAME vous viole d'un Mal qui n'est pas de cette Terre, ni de ces derniers millénaires chrétiens... Ses auteurs ont, pour sûr, pactisé avec un Grand Ancien et veulent vous montrer le pouvoir acquis. "Vomito Negro", c'est comme si vous découvriez un vieux tombeau en plein désert et que le Mal, multimillénaire, vous saisissait sans que vous puissiez pousser votre premier cri d'effroi. Comment exprimer le fait que c'est là, ASSURÉMENT, l'une des œuvres les plus maléfiques que le Black Metal ait engendrée ?

Personnellement, j'écoute un sacré paquet de disques en tous genres par jour, depuis des années, surtout du Black Metal et il y avait bien, bien longtemps que je n'avais pas frémis, que mon poil ne s'était hérissé, que la sensation d'oppression et de malaise réel ne m'avait agrippé avec une telle force. Mettre ce disque dans la platine est comme une drogue, qui me fait dire que la came est bonne mais qu'en retour, elle me fera connaître les pires horreurs... Je ne connais rien de semblable et ce qui s'en rapprocherait le plus serait certainement les autres diaboliques dieux de VON et encore. Car VUCUB CAME, en plus d'être mauvais, malsain et pervers, est glacial et cinglé.

C'est donc lourd, puissant et massif. La tension et l'agressivité progressent au fil des pistes pour atteindre un paroxysme de fureur. La batterie sonne éminemment live. Mais ce sont l'intro, l'interlude de la piste cinq (écrit en 2003) ainsi que ces sataniques riffs, typiques et diaboliques, qui font la différence d'avec tout ce que j'ai pu écouter jusqu'à aujourd'hui. Ils ont, semble-t-il, une influence, orientale, de l'Ancienne Perse des Dieux Marduk et Mithra, ou mexicaine, avec ces immenses sacrifices de sang aux dieux les plus noirs... L'intro d'une minute, repose en fait sur une voix d'outre-tombe, démoniaque - une voix d'orage, incompréhensible mais proférant des malédictions, reprise par des voix rageuses et grognantes derrière, avec un vent d'outre-tombe ou d'outre-espace soufflant en fond... Un effet qui me fait penser à l'intro du Blizzard Beasts d'IMMORTAL. Puis l'Art Noir se déchaîne. Un titre puissant, furieux, rouleau-compresseur dans un premier temps, Partes Secanto éructant avec force réverbération et haine, puis "breakant" avec force, la batterie devenant barbare et usant des toms basses, pour un rythme plus lourd. On ne s'arrête pas : "Mysterium Tremendum" est une piste mid-tempo dont l'ambiance générale met franchement mal à l'aise. La voix de Partes Secanto s'est transformée en celle du Grand Cornu. Ce titre me fait penser à un quelconque titre de DARKTHRONE sur Panzerfaust... S'y glisse un solo difficile à réduire aux mots : je dirais pour faire simple, en imageant, que les Ténèbres et le Mal sont beaux et qu'ils séduisent et vous attirent. Un titre grandiose...

"Maëlstrom of Evil" est une track fonctionnant comme la première : speed et assassine sur la première moitié, lourde et engluante sur la seconde. Elle termine comme les autres, brusquement. Place alors à l'horrifique et proprement satanique morceau instrumental, « 1939 »... avec cette voix foutrement malsaine et démoniaque... Comme l'intro ? Oui, mais à ceci près qu'il y ajoute des percus orientales et de la cithare/mandoline jouant un air oriental (oui oui, de la cithare !), l'ensemble soutenu par un clavier nappant avec maléfice, le tout bénéficiant d'un effet distordu, comme si l'on nous parlait alors que la drogue nous ronge... Totalement impromptu et déconcertant. Je me suis demandé au début ce que cela foutait là : mais en vérité, il est parfaitement intégré et rajoute sensiblement une once sulfurique à la démo... Une idée osée dont beaucoup devrait avoir l'audace. Chapeau bas ! La marche se poursuit avec "La Consolation des Ombres", un titre rapide, tout en tension, violent et agressif, qui bascule inévitablement dans un mid-tempo menaçant. "Caput Mortum" est encore plus bourrin et martèle sec avec entrain, sous une avalanche de riffs très sataniques - s'achevant sur une courte outro du même ressort que les autres parties instrumentales...

Il n'y paraît a priori pas, mais cette démo est extrêmement travaillée – je peux vous le dire pour les connaître : ces gens-là sont perfectionnistes et ont des idées précises. Il n'y paraît pas, mais chaque personne à qui j'ai parlé de cette démo et qui a ensuite acquis "Vomito Negro" en a redemandé une fois pris cette fureur dans la gueule... Du Black Metal, simplement. Le train de la mort VUCUB CAME est passé. Un chef-d'œuvre à ne pas mettre entre toutes les mains. Un modèle du genre - exemplaire.