Eh ben merde mes aïeux, je ne pensais pas qu'AURVANDIL, dont je lisais de temps à autre le nom par-ci par-là, serait capable de pondre une telle démo. Franchement ? ''Futile Rehearsal 2007'', simple démo rééditée, est une EXCELLENTE démo. Dans son genre, vraiment très bonne. D'ailleurs, j'ai de suite pensé à de grosses pointures évoluant dans un style comparable au sien : ALCEST, WINTERBLUT, NUIT NOIRE – des formations mêlant le Black à d'autres genres plus soft, moins épais mais qui rock/punkisent avec génie leur Black et leur donnent une putain de personnalité ! Eh ben voilà, je suis vraiment emballé à l'écoute de cette démo – AURVANDIL me casse le cul pour de bon Ahaha ! Je pensais bêtement que c'était là un des nombreux combos dont regorgent l'Underground – je me suis trompé ! L'UG déborde peut-être, mais il a en son sein quelques perles fabuleuses qui valent le détour quand on se penche dessus. Ca vous apprendra, vous qui ne connaissiez pas encore AURVANDIL.

Bon, lors des moments ''acoustiques'' qui donnent le ton Rock/Punk/Grunge/Folk dégringuandé, un peu fou au Black Metal d'AURVANDIL, AURVANDIL paraitra peut-être à l'auditeur pas trop sérieux sur le coup : mais comme le bonhomme me l'a dit, il a fait cela dans un moment « futile ». Tout cela est très instinctif, très brut et ça ne plaira pas aux nombreux détracteurs de l'underground. C'est loin des albums pensés de A à Z, certes, mais cela fonctionne néanmoins : « la première impression est toujours la meilleure », non ? Le fait de vouloir créer sur le moment et de capturer cela dans le même temps est un concept qui se tient et se débat dans les cafés enfumés ou les livres de philo esthétique. Ce n'est pas vraiment la tête qui dirige, mais les tripes : et alors, si c'est bon, et sincère ? Moi ça me suffit. « Merde, chuis pas hype », je suis pas Français à la rigueur ! Je ne suis pas un putain de penseur élitiste qui se branle la cervelle devant son propre ego/amour propre ! Pas grave : cette démo futile me convient très bien.

La chose comprend onze étapes et dure plus d'une demi-heure, ce qui est quand même fou. Bon je déconne, mais au moins vous avez l'info. Vous ne serez pas roulés en allant acquérir la démo sous format cassette chez Ars Funebris Records - petit label qui doit se démener pour survivre et qui malgré tout, résiste aux foudres des mordus de l'Underground trop sectaire. On commence ainsi par un magnifique ''In Madness Thine'' qui en dit long (sur six minutes et des poussières) sur ce que le reste annonce : une partie de plaisir pour son auteur et une autre pour l'auditeur, s'il est ouvert d'esprit. Un riff mélancolique répété en boucle... Puis un putain mais court passage plus Punk avant que ne se pose un autre bien Black Metal, sur laquelle viendra rapidement se poser un sonore solo bien inspiré (comme on en retrouvera dans toute cette démo). Et la sauce reprend ensuite, les passages s'enchainant, la voix pas désagréable là-dessus faisant son job correctement : on se retrouve emporté dans un chaos maîtrisé, une tempête jouissive et personnelle... Cette démo futile vaut vraiment son pesant de cahuètes et si vous venez l'écouter chez moi, je vous offre le whisky qui va avec.

Ca me fait penser à MAÏEUTISTE tiens : notre garçon n'a pas peur de lui-même, ni de créer, il n'écoute personne, n'en fait qu'à sa tête, digère bien ses influences et « compose » quand ça lui chante. C'est loin de l'esprit Black Metal originel, mais on s'en fiche pour le coup : car c'est bon, ça vaut le coup d'être écouté et vécu. De plus, niveau instruments, le gus se débrouille pas mal contrairement aux apparences et la production n'est pas mauvaise : tout est largement audible et équilibré : bravo à lui ! One-Man-Band français exilé pour un petit temps à Bergen, capitale norvégienne mondiale du Black Metal, AURVANDIL prépare un album que je ne suis pas prêt de louper, me questionnant sur la valeur de ses précédentes réalisations.

A l'instar d'un MAÏEUTISTE (vous devriez faire un split les gars ! Rassemblez vos démos !), AURVANDIL tire sur la robe des aînés et prendra bientôt leurs places. J'espère vivement que cette démo sera encore une fois rééditée – en de plus nombreux exemplaires, en attendant ce satané full-length ! Longue vie à AURVANDIL !