Les petits jeunes de CALLEJON, chapeautés par Nuclear Blast, n’en sont pas à leur premier essai. En effet, ils nous avaient gratifié en 2006, d’un premier album, passé inaperçu. Seulement nos jeunes amis Allemands ont envie d’en découdre et proposent avec cet « Zombieactionhauptquartier » un album à l’imagerie séduisante et au concept très fort. Les petits plats ainsi disposés dans les grands, le bal peut commencer.
George Andrew Romero ne se doutait pas qu’en réalisant « La nuit des Morts-vivants » en 1968 qu’il réinventerait le film de zombies, imposant ainsi comme maître étalon les règles de base de ce qui se fait de mieux dans le genre. Quarante ans après, le talent du Maître est indiscutable. La seule variante, nous la devons à Danny Boyle et son « 28 jours plus tard », parce que maintenant les zombies ne claudiquent plus, ils galopent. Même Romero s’y est mis, c’est pour dire.
CALLEJON baigne dans cet univers visuel, avec l’arrivée des zombies, c’est le déclin de l’humanité, la course contre la mort, qui sera le dernier à se faire croquer ?

Profitant d’une production très propre, on sent que CALLEJON aimerait suivre le pas de leurs aînés que sont RAMMSTEIN et SCORPIONS. Tout est calibré aux petits oignons. Les envolées sauvages death metal, ne prennent jamais le pas sur la qualité d’exécution. Ils réussissent même à marier le metal contemporain à celui des anciens sans dénaturer aucun des genres.
La courte intro qui ouvre le disque fait référence de générique. On sent que l’ambiance est tendue et les grognements que l’on entend sont à n’en point douter ceux de macchabées affamés. « Zombified » entre metal tradi et thrash nous démontre tout le savoir faire des petits gars. On bouffe du riff comme pas permis, le refrain est mélodique et le solo est produit comme au bon vieux temps de 80’s. En plus ça chante en Allemand. Il n’y a qu’un pas pour que ces derniers se fassent adouber par RAMMSTEIN, dont leur dernier cheval de bataille lors de leur tournée précédente était la lutte contre l’hégémonie Américaine.
Le final du titre « Spiel Mir Das Lied Vom Sterben » expose tout le second degré de la démarche des musiciens ; une ballade des années 30 chantée en Allemand avec une voix aigüe. Surréaliste.
L’album suit la même recette dans ces structures, ce qui engendre une tendance à l’ennui chez l’auditeur. Au détriment malheureusement d’un savoir faire indéniable. Les ballades du disque « Phantomschmerz » et « Der Tag an dem die Schwärze blieb » sont tellement mielleuses qu’elles n’ont pas pu être écrites sérieusement, le résultat mélodique absurde peut faire sourire quand on a beaucoup d’humour. Par contre la véritable perle hallucinatoire du disque « Porn From Spain » est une fusion de death et de Hip-hop dans la langue de Goethe. Génial !!
Avec ce disque, CALLEJON va créer l’intérêt, pour exploser il leur faudra peaufiner en studio et nuancer leur second degré. C’est tout le mal qu’on leur souhaite. La fraîcheur et la bonne humeur qu’il dégage le sauve du marasme pour les placer convenablement sur l’échiquier.

Le pire dans l’histoire, c’est qu’ils vendront toujours moins de disques que TOKIO HOTEL.