Structure intéressante. Sur un canevas de prime abord rugueux, tissé par une guitare et une batterie incisives, on sent sous les doigts une autre matière, bien plus souple. On la doit au clavier, dispensateur de teintes éthérées, et au refrain, escorteur d’un ressenti épique, à fleur de peau. « .com – Fusion » débute l’album avec classe. Fort d’un sens de la composition qui fait mouche, riche d’une volonté bien maitrisée de faire se mêler le café et la crème, X-PIRAL risque bien de convaincre quelques réfractaires demeurés sur le seuil d’une pochette peu avenante.

La suite de « Hunters », second méfait des Grecs, ne va pas contrecarrer les plans de conquête de ce premier titre, loin de là. Monté sur un heavy tour à tour sombre et optimiste, « Hunters » avale les obstacles et louvoie sur un terrain façonné par un chant grave, quasi-solennel, sans cesse sur la corde raide, des riffs affirmés et un clavier aux interventions mesurées mais réussies. « Hunters », par exemple, débute sur une intro aux guitares plus tranchantes qu’un couteau de boucher. Puis le chant surgit des tréfonds de la terre époumone un propos défaitiste avant que le refrain rompt la litanie d’une désinvolture inattendue. Voila la rhétorique choisie par X-PIRAL, héritier vaporeux d’un EVERGREY, qui joue de la lourdeur pour renforcer l’aspect épique de ses compositions et qui n’hésite pas à percer les nuages de quelques éclaircies, comme sur « Fall Into Oblivion » ou « Powerlust », pour citer deux autres émissaires les mieux représentatifs. A noter une très belle ballade, « Hear Me Calling », sur laquelle on découvre encore mieux le timbre agréable de Tassos K., profond et racé.

Malgré un constat avantageux, « Hunters » n’est pas pour autant exempt de défauts. La production, pour commencer, ne tient pas toujours la route. Les guitares, par exemple, sonnent trop aigues par rapport au reste, si bien que les riffs manquent parfois de conviction. Second point faible, « Hunters » est trop long. X-PIRAL aurait probablement pu se passer de quelques titres, moins percutants que les autres, notamment « The Fire Is Burning Bright ». Si bien que l’album a du mal à se terminer et qu’on retient davantage une première moitié plus percutante qu’une seconde qui tend à s’essouffler. Heureusement, le titre fermant « Hunters » se montre d’assez bonne qualité pour lui redonner des couleurs plus vives.

Un bon album, qu’une prod plus consistante aurait hissé un cran au-dessus. « Hunters » peut se considérer de deux façons. Pour les moins indulgents, une promesse qui ne sera tenue qu’à condition de voir la production afficher les progrès nécessaires. Et pour les autres, un plaisir qu’il ne sert à rien de repousser, tant le second album de X-PIRAL montre de jolies aptitudes.